RESULTATS ULTRA-TRIATHLON

RESULTATS ULTRA-TRIATHLON

France – Chamonix
Summum project
3.8 km de nage
180 km de vélo
42.2 km de course avec ascension du Mt Blanc (4810m)
17 juillet 2024

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon défi du Summum project. Un Ironman dans la vallée de Chamonix avec la particularité de la course à pied qui se termine au sommet du Mt Blanc à 4810 mètres. Au programme : 3.8 km de nage / 180 km de vélo et 42.2 km de course à pied. Le Summum project Le Summum project n’a rien à voir avec la coupe du monde d’ultra-triathlon, c’est un défi personnel, une compétition seul avec un chrono. Il est né dans l’esprit de Cyril Blanchard, un athlète qui a battu le record de l’Enduroman au départ de Londres : 170 kilomètres de course à pied jusqu’à la côte, 40 kilomètres de natation pour traverser la Manche puis 300 kilomètres à vélo jusqu’à Paris. Cyril a voulu créer une compétition dans le même esprit, avec une difficulté sur la course à pied au lieu de la nage, à travers une arrivée en haut du Mont-Blanc à 4810 mètres. Un défi qu’il a réalisé en en 23 heures 18 en 2021 au départ de Condes, à 180 kilomètres de Chamonix, depuis le lac de Coiselet. Il a ouvert cela au public et en 2023 ; un Belge a alors validé la natation et le vélo, mais abandonné durant l’ascension du Mont-Blanc. Lorsque Cyril m’en a parlé, j’ai tout de suite trouvé ce challenge excitant et l’ai casé dans mon planning sportif de 2024 entre deux courses de coupe du monde. Mon objectif consistait à battre le record établi par Cyril en descendant sous les 23 heures. Je disposais d’une « fenêtre de tir » le 15 juillet et ai organisé cela avec un guide de haute montagne solidement expérimenté, Tony, et un cameraman professionnel, Bertrand, habitué à filmer à très haute altitude. C’était deux semaines après Colmar, lors de mon quintuple Ironman, j’avais bien récupéré. J’y suis allé sans stress. Ce défi représentait 3,8 kilomètres de nage dans un lac, 180 kilomètres de vélo sur un dénivelé de 3000 mètres puis l’ascension du Mont-Blanc que j’avais réalisée à deux reprises. A priori, rien d’insurmontable. Je me suis rendu en voiture à Chamonix où j’ai récupéré les affaires que j’avais réservées pour l’ascension. Le vendeur connaissait mon parcours sportif et m’a encouragé : Tu as choisi un très bon guide, Tony est un pro. J’ai ensuite fait les courses avant de me rendre à l’hôtel. Le lendemain, j’avais rendez-vous dès 6 heures au téléphérique avec Tony pour faire connaissance et qu’il évalue mon niveau. J’y étais, par contre, il y a de grosses intempéries dans la nuit et le premier téléphérique a été décalé à 8 heures. Nous sommes montés à 3800 mètres, vers l’Aiguille du Midi, et avons commencé la randonnée. Je pensais que ce serait paisible mais cela a vite viré à l’escalade, nous grimpions et descendions de gros rochers, c’était « pêchu ». Nous sommes arrivés à un mur naturel d’environ cinq mètres de haut, sans prise visible, m’arrachant cette question : Et là on va où, Tony ? En haut. Comment on monte ? Je passe devant, tu me regardes faire. Il est monté comme un chat en utilisant une petite fente où glisser les doigts et de minuscules trous pour les crampons. Je me sentais incapable de l’imiter. J’ai finalement réussi, en galérant et en le maudissant dans mon for intérieur. Puis nous avons continué la randonnée. Au bout de trois heures, le parcours étant terminé, nous avons repris le téléphérique pour Chamonix où nous avons bu une bière bien méritée. Il s’est dit fier de moi et rassuré sur mes capacités. Un ami pompier, Guy, nous a rejoints pour assurer ma logistique et épauler Bertrand, avec ses drones et son matériel photo et vidéo. Il est venu avec nous à Condes au camping où Bertrand nous attendait. Le soir, nous avons mangé une bonne pizza et à 21h30, nous étions couchés. J’ai bien dormi. Réveil à 6h30. Nous avons pris le petit déjeuner, rangé les tentes et rallié le lac pour l’épreuve de natation. Cyril Blanchard nous a rejoints en observateur pour valider ma prestation. J’avais loué une borne GPS et partagé le lien avec ceux qui me suivaient. A 8h15, j’ai pris le départ dans le lac pour 3,8 kilomètres en sachant pertinemment que ce serait plutôt 4 voire plus car en eau naturelle, je ne nage pas droit. Tout s’est bien passé et j’en suis sorti après 1h48 de nage. Je me suis séché, changé et ravitaillé en m’accordant 25 minutes de pause. Et c’est reparti pour 180 kilomètres de vélo, une assez faible distance par rapport à mon expérience, mais avec un très fort dénivelé et ça change tout ! Le parcours était préenregistré sur le GPS et j’étais concentré sur la lecture de l’appareil, sur la route, sur la circulation, sur l’effort à fournir… je n’étais pas à l’aise du tout. D’habitude, je circulais sur des boucles, façon automate ; là, j’étais plutôt en mode « orientation ». Heureusement, le GPS m’a bien guidé. Je montais les cols sans trop forcer, tout excité d’être suivi sur Internet par des centaines ou peut-être des milliers de personnes. Vers le 50ème kilomètre, le GPS m’a fait prendre de mauvaises directions. Il y avait des travaux, des déviations… cela m’a quelque peu agacé. J’ai commencé une ou deux ascensions pour rien, fait demi-tour, perdu beaucoup de temps, de l’ordre de 1h45, sur ces 180 kilomètres que j’ai finalement bouclés en 9h19 au lieu des 7h15 envisagées. Je suis arrivé sur le parking de tramway de Saint-Gervais avec deux heures de retard. Deux heures précieuses : je risquais de louper le dernier tramway, le lendemain lors de la descente du Mt Blanc, m’obligeant à descendre à pied depuis le nid d’aigle. Avant de démarrer la course à pied, j’ai passé 22 minutes à me changer et ravitailler. Les enfants d’un ami étaient là pour m’encourager et m’ont offert des dessins, cela m’a touché et donné du peps. Je suis parti vers le Nid d’aigle où j’avais rendez-vous avec

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France – Colmar
Quintuple Ironman
19 km de nage
900 km de vélo
211 km de course
24 juin 2024

