Dans cet article, je t’invite à venir revivre ma course de 51 km lors de la Romeufontaine en plein cœur du Parc Naturel régional des Pyrénées Catalanes, et le majestueux barrage des Bouillouses.
« Le succès est toujours un enfant de l’audace »
– Crébilon père
Un deuxième Trail pour confirmer
Comme je me l’étais dit à la fin de mon premier Trail des Templiers, à Nant (12), dans l’Aveyron, il faudra que je remette ça et rapidement. Chose faite seulement quelques semaines plus tard par mon inscription au 4ème Trail Blanch de Font Romeu. Je ne parle plus que de ça. J’apprends avec curiosité le langage Trail. J’apprends à connaitre les courses les plus prestigieuses, et commence à me prendre à rêver de ce monde, de nature et de découverte sur moi-même.
Mêler nature et course à pied, telle est la noble philosophie d’un Trail. Attractive au possible, la discipline est passé de confidentielle à populaire. Elle reste prétexte à d’immenses rassemblements de traillers. En hiver, le plus important des rendez-vous catalan est devenu le Trail Blanch de Font Romeu. ‘’Blanch’’ comme blanc en catalan, mais aussi comme la neige. A Font Romeu, nous devons affronter la montagne hivernale. Selon les conditions climatiques elle peut être merveilleuse comme austère. Et comme pour mieux valoriser la performance, c’est à une distance de 51 km que sont soumis les plus fanas. En Europe, il n’y a pas d’équivalence.
Nous venons de toute la France, Espagne, Suisse, Belgique, Angleterre, Nouvelle Zélande, que du beau monde, prêt à s’élancer depuis le stade du lycée. Le parcours, passera par le lac des Bouillouses, montée sur le lac d’Aude, retour sur la route des Lupins, Pyrénées 2000 et arrivée au lycée.
Cette année, le manteau neigeux s’annonce profond. Il exigera en tout cas, une technique sans faille…En évitant de s’enfoncer le moins souvent possible.
Ce deuxième Trail, est l’occasion pour moi de revenir dans la région où habite mes parents et d’avoir des supporters de poids pour cette nouvelle course. Car pour celui-ci, fini les pierres et les cailloux. Je dois rentrer dans le vif du sujet en changeant radicalement de surface. Certes celui-ci fais 20 km de moins que les Templiers, mais c’est un revêtement 100 % neige. Et courir dans la neige, je ne connais pas !
La course
Le réveil de 5 heure du mat’, annonce le jour J de la course. Moi qui ne suis pas du tout matinal, il me faut trouver la motivation de m’équiper. Dehors la température est négative, -5°C. Dur. Mais l’excitation de revivre l’expérience des Templiers ravive ma motivation et c’est avec panache que je me rends avec mes parents sur la ligne de départ. Sur le site, nous sommes beaucoup moins nombreux qu’au Templiers. Fini la foule des 2500 trailers ! Nous sommes tout juste 250. L’occasion pour moi de me placer parmi les premiers sur la ligne de départ. Tout le monde est concentré et attends le départ avec impatience. Ca y est, le départ retenti par un coup de pistolet et les 250 trailers, partent tel des chasses neiges qui dameront près de 51 km de piste, et bien souvent hors piste. Ma confiance, fais que je me retrouve vite parmi les 5 premiers. J’observe, m’imprègne de cette nouvelle expérience et profite de ce moment. Cela, ne va pas durer. J’ai les poumons qui brulent par le froid et trouve avec difficulté à reprendre mon souffle. Les têtes de séries ne tardent pas à me rattraper et à me doubler. Qu’importe, je suis là pour apprendre et faire une belle course. Au bout de quelques kilomètres je trouve mon rythme, mais la neige m’épuise énormément. J’ai beaucoup de mal à courir sur ce type de terrain. Mes jambes partent dans tout les sens et j’enchaine chute sur chute. Rien de bien méchant, mais fatiguant mentalement. En plus de ça, comme si ce n’était pas suffisant, le balisage, reste à revoir. Je me perds à deux reprise pendant la course et perd un temps précieux. Même si je ne suis pas venu ici pour faire un temps, je n’aime pas perdre de temps bêtement. Les kilomètres et dénivelé s’enchaine et voilà que l’arrivé se profile. Un soulagement. Ca y est je peux souffler, mes parents m’acclament, j’ai réussi à terminer ce premier Trail dans la neige. Je suis même très fier de moi en apprenant que je termine 47ème/250 participant en 7h12 minutes. Correct pour un deuxième Trail et surtout un premier dans la neige pour un « Titi parisien »
Cependant, la neige, c’est magnifique, les paysages, sont dignes des plus beaux endroits du Canada, mais courir dans la neige c’est pas mon truc. La neige j’ai vu et se sera fini pour moi.
Pour cette 4ème édition du Trail Blanch, Antoine GUILLON remportera cette prestigieuse course en 5h26 et avait déjà fini l’an dernier à la deuxième place de la « Diagonale des fous » à la réunion.
Pas le temps de souffler, je dois vite repartir de Font Romeu pour rejoindre le plus rapidement Perpignan, où mon train retour m’attend pour Paris. Pas le temps de souffler, une deuxième course s’annonce. Je reprends fièrement le chemin de la caserne et informe mes collègues de mon nouveau succès. Ils sont fier de moi et de longues discutions Trail commence…