Dans cet article, je t’invite à venir revivre ma course, lors du prestigieux UTMB. L’un des Trails considéré le plus prestigieux au monde avec ses 170 km et 9500 mètres de dénivelé positif autour du Mt Blanc.
« Si l’on n’apprend pas à échouer, on échoue à apprendre »
– Tal Ben-Shahar
Envi de remettre ça !
Digne d’un championnat du monde.
Sur les coups de 18h30, visage fermé où l’angoisse glisse fugitivement, ils vont tenter d’abattre ces barrières, bâties par la routine d’un quotidien où ils se sentent enfermés. Peu de choses pour les accompagner. Juste une paire de chaussures, un sac à dos qui sangle les épaules et leurs convictions en bandoulière.
Place du triangle de l’Amitié à Chamonix, face au Mont Blanc, ils seront ces ‘’conquérants de l’inutile’’. Ces trailers, qu’ils se rêvaient il y a quelques temps encore, en fouettant l’asphalte le dimanche matin. Ceux finalement sans qui l’Ultra Trail du Mont Blanc serait resté une feuille blanche dans un calepin. Car s’il fallait un projet, né dans la démesure, pour raconter une histoire, il fallait aussi des hommes et des femmes pour en noircir les chapitres. Et depuis sept ans, cette fièvre pour l’effort au long cours, qui consume chaque année les artères de Chamonix à la fin du mois d’août, enivre la planète Trail. L’épreuve offrira un plateau d’une densité jamais égalée. Une liste de postulant qui fait penser à un championnat du monde de l’Ultra Trail.
Cependant, nous sommes 2300 participants à l’UTMB à s’élancés dans Chamonix à 18h30. Mais la course n’aura duré tout juste une ou deux heures. Vers 21 heure, on apprend l’annulation de l’épreuve en raison des conditions météo qui se sont dégradées et d’un ‘’éboulement’’ survenu sur le parcours de la course du côté du col de la Seigne. La superbe musique d’Evangelis, tirés du film 1492, avait pourtant donné une dimension presque mystique au départ de la 8ème édition de l’UTMB, course reine de l’Ultra Trail. La météo, qui se sera montrée bien défavorable, a décidé que cette année, il n’y aurait pas de course.
Scandaleux !
La course a commencé depuis tout juste deux heures, que dans le peloton devant moi, nous entendons des rumeurs de fin de course. Je crois à une plaisanterie, mais la réalité quelques minutes plus tard, s’avérera vrai. Pourquoi arrêter la course ? Que se passe t-il ? Les questions se posent et personnes pour nous en donner les raisons. Je ne réalise pas. Comment est-ce possible ? Les raison qui seraient invoqué seraient les conditions météo et un « éboulement de terre ». Les coureurs sont partagés, certains évoque la raison alors que d’autre comme moi crie au scandale. Devoir arrêter une course pour un simple éboulement de terre qui aurai été facilement détournable ou pour des conditions météo soi disant trop dangereuse. Pour ma part je ne peux pas accepter cela. Il s’agit bien d’une course autour du Mt Blanc et non pas d’une course autour d’un stade de foot. Les conditions météo, sont connues d’avance. La montagne à plus de 2000 mètres d’altitude, ce n’est pas les cocotiers. Ce n’est pas à la montagne de s’adapter à l’être humain mais bien à l’être humain de prendre conscience de savoir dans quoi il s’engage.
Cependant les organisateur, sont dépités de leur décision, qui n’a pas du être facile à prendre et se retrouvent vite débordé de question, pour lesquelles, ils n’ont pas toujours réponses. Ils font leurs maximums pour limiter la casse. Un message SMS sera envoyé à tous les coureurs à 03h du matin, leur signifiant, qu’un nouveau départ se organisé au petit matin pour une course beaucoup plus courte. Pour ma part, je dors en tente et toutes mes affaires sont trempées. Je n’ai plus la tête à cette fête et reste sur ma déception de l’annulation de la course.
Plus tard, pour les coureurs, qui n’auront pas pris le dépars de cette nouvelle course, une enveloppe de 100 euros, nous parviendra en dédommagement, mais à quoi bon. Ca ne gommera pas les sacrifices de chacun dans la préparation de la course, ni même un billet de train ou avion pour certain. C’est un échec total pour tout le monde.
Vouloir participer aux 166 km de l’UTMB, ce n’est pas s’amuser dans la cour d’une récréation. Il faut prendre conscience des difficultés de la montagne. Les organisateurs, de plus en plus s’adaptent aux coureurs par peur de danger ou autres accidents qu’ils pourraient se produire pendant la course. Il serai bien d’inverser les rôles et de ne pas tomber dans une spirale où devoir arrêter les courses à la moindre difficulté viendrai une habitude. N’oublions pas que de participer à l’UTMB à un coup financier non des moindres et pour certain des sacrifices sur leur vie de famille suite à une grosse préparation physique qui les a éloigné de leur famille. Je ne parle même pas des coureurs qui viennent des 4 coins du monde. Certains viennent de l’autre bout du monde et on du poser une semaine de vacances. Il est temps que chacun prenne conscience des sacrifices des uns et des autres à participer à une telle épreuve ainsi que les organisateurs à devoir annulé les courses à la première difficulté météo. Mais comment en vouloir, aux organisateurs, qui sans eux, d’aussi belles courses ne verraient pas le jour. Il faut vraiment que chacun se recentre sur les difficultés des courses de montagne et à ne plus les arrêter pour un rien. La montagne c’est des températures négatives, du froid, une météo aléatoire, de la neige, des éboulements de pierres ou autres avalanche. Sinon il y a aussi des courses de semi-marathon en agglomération pour ceux qui ne voudraient pas voir la réalité de la montagne en face.
Que l’UTMB retrouve sa noblesse avec ces lois de la montagne.