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon quintuple Ultra-Triathlon à Colmar aux France pour la 1ère épreuve de la coupe du monde. Au programme : 19 km de nage / 900 km de vélo et 211 km de course à pied. 1ère épreuve de la coupe du monde d’ultra-triathlon La première manche de la coupe du monde d’ultra triathlon se déroulait à Colmar sous la forme d’un quintuple Ironman : 19 kilomètres de nage, 900 à vélo puis 211 de course à pied. Je situais cette épreuve dans le top 5 de mes objectifs de 2024, avant le Summum project, un Ironman avec le finish du marathon au sommet du Mont Blanc, puis un triple Ironman à Lensahn, un déca Ironman en Estonie et le top du top, un triple déca Ironman en septembre, soit des distances de folie : 114 kilomètres de nage en piscine dans un bassin de 50 mètres, 5400 kilomètre à vélo en boucles de 7 kilomètres et 1266 de course à pied en boucle de 1.5 kilomètre. Ce quintuple Ironman à Colmar était important pour moi, je voulais bien rentrer dans la compétition et améliorer mon chrono par rapport à 2022, m’étant mieux préparé pour cette saison 2024. J’ai également soigné ma logistique, louant un fourgon pour apporter mon matériel. C’est que je passais douze jours sur place ! Deux ans plus tôt, j’avais terminé en 111 heures, mon objectif était de descendre sous la barre des 100 heures. J’envisageais même symboliquement les quatre jours, c’est-à-dire 96 heures. Je l’ai annoncé sur les réseaux sociaux afin de me motiver à bloc. Je suis parti seul à Colmar avec mon lit pliable doté d’un vrai matelas, deux réfrigérateurs, un congélateur, des fours, pour reproduire là-bas le confort dont je bénéficie chez moi et me placer dans les meilleures conditions matérielles, déterminé à ce que mes efforts d’entraînement payent. Puisque ce quintuple Ironman m’imposait de sortir de ma zone de confort, je m’en créais une là-bas ! Et si possible, en y apportant un peu de plaisir. A chaque fois que les organisateurs et d’autres concurrents pénètrent dans mon barnum, ils sont saisis. Eh oui, c’est ça, l’expérience ! Friteuse, bottes de pressothérapie, affaires de massage… j’apporte tout pour bien nourrir et soulager mon corps. Une fois tout installé, ce qui m’a pris trois bonnes heures, je suis allé faire les courses. Tout est noté sur une liste dans le moindre détail, là encore grâce à ma solide expérience. J’utilise un réfrigérateur pour les solides, un pour les liquides, le congélateur pour la glace, les glaces à déguster et mes jambières de pressothérapie. La veille de la course, j’ai récupéré tee-shirt et dossard puis participé à la cérémonie d’ouverture. L’épreuve a débuté le lundi 24 juin à 7 heures. Je me suis levé à 5h30 pour prendre le temps de bien petit-déjeuner et me préparer tranquillement. La piscine étant extérieure au site, à une demi-douzaine de kilomètres, dans le centre-ville, je m’y suis rendu, confiant. J’ai salué tout le monde, pris la température de l’eau, transité par les toilettes puis enfilé ma combinaison. Mon appréhension, c’était que depuis le double déca que j’avais remporté en Suisse, je n’étais pas allé une seule fois à la piscine, privilégiant le vélo et la course à pied où je suis plus performant. Je n’ai pas le temps ni l’énergie pour bien m’entraîner dans les trois disciplines, j’ai fait une croix sur la natation. J’appréhendais donc un peu ces 19 kilomètres dans l’eau, craignant d’en sortir un peu trop courbaturé. Néanmoins, j’étais désireux de faire mieux que mes 9h15 de la précédente épreuve. Le départ a été donné et les premiers kilomètres se sont bien passés. Je m’arrêtais une dizaine de minutes tous les 3,8 kilomètres pour me ravitailler et me reposer un peu. Le deuxième cycle de 3,8 kilomètres a été un peu plus lent que le premier et à la fin du troisième, ça commençait à tirer un peu. Ne pouvant parler à personne, je méditais en nageant, calculais mon temps et j’ai vite perçu que 9 heures, ce n’était pas jouable, mon chrono serait plutôt de 9h30, moins bon que les 9h15 de 2022. Pas grave. À la fin du quatrième cycle, j’avais un peu mal et il était clair que les quatre derniers kilomètres allaient être épouvantables. Je devais envisager de finir plutôt en 10 heures qu’en 9h30. Je me suis traîné en essayant quand même de ne pas accumuler trop de retard et je suis sorti de l’eau au bout de 9h52, en 30ème position sur 33 participants. Il m’est apparu que malgré l’expérience acquise, plus les années passent, moins je suis performant en natation. Je suis monté sur le vélo vers 17 heures sans trop de courbatures et ai regagné le site de l’épreuve. Et c’est parti pour 900 kilomètres sur des boucles de 8 kilomètres. J’ai roulé 48 heures, proche de mon objectif de 45 heures, sachant qu’en 2022, j’avais mis 55 heures. Les 45 minutes perdues en natation étaient oubliées, je gagnais 7 heures à vélo ! La première nuit, je n’ai pas dormi, pour revenir au niveau du chrono des autres athlètes. J’ai continué le lendemain, dopé par quelques boissons énergisantes. Malgré quelques petits coups de fatigue, j’ai tenu un bon rythme. Je me suis couché la nuit suivante et j’ai dormi un peu moins de trois heures, cela m’a suffi. Les 180 derniers kilomètres ont été nettement plus durs que la première partie, il m’est apparu que j’étais prêt pour un quadruple Ironman mais c’était un peu juste pour un quintuple. J’ai multiplié les arrêts, notamment en passant près d’une rivière où j’allais à chaque fois tremper mes jambes dans l’eau fraîche dix minutes. Désormais remonté en 20ème position, je n’étais pas mécontent d’en finir avec le vélo, excité à l’idée de courir, espérant qu’il me restait assez de jus dans les jambes et impatient de voir comment ça allait se passer sur les premiers kilomètres pour le confirmer.

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Suisse – Buchs
Double Déca Ironman
76 km de nage
3600 km de vélo
844 km de course
20 août 2023

Ma victoire au SwissUltra 2023 Je t’invite à venir revivre ma victoire lors du double deca Ultra-Triathlon – 76 km de nage – 3600 km de vélo et 844 km de course à pied. Le triathlon le plus extrême au monde ! 13 Ultra-Triathlètes – 9 hommes et 4 femmes Au programme : Un double déca Ultra-Triathlon en continu76 km de nage I 3600 km de vélo I 844 km de course à pied On y est ! Voilà plusieurs mois que l’on s’entraine pour cet événement et le jour J est enfin arrivé. Dernier moment de rigolade et rapidement les choses sérieuses vont prendre place. Chacun se prépare à sa manière. Pour certains c’est musique, pour d’autres c’est échauffement de l’organisme et pour d’autres comme moi, c’est rigolade avant l’échéance. C’est parti pour 76 km de natation en bassin de 50 mètres, oui oui 76 km ! Je sors la calculatrice et cela me donne 760 allers-retours, ou encore 1520 longueurs de 50 mètres ! Pour la natation, je n’ai aucun plan et j’ignore combien de kilomètre je vais nager par jour et encore moins à quel rythme. Je peaufinerai ma stratégie en nageant, je n’ai que ça à faire. Mon objectif, nager entre 65 et 70 heures max… si possible ! Le premier jour, je vais nager 27 km Le second jour, 25 km Le troisième et dernier jour, 24 km Sur cette photo, avec mon bol de pâtes, nous pouvons lire toute la détresse sur mon vissage. Je suis au bout de ma vie, tétanisé par le froid et la fatigue. Je pense déjà à devoir retourner à l’eau… nan, tout mais pas ça ! Ça cogite, ça cogite… mais à quoi ? Je ne sais même pas ! C’est le vide à tous les niveaux ! La délivrance, le soulagement ! Quel bonheur de sortir de l’eau et enfin pouvoir se mettre au sec après 3 jours de nage. J’ai la peau toute fripée, le visage brulé par le soleil, oui j’ai découvert qu’en nageant, on pouvait se chopper des coups de soleil dans l’eau ! Et ce bonnet qui me compresse la tête… Je termine les 76 km de nage à la 13ème place/14 en 62h 24min 28sec avec 24h 30min de retard sur le 1er Me voilà en semi-liberté ! Fini les allers-retours de 50 mètres dans la piscine, j’ai enfin la possibilité de faire du vélo sur des boucles de 9 km. Oui, je vais devoir faire 400 boucles de 9 km pour boucler les 3600 km de vélo ! En revanche attention aux fesses, ça va chauffer ! Quand je commence le vélo, j’ai près de 450 km de retard sur le premier, l’athlète Lituanien qui est sorti premier de l’eau avec 24h30min d’avance sur moi. Pas de panique, cette fois-ci, contrairement à la piscine j’ai un plan bien précis pour le vélo et la course à pied. Ne pas paniqué par rapport à mon classement et à mon retard Ne pas regarder le classement Rester FOCUS uniquement sur mon plan de parcourir 400 km/jour Si je respecte mon plan, je terminerai minimum sur le podium Ya plus qu’à ! Au 281ème tour, j’ai pris les commandes de la course que je n’ai plus jamais quitté ! Message de l’organisateur sur le compte Facebook de la compétition : « Goulwenn TRISTANT a fini la section vélo en tant que témoin. Il est sorti de l’eau avant-dernier et a doubler tout le monde sur le vélo. Une performance exceptionnelle ! Félicitations  » Tout est dit ! Apparemment, j’ai bien respecté mon plan ! 😊   Je termine les 3600 km de vélo à la 1er place/14 en 225h 33min 41sec avec 20h d’avance sur le 1er sortie en natation La course à pied, enfin la délivrance. Me voilà enfin complètement libre ! Mon vélo je te quitte, enfin ! Quel bonheur d’être libre, d’avoir juste un short, un t-shirt et une paire de basket et hop, c’est parti pour 105 km de course à pied/jour. Ça c’est mon plan. La réalité est toute proche, puisque j’ai couru une moyenne de 95 km/jour durant les 20 marathons à effectuer. Oui oui 20 marathons d’affilés ! Quand certain, on du mal à terminer un marathon, moi j’en ai 20 à faire à la suite… qui est normal, qui a raison ? Je ressors ma calculette et cela fait 692 tours de 1.2196 km. Je vais me transformer en hamster 😊 Tout se passe bien pour moi, je gère bien mon effort et mène presque tranquillement les 844 km en tête. Seule frayeur rencontrée au bout du kilomètre 500 par une violente tendinite tibia droit. Je vais réussi à canaliser cette douleur et trouver de nouveaux appuis pour continuer à courir. Ça y est je l’ai fait ! J’aurais mené les 20 marathons en tête et résisté au retour du Polonais, qui va terminer à 2h de moi. Quand au Lituanien qui était sorti en première position de l’eau, finira 24h après moi. Final Lap, le dernier tour, pour celles et ceux qui comme moi, ne parlent pas un mot anglais. Ce final lap, sonne comme le droit de pouvoir aller se coucher et dormir enfin 15 heures non-stop, après avoir dormi une moyenne de 4h/nuit de 22h à 02h00 et une siste de 45 min la journée. Enfin le droit d’aller se coucher, vite au lit, voilà ma suprême motivation, vraiment ! Je termine les 844 km de course à la 1ère place/14 en 215h 59min 01sec bildbegegnung.art bildbegegnung.art bildbegegnung.art L’arrivée, le final. Là ça va vite, on se pose pleins de questions (Plein de questions à la con en fait…) tellement le moment va être magique et finir en vainqueur sur le triathlon le plus dur au monde, c’est quand même un honneur !   Quelle tenue mettre pour le dernier tour ? Casquette, pas casquette ? Lunette, pas lunette ? Quel geste faire pour la photo ? On pleur ou on ne pleure pas ? J’arrache la banderole de quelle manière ? Je dis quoi en suite… ? Et merde, on verra bien Je termine vainqueur de la compétition pour mon premier double deca Ultra-Triathlon en 526h 44min

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Allemagne – Lensahn
Triple Ironman
11.4 km de nage
540 km de vélo
126.6 km de course
28 juillet 2023

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon triple Ultra-Triathlon à Lensahn en Allemagne pour la 5ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 11.4 km de nage / 540 km de vélo et 126.6 km de course à pied. 5ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon La cinquième épreuve de la coupe du monde se déroulait à Lensahn, en Allemagne, à partir du 28 juillet. C’est la cinquième fois que j’y participais et elle fêtait son trentième anniversaire, ce qui en fait la doyenne de ces compétitions. J’avais découvert l’ultra triathlon ici-même en 2014. C’était la dernière épreuve avant la Suisse et je la percevais comme un ultime entraînement. Être finisher me suffirait, du moment que je ne me blessais pas. Je m’y suis rendu avec toute ma logistique en voiture, cette fois sans remorque ni réfrigérateur. Et accompagné. Je suis arrivé trois jours avant le top départ, le temps de bien prendre mes marques, me poser. Les organisateurs nous avaient proposé deux formats : le double ou le triple Iron man. Nous étions quarante athlètes inscrits au triple. J’ai nagé en 5h08, soit 40 minutes de plus qu’à Colmar. Cela m’a étonné et je n’ai pas su analyser pourquoi, j’étais bien, la logistique était bonne, cette variation de chrono m’intriguait. J’étais 36ème en montant sur le vélo pour 540 kilomètres. C’est le format que je déteste le plus, je suis beaucoup plus à l’aise sur un quintuple en retrouvant mon rythme vers le milieu de l’épreuve. Là, c’était quasiment un contre la montre, sans repos ou presque. Cela s’est bien passé jusque vers 300 kilomètres mais après, la fatigue m’a rappelé à l’ordre, j’ai dû dormir un peu. Un peu trop. J’ai fini 25ème sur 40. C’était loin d’être médiocre et en général, je remonte une dizaine de places en course à pied, moyennant quoi j’étais assez optimiste, sans sauter de joie. Hélas, je n’avais vraiment plus de jus, j’ai subi la course à pied de 126 kilomètres sans trouver mon rythme. Pourtant, le parcours était plat et agréable. J’ai fini mollement, à la 15ème place, en 53h50. Avec une bonne nouvelle : j’avais veillé – et réussi – à arriver devant Marc, qui avait terminé devant moi à Colmar. Il a franchi la ligne d’arrivée à la 16ème place, en 54h07. Cela me convenait, même si j’étais conscient que j’aurais pu faire mieux. En 2016, j’avais bouclé cette compétition en 48 heures, là, j’en avais mis quasiment six de plus. Restait à faire des étincelles en Suisse. Ce format monstrueux était une première en Europe et n’avait été organisé qu’à quatre reprises dans le monde depuis 1990. Les distances à parcourir étaient stratosphériques : 76 kilomètres de nage, 3600 kilomètres à vélo puis 844 en course à pied ! Titanesque. Lors de la cérémonie de clôture à Lensahn, le président de la Fédération internationale d’ultra triathlon m’a publiquement remis mon trophée de champion du monde 2022, ce qui m’a naturellement chargé en énergie ! Il me restait un petit mois avant la Suisse. Je me suis accordé deux semaines de vacances en famille et avec quelques amis en louant une belle villa avec piscine près d’Avignon. Là, j’ai pu récupérer et décompresser avec des apéros et des barbecues, sans négliger mon entraînement pour que mon corps n’oublie surtout pas ce qu’il avait accumulé ces derniers mois. Il a fallu trouver le juste équilibre et ça n’a pas été simple à gérer, mais je me suis pas mal débrouillé. Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon : -> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2023/results-triple-ultra-triathlon-wc-in-lensahn-2023

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Remise de mon trophée
Vainqueur de la Coupe du Monde 2022
d’Ultra-Triathlon

Dans cet article, je t’invite à venir revivre la remise de mon trophée de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon pour mon 3ème titre en Coupe du Monde. Remise de trophée En 2022, pour la deuxième fois, j’ai remporté la coupe du monde d’ultra triathlon. Pour des questions logistiques, le trophée est remis l’année suivante par le président de la fédération. Il était prévu de me le remettre à Colmar, où le président était présent à l’issue de l’épreuve, seulement j’ai dû décliner car je devais partir juste après la course. L’épreuve suivante du championnat se déroulait en Allemagne, à Lensahn. Nous avons convenu que c’est là que le président me remettrait le trophée. Je trouvais cela d’autant plus pertinent que c’est à Lensahn que j’avais découvert l’ultra triathlon en 2014, cette dimension symbolique tombait bien. Et je me suis souvenu qu’en participant à cette toute première compétition, je n’imaginais aucunement devenir champion du monde en 2016, puis rééditer ce beau succès en 2022 et en 2023. A l’issue de la course, à Lensahn, le président a pris la parole et m’a remis le trophée ainsi que le maillot de champion du monde 2022. Cette épreuve est la plus ancienne qui soit dans la discipline et aussi celle qui réunit le plus grand nombre d’athlètes. Ils m’ont acclamé et ce fut un beau moment. https://monsieurperformance.fr/wp-content/uploads/2023/07/video_xSHbdQrk.mp4

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France – Colmar
Sextuple Ironman
22.8 km de nage
1080 km de vélo
253.2 km de course
26 juin 2023

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon sextuple Ultra-Triathlon à Colmar en France pour la 4ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 22.8 km de nage / 1080 km de vélo et 253.2 km de course à pied. 4ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   De retour en France, mi-juin, j’ai repris l’entraînement. Dans deux semaines, un sextuple Iron man m’attendait à Colmar. Il fallait que mon corps conserve toutes les données accumulées pour arriver à Colmar dans de bonnes dispositions. Et il était temps, pour moi, de monter en puissance à l’occasion de cette quatrième épreuve de l’année Cette compétition débutait le 26 juin. Plusieurs formats étaient proposés dont un tout nouveau : le « sextuple split ». Mixant l’option unique et l’option multiple, il s’articulait en deux parties : un Iron man par jour durant trois jours, puis un triple à partir du quatrième jour. C’était inédit pour moi, dans ce format. Et nous n’étions que quatre inscrits, ce qui me donnait une bonne chance de monter sur le podium, d’autant que je connaissais les trois autres athlètes ; Richard finirait sûrement en tête mais les deux autres étaient à ma portée. Je souffrais d’un handicap : j’avais besoin d’un soutien logistique pour gérer mon ravitaillement, le passage d’une discipline à une autre, etc., or, mon accompagnant ne pouvait me rejoindre que le troisième jour au soir. Je savais que ce serait compliqué. Heureusement que j’étais déjà venu à Colmar, l’année précédente, les organisateurs proposaient un quintuple. Je savais où planter ma tente et avais mes repères. Un ami m’a prêté une remorque, ce qui m’a permis d’apporter un réfrigérateur, un micro-ondes et même une machine à glaçons. Le 23 juin, j’ai posé mes valises à l’hôtel et installé ma tente sur le site. La veille de la première épreuve, j’ai appris que les navettes vers la piscine partaient à 5 heures, la natation débutant à 7 heures. Cela m’imposait de me lever à 4h45 alors que je ne suis pas franchement matinal. Cette dernière nuit a été courte. Par ailleurs, le circuit vélo était éloigné de la piscine. J’ai trouvé un bénévole acceptant de sécher ma combinaison de natation et de me montrer le chemin de la piste, à cinq kilomètres. La piscine olympique, longue de cinquante mètres, était en extérieur, avec une eau à 22°. C’est un peu juste quand on y rentre, même en combinaison, mais on s’adapte rapidement. Le premier jour, sans surprise, je suis sorti de l’eau quatrième sur quatre, mais sans rencontrer de problème particulier Je me suis équipé et ai enfourché mon vélo pour rallier le circuit en traversant la ville. Il fallait être prudent au milieu du trafic. Nous avons ensuite circulé au milieu des vignes et des cultures maraîchères sur ce parcours de 180 kilomètres plat et rapide, très roulant. Pour les ravitaillements, sans aide logistique, je devais m’arrêter et préparer mes sandwiches, perdant à chaque pause une dizaine de minutes. J’ai enchaîné avec le premier marathon, un peu difficilement car la fatigue était là, je trainais la patte. J’ai encore perdu du temps à chaque ravitaillement et fini en 15h09, un chrono plutôt médiocre. J’étais dernier, à 25 minutes derrière le troisième. Quand on rentre difficilement dans la compétition, c’est difficile de combler le retard ensuite, je n’étais pas très optimiste pour la suite mais je restais déterminé. Je devais m’adapter au plus vite à ce format « un par jour » pour ensuite enchaîner le triple dans de bonnes conditions. Ce premier jour, je suis rentré à l’hôtel vers 23h15, alors que je devais me lever à 4h45. J’ai besoin de sept ou huit heures de sommeil minimum, j’allais souffrir. Le deuxième jour, au réveil, j’ai découvert qu’un pneu de mon vélo était crevé. J’avais eu de la chance de pouvoir terminer l’épreuve normalement la veille. J’en ai parlé au chauffeur de bus, lui-même ancien adepte de l’ultra triathlon. Très gentiment, il a accepté de réparer ça pendant que je nageais. A l’arrivée, ayant apporté une couette et un oreiller, j’ai pu me rendormir à proximité de la piscine, la natation ne démarrant qu’une heure et demie plus tard. Celle-ci s’est passée sans encombre et a abouti au même résultats que la veille. Je me suis changé et ai rejoint le circuit de vélo, ralenti par la fatigue et les courbatures. Le marathon s’est ensuite déroulé sans souci non plus, avec toutefois un rythme médiocre : j’ai fini en 16h42, soit une heure et demie de plus que la veille. C’était pire que ce que j’anticipais. J’étais à présent une heure et demie derrière le troisième au classement général provisoire alors que d’habitude, il finissait rarement devant moi. Le troisième jour, le réveil a été encore plus douloureux. Couché à minuit et demi, je n’avais dormi que quatre heures ! De nouveau, je me suis un peu reposé au bord de la piscine. Et j’étais toujours quatrième en sortant de l’eau. Bien qu’épuisé, j’ai essayé de garder un rythme correct à vélo et fini dans le même chrono que la veille, en 16h45, seulement deux minutes derrière le troisième. Il me précédait donc d’à peine deux heures, au total, ce que je pouvais rattraper lors du triple Iron man. Une amie est arrivée le soir, comme convenu, pour gérer ma logistique, préparer les boissons et les sandwiches, sécher ma combinaison, etc. Les 11,4 kilomètres de natation se sont bien passés, je suis sorti 45 minutes après le troisième, c’était correct. En revanche, les conditions météo étaient épouvantables, nous étions sous la pluie en permanence, nous obligeant à nous arrêter régulièrement pour nous réchauffer. Au final, là où je roule 21 à 23 heures sur un triple Iron man, d’habitude, j’ai mis 29h49. La bonne nouvelle, c’est que les autres athlètes ont dépassé les 30 heures. J’ai retrouvé le moral ainsi que l’espoir d’un podium. Il restait à présent les 126,6 kilomètres de course à pied, trois marathons cumulés. La dernière ligne droite pour rattraper mes trois bonnes heures de

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Double Ironman
Emsdetten – Allemagne
9 juin 2023

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon double Ultra-Triathlon à Emsdetten en Allemagne pour la 3ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 7.6 km de nage / 360 km de vélo et 84.4 km de course à pied. 3ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   La troisième épreuve se déroulait un mois plus tard sur un format de double Iron man à Emsdetten, en Allemagne. La logistique est plus simple en Europe, j’ai pu apporter tout mon matériel, de quoi m’assurer un maximum de confort. Durant ce mois entre le Brésil et cette épreuve allemande, j’ai pu m’entraîner de manière suffisamment intensive pour que mon corps n’oublie rien. Mon but lors de cette troisième épreuve consistait à aller chercher quelques points, même si elle pouvait ne pas compter au final puisqu’on ne prend en compte que les quatre meilleures performances sur toute la saison. J’avais brillé sur ce circuit en 2015, je souhaitais améliorer mon chrono. Une amie m’a accompagné afin d’assumer la logistique ; tout se présentait bien. Les voyants étaient tous au vert ! Nous avons franchi le Rhin deux jours avant le top départ, visité le lieu de la compétition, salué les organisateurs, pris la température du site. Tout était fluide, rien à signaler. La cérémonie d’ouverture a été grandiose, des écoliers y ont participé en défilant, les quarante athlètes inscrits ont été appelés un à un… Le plat de pâtes avalé, la bière bue, je me suis couché et j’ai passé une très bonne nuit. Au matin, je suis descendu dans la piscine olympique pour 7,6 kilomètres de natation. Les sensations étaient bonnes, cependant, je me trainais. Je suis sorti de l’eau au bout de 3h40, c’est-à-dire quarante minutes de plus qu’en 2015, à ma grande surprise. J’étais trente-septième sur quarante. Je n’ai pas compris mais j’avais bien senti qu’en deuxième partie, je n’avais plus de force dans les bras. Bien évidemment, j’étais déçu en enfourchant mon vélo pour 360 kilomètres de circuit. Le parcours, assez roulant, comportait des faux-plats mais surtout, le vent soufflait. J’ai enchaîné les tours, remonté quelques concurrents. Au bout de 180 kilomètres, la fatigue est apparue, je m’arrêtais un peu trop et mon amie m’a informé que je devais arrêter les pauses si je ne voulais pas être éliminé. Cela s’est joué à un quart d’heure, heureusement qu’elle m’avait rappelé à l’ordre. J’ai commencé la course à pied avec un objectif ramené au minimum : récupérer quelques points en terminant le plus proprement possible. Hélas, je n’avais plus de jambes et je ne parvenais plus non plus à m’alimenter et m’hydrater correctement. Tout en me traînant, j’ai essayé de trouver une motivation. Les yeux sur le chrono de ma montre, j’ai vite constaté que je ne serais pas finisher. A partir du 16ème kilomètre, je suis parvenu à accélérer un peu la cadence et, progressivement, j’ai pu manger et boire un peu plus, l’envie revenait. La situation s’est améliorée, j’ai trottiné en me recollant au peloton et fini l’épreuve en 35h30, à la vingt-deuxième place. Il y avait eu dix-huit abandons, ce qui faisait de moi le dernier finisher à franchir la ligne. Même si je n’avais pas atteint mon objectif initial, j’étais soulagé : je restais au contact du Top 10 au niveau du classement mondial, tout restait encore possible. Le lendemain, nous avons célébré tout cela avec une belle cérémonie de clôture, très festive. Une grande convivialité régnait pendant la remise des trophées, des T-shirts, les défilés des écoles… Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon : -> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2023/results-double-ultra-triathlon-in-emsdetten-2023

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Déca Ironman
Rio De Janeiro – Brésil
20 mai 2023

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon Deca Ultra-Triathlon à Rio au Brésil pour la 2ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 38 km de nage / 1800 km de vélo et 422 km de course à pied. 2ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   Partant pour Rio, je me disais que ce déca Iron man constituait une première pour moi en format continu, je nourrissais donc une certaine appréhension. Heureusement, je connaissais le Brésil, les lieux des épreuves, les organisateurs, j’arrivais en terrain connu. En outre, c’est un site propice aux bons résultats, la piscine est agréable, la température de l’air et de l’eau également, le circuit vélo est plat, fermé, très roulant… La course à pied se déroule sur une route en boucle, dans un environnement pas franchement enthousiasmant, plutôt neutre et monotone, mais pas désagréable non plus. Je préfère les parcours en ville, plus vivants avec tout le public massé dans les rues, qui nous encourage. Bon… rien de bien grave. J’étais content de retrouver le Brésil et les amis de l’ultra triathlon, ces sportifs Brésiliens ou Sud-Américains que je ne vois guère que là, ils ne se déplacent pas en Europe. Un bémol tout de même : la destination, très lointaine pour moi, compliquait la gestion de ma logistique. Je n’avais pas pu apporter tout mon matériel, juste le strict nécessaire, surtout qu’une fois encore, je me déplaçais seul. Par ailleurs, ne parlant ni brésilien, ni très bien l’anglais, c’était compliqué de communiquer. Or, cette grosse course rapportait énormément de points, je n’avais pas le droit à l’erreur. Je devais a minima être finisher et idéalement, monter sur le podium. En sortant de l’aéroport, j’ai été harcelé par des chauffeurs de taxis ou autres vendeurs. J’ai rapidement trouvé la personne venue me récupérer pour me déposer à l’hôtel, heureusement. J’avais choisi un établissement assez luxueux et j’arrivais trois jours avant l’épreuve pour me reposer du décalage horaire, trouver mes repères, monter mon vélo et l’essayer, courir un peu… La veille, j’ai participé à la cérémonie d’ouverture. Nous étions neuf athlètes au départ de ce double déca. Remise des dossards, des T-shirts, joyeuses retrouvailles… nous avons passé un bon moment. Et le lendemain matin, après une bonne nuit de repos, c’est parti pour 38 kilomètres de nage. Je n’avais jamais nagé plus de 19 kilomètres d’un coup, j’espérais terminer dans le temps imparti, en principe moins de 24 heures mais avec une petite marge de tolérance. Nous étions trois par couloir de nage. Le signal a été lancé. Les 19 premiers kilomètres se sont bien passés, je les ai nagés en dix heures. La nuit est tombée et même si la température n’est pas descendue en dessous de 25° environ, la fatigue et la transpiration dans ma combinaison ont fait que j’ai ressenti le froid. J’avais hâte que le soleil se lève. Les organisateurs m’avaient promis une aide pour les repas mais ils avaient fort à faire, j’au dû me débrouiller seul, sorti de l’eau pour aller me servir, à une cinquantaine de mètres de la piscine, perdant un peu de temps. Les heures ont passé, au matin, beaucoup d’athlètes avaient fini. Je suis sorti bon dernier au bout de 24h30. Épreuve validée. Très fatigué, j’ai pris le temps d’enlever ma combinaison, de me doucher tranquillement, d’avaler un bon repas avant d’aller dormir quatre heures sous ma tente, toute proche. J’ai commencé le vélo en huitième position, un concurrent ayant choisi de dormir plus longuement que moi. J’étais déterminé à remonter rapidement au classement. Ayant pratiqué le parcours vélo l’année précédente, je l’avais bien en tête, c’était un avantage. Néanmoins, c’est la première fois que je roulais 1800 kilomètres d’un coup. J’y suis allé « aux sensations », sans établir de planning précis. Rétrospectivement, je considère que c’était une erreur de ma part. Ma position sur le vélo était bonne mais je me suis accordé trop de pauses et trop longues, même en roulant bien et en remontant à la cinquième place en quatre jours et demi, je n’étais pas satisfait du chrono. Je roulais jusqu’à 22 heures, dormais quatre ou cinq heures puis repartais vers 2 heures du matin, parcourant environ 400 kilomètres par jour en m’accordant une sieste de trente à quarante minutes en journée, en plus des pauses ravitaillement. J’aurais pu – et dû – faire mieux, les quatre premiers étaient désormais intouchables. Adieu le podium. Et c’est parti pour 422 kilomètres de course à pied, la partie de l’épreuve où l’on déplore le plus de blessures. Méfiance, donc. J’ai calé mes foulées, trouvé mon rythme avec pour objectif de rattraper le quatrième en courant environ 100 kilomètres par jour. Un écran nous indiquait notre temps et notre position mais avec la fatigue, j’ai perdu toute capacité d’analyse. Je m’arrêtais vers 22 heures, comme pour le vélo, et repartais vers 3 heures sans même savoir si je tenais mes objectifs. Au final, j’ai terminé la course en un peu plus de quatre jours et demi et l’épreuve globale en 264 heures, soit onze jours. Je n’avais pas remonté de place à la course à pied, j’étais cinquième sur neuf. Cela me convenait, cette position me donnait déjà beaucoup de points et pour une première dans ce format exceptionnel, je m’en sortais correctement. C’était de bon augure pour la dernière épreuve de l’année, le double déca en continu qui bouclerait la saison. Le petit bémol, c’est que je n’ai pas profité de la cérémonie de clôture, très festive au Brésil, qui m’aurait aidé à évacuer la pression : je devais rentrer rapidement en France où mon épouse avait besoin d’aide pour gérer notre enfant. Je m’étais déjà absenté deux bonnes semaines. Trois heures après avoir franchi la ligne d’arrivée, je montais dans le premier vol pour la France. J’étais ravi de retrouver ma famille et me suis vite remis au travail. Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon : -> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2023/results-deca-ultra-triathlon-in-rio-de-janeiro-2023

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Double Ironman
Floride – USA
10 mars 2023

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon double Ultra-Triathlon en Floride aux USA pour la 1ère épreuve de la coupe du monde. Au programme : 7.6 km de nage / 360 km de vélo et 84.4 km de course à pied. 1ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   Je souhaitais ardemment obtenir un troisième titre mondial parce qu’il me hisserait à la hauteur de Guy Rossi, baptisé « la légende de l’ultra triathlon », qui a été sacré à trois reprises champion du monde. Il m’a beaucoup inspiré, je voulais le rejoindre au sommet. J’ai repris l’entraînement pour la saison 2023 dont le programme était encore plus chargé que celle de 2022, avec plus de distances à parcourir. Il y avait 37 équivalents Iron man en 2022 et 43 étaient prévus en 2023 : Un double en Floride Un déca au Brésil en continu Un double en Allemagne Un sextuple à Colmar Un triple en Allemagne, à Lensahn Et une course qui n’a eu lieu que cinq fois depuis 1990, la plus prestigieuse du monde : un double déca Iron man en continu en Suisse, c’est-à-dire 76 kilomètres de nage suivis de 3600 kilomètres à vélo et 844 kilomètres de course à pied, l’équivalent de vingt marathons d’affilée ! Complètement dingue. Malgré de tels défis, j’entendais bien garder la santé et ne pas me blesser, afin de vivre ce rêve de l’ultra triathlon le plus longtemps possible. Ce programme 2023 s’avérait particulièrement excitant. J’avais participé à un double déca en 2016 mais au format journalier : un Iron man par jour. Là, cela se déroulait en continu, ce qui complexifie singulièrement l’épreuve. J’entendais bien en être finisher. Je n’osais pas trop rêver d’un podium mais je me disais quand même que ce serait encore mieux, bien sûr. Concernant la Floride, un double, j’y participais pour la cinquième fois, j’étais en terrain connu. Est-ce pour cela que je l’ai pris un peu trop à la légère ? Je considérais que cette compétition n’avait pas grande importance, je la voyais plutôt comme une remise en jambes de début de saison après quelques mois d’interruption suite à mon titre de 2022 ; l’occasion de voir où j’en étais physiquement et de tester mon nouveau matériel, puisque j’avais pas mal investi. Une sorte d’entraînement à grande échelle, puisqu’on ne parcourt pas de telles distances pour s’entraîner. Par ailleurs, durant l’hiver, je m’étais installé une bonne salle de musculation à la maison, désireux de bien préparer mon corps pour durer. Pour ces raisons, je suis arrivé en Floride bien plus serein qu’en 2022, où mon corps et mon esprit étaient totalement déconnectés après les six années de pause qui ont suivi mon titre mondial de 2016. Là, mon corps et mon esprit étaient affutés, totalement en phase avec les difficultés de l’épreuve. Dans mon esprit, j’allais passer de bonnes vacances, sans stress, avec un bon matériel et une logistique bien huilée, à ceci près que contrairement à l’année précédente, j’étais seul, Stéphane n’avait pas pu m’accompagner. J’ai sous-estimé ce point. La veille de l’épreuve, j’ai récupéré mon dossard et participé à la traditionnelle « pasta partie ». L’ambiance était excellente. J’ai bien dormi la nuit suivante. En 2022, j’étais arrivé tardivement sur le site, donc stressé. Là, je me suis levé une demi-heure plus tôt pour ne pas avoir à me presser. Étant seul, j’ai quand même dû courir partout pour préparer ma logistique. J’aurais dû me lever encore une demi-heure plus tôt. Je créais là un stress bien inutile, je m’en suis voulu. Je me suis dirigé vers le site de natation pour 7,6 kilomètres de nage en eau vive, dans le lac marécageux infesté d’alligators où des panneaux rappelaient que la baignade… est strictement prohibée ! En mars, les alligators hibernent et nous étions sous surveillance, par sécurité. Ce n’est quand même qu’à moitié rassurant, sans compter que l’eau est sale, on ne voit rien. En prime, je nage moins droit en eau vive qu’en piscine, je dois donc parcourir une distance plus importante alors que la natation est mon point faible. Après l’hymne national américain, une fois encore superbement interprété par une jeune athlète, la trentaine de participants a été appelée, l’un après l’autre. Nous n’étions que deux Européens, un Espagnol et moi, seul Français. Je suis sorti de l’eau en 27ème position au bout de 3h50, c’est-à-dire cinq minutes de plus qu’en 2022 où je pesais vingt kilos de plus et n’était pas du tout préparé. Surprenant et surtout décevant. Je ne retrouvais pas mon souffle. J’étais content que la natation se termine. Cela commençait mal et m’a perturbé. Ma logistique n’était pas terrible pour la transition. J’ai enlevé ma combinaison, mangé un morceau puis enjambé le vélo pour 360 kilomètres. Il m’a paru fort correctement réglé, tout s’est bien passé. En revanche, je trouvais la température éprouvante, il faisait bien plus chaud qu’en 2022. Vers le 200ème kilomètre, j’ai éprouvé un coup de fatigue assez brutal. Et puis j’ai subi un incident technique. Le parcours était constitué d’une ligne droite de cinq kilomètres sur laquelle nous faisons des allers-retours. Au moment de faire demi-tour, un maillon de ma chaîne s’est tordu. Je devais marcher cinq kilomètres pour réparer cela sur mon stand, seulement on ne peut pas marcher longtemps avec des chaussures de cycliste, je les ai enlevées pour continuer en chaussettes. D’autres concurrents m’ont demandé si j’avais besoin d’aide et ils ont prévenu l’organisateur, qui m’a rejoint à mi-chemin avec son gros pick-up. Il n’était pas outillé pour réparer, j’ai donc repris mon trajet à pied, perdant trois-quarts d’heure, au final. À peine arrivé au stand, trois personnes se sont ruées sur mon vélo et ont procédé à la réparation en un rien de temps. Je l’ai réenfourché. Hélas, cet incident avait cassé mon rythme, s’ajoutant à la forte chaleur, j’ai vomi à deux reprises, je me sentais patraque, fatigué… Rien n’était fluide, je souffrais. J’ai fini le vélo laborieusement, le ventre vide et serré. Il n’était plus question d’un podium. Il me restait à

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Quintuple Ironman
Leon – Mexique
22 octobre 2022

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon quintuple Ultra-Triathlon à Manuel Doblado au Mexique pour la 9ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 19 km de nage / 900 km de vélo et 211 km de course à pied. 9ème et dernière manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   Au classement mondial, à ce stade, seuls deux athlètes pouvaient encore me dépasser : Beat et un Polonais. Il n’était pas question pour moi de tout gâcher au Mexique, il fallait que j’assure. Cette course se déroulait six semaines après l’épreuve à laquelle je venais de participer en Autriche. J’ai énormément travaillé pour rattraper tout le retard accumulé dans mes affaires immobilières. Je me suis aussi reposé, en foi de quoi j’ai négligé l’entraînement, ce dont je ne me suis inquiété qu’une dizaine de jours avant de partir au Mexique. Là, mon ange gardien a émis une grosse alerte ! J’ai de nouveau priorisé le sport et me suis entraîné chaque jour durant une bonne heure. Petite inquiétude : cette reprise s’est avérée compliquée, j’étais courbaturé de partout, mon corps s’était déshabitué. Mon accompagnateur et moi avons décollé pour le Mexique avec peu de matériel, le trajet en avion ne permettant pas d’en emporter beaucoup. Nous partions pour dix jours dont cinq d’épreuves à raison d’un Iron man par jour. J’avais déjà participé à un déca Iron man en 2015 et un quintuple en 2016, je me sentais prêt.   Le Mexique, c’est plutôt « ollé ollé » ! En l’occurrence, l’asphalte du parcours vélo était défoncé et nous nagions dans une piscine abandonnée récemment remplie pour l’occasion mais ni chauffée, ni traitée, l’eau était froide et a vite verdi. C’était… rustique. L’ambiance était excellente, en revanche. Et je me suis régalé de délicieuses fajitas. Le site de l’épreuve était situé dans la ville de Daniel Do Blado, 30.000 habitants. Dépaysement total. La cité n’est pas touristique, les habitants n’étaient pas habitués à croiser des Européens, ils se retournaient sur notre passage. J’ai été surpris en découvrant le stade abandonné, ressemblant plus à un champ de patates qu’à un équipement sportif, et le gymnase dont les vitres étaient cassées. Et puis cette piscine de 25 mètres qui n’avait pas dû servir depuis des années. Original. Mais c’est aussi cela, le charme du Mexique et son exotisme ! J’étais content de revoir l’organisateur, Beto, un homme sympathique. Il m’a présenté les lieux. J’ai effectué une reconnaissance du parcours cycliste, plat et on ne peut plus simple : une longue ligne droite de 2,25 kilomètres avec une boucle au bout pour faire demi-tour, soit 4,5 kilomètres à chaque aller-retour. Le souci, c’est qu’ils mettent des dos d’âne partout et en l’occurrence, il y en avait quatre dans cette ligne droite. J’ai calculé ce que cela donnerait : 1400 dos d’âne sur les 900 kilomètres de circuit. Et ils sont bien hauts, tant qu’à faire ! Quant à la course à pied, elle se déroulait sur divers revêtements, tous en piteux état. Initialement, je comptais participer au déca Iron man, mais comme Beat s’était inscrit au quintuple, je l’avais imité. Nous n’étions que trois participants, le troisième étant un Mexicain que je ne connaissais pas. Si Beat finissait premier et moi troisième, le titre mondial risquait de m’échapper. Je devais finir premier ou deuxième. Tel était donc mon objectif. Le premier jour, il est apparu que le Mexicain n’était pas meilleur que moi en natation. Sur le vélo, j’ai eu des jambes de folie et doublé tout le monde, y compris les participants du déca Iron man. J’ai fini en tête après 180 kilomètres parcourus en six heures et j’ai enchaîné avec la course à pied. Ce premier jour, j’ai fini avec 28 minutes d’avance sur Beat et 32 sur le Mexicain. Tous les voyants étaient au vert… sauf que je ne me sentais pas bien, épuisé, endolori, contracté de partout, au point que j’ai hurlé quand le kiné m’a massé et je lui ai demandé d’arrêter. Les jours suivant allaient être compliqués… J’avais huit heures pour récupérer, mais la douleur m’a malheureusement empêché de dormir. En constatant que le Mexicain n’était pas au départ, le deuxième jour, cela m’a un peu ragaillardi. On m’a dit qu’il s’était blessé la veille, il abandonnait. Je serais donc au moins deuxième et de ce fait, a priori, champion du monde, à la simple condition d’être finisher. Mon horizon s’éclaircissait. La natation s’est bien passée, je n’avais que quinze minutes de retard sur Beat. J’ai ensuite pédalé un peu plus tranquillement que la veille en m’alignant sur lui. Par contre, à mi-course, à cause de ces fichus dos d’âne, j’ai cassé un pads. Cette pièce du guidon sert à poser un bras, ce qui signifie que je ne pouvais plus rouler en position aérodynamique, seulement bras tendus. La galère ! J’avais mal au dos, mal aux bras… et je roulais moins vite, peu à peu distancé par Beat. Que faire : continuer ainsi ou m’arrêter et tenter de réparer ? Au bout d’une heure, j’ai dû me résoudre à tenter une réparation de fortune et j’ai noué trois T-shirts en boule pour caler mon bras, grâce à quoi j’ai pu repartir en position aérodynamique. J’ai fini le vélo 45 minutes après Beat. Par contre, j’avais de l’énergie pour courir et au bout de dix kilomètres, j’avais déjà rattrapé la moitié de mon retard. J’ai fini 2 minutes derrière lui. Il m’en restait 25 d’avance, engrangées la veille. Ma stratégie consistait tout simplement à ne pas me faire distancer à vélo les jours suivant. J’ai beaucoup mieux dormi que la nuit précédente, cependant, à 2100 mètres d’altitude, nous étions tous fatigués par l’appauvrissement de l’air en oxygène. Le troisième jour, j’ai trouvé l’eau froide et le fait qu’elle verdisse à vue d’œil n’était pas agréable. Berk ! J’ai nagé en 1h28, Beat en 1h13. À vélo, je ne parvenais pas à rouler comme je voulais et j’ai éprouvé beaucoup de frustration de ne pas pouvoir remplacer ce guidon abimé. La chaleur était accablante en journée

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