Ironman de Nice
26 juin 2011

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon tout premier Ironman à Nice avec sa célèbre Promenade des Anglais et ses eaux claires de la Méditerranée.
Au programme : 3.8km de natation, 180km de vélo et 42.2km de course à pied.

« Seuls ceux qui prennent le risque d’aller trop loin peuvent véritablement savoir jusqu’où ils peuvent aller » 

Michael Aguilar

Un défi improbable et inoubliable !

Nous sommes fin 2008 et je me trouve à la caserne des pompiers de Plaisir devant mon ordinateur pour une inscription à l’Ironman de Nice 2009. J’appel l’organisation pour savoir si c’est possible de s’inscrire à l’Ironman de Nice sans même n’avoir jamais fait de triathlon. L’interlocuteur, m’annonce qu’il n’y a pas de sélection comme pour les Ultra Trail avec un certain nombre de point à cumuler pour les grosses compétitions. N’importe qui peut prétendre s’y inscrire mais qu’une grosse expérience triathlon est tout de même vivement et même fortement conseillée. C’est compris pour moi et à ce moment là, je touche du bout des doigts ce premier rêve. Je pourrai m’y inscrire sans problème. Je rempli avec quelques hésitations les champs d’inscription obligatoire en me posant beaucoup de questions à savoir si je serai capable de relever un tel défis. Le prix de l’inscription me freine beaucoup et mon niveau sportif ne me donne pas cette confiance dont j’ai besoin pour franchir ce cap. Je décide tout de même de continuer jusqu’à arriver au règlement où l’on me demande près de 500 euros. Je suis à nouveau pris d’hésitation et me met à cogiter beaucoup afin de valider mon inscription. Je réfléchi, et là mon bip d’intervention se met à sonner pour partir sur intervention. Je décide de tout annuler et remettrai mon inscription à plus tard. En faite par manque de confiance en moi et n’ayant pas trouvé de personne pour me pousser à accomplir un tel défis, je n’irai pas plus loin.

Cette fois-ci, nous sommes en 2010, 2 ans se sont écoulés depuis la dernière fois où j’avais voulu m’y inscrire. Je cogite encore à nouveau et me rappel de mon inscription deux ans auparavant que j’avais avorté par manque de confiance. Cette fois-ci hors de question de faire la même erreur. Mon niveau en natation et en vélo est toujours aussi médiocre, mon compte bancaire pas forcément florissant mais tant pis, je veux me prouver que je suis capable d’y arriver. Je décide de prendre mes responsabilités et m’inscris à cette fameuse course avec cependant une petite boule au ventre. Où je vais ? Dans quoi je me suis fourré ? Fini de se poser des questions, je dois assumer mes choix et me préparer à devenir finisher. Il faut maintenant, pensez à la préparation.  Comment ce préparer à une telle épreuve. Nous sommes en décembre il me reste environ six mois avant le jour J et je n’ai pas de vélo et je sais tout juste nager la brasse. En attendant de me mettre à nager et de commencer le vélo je décide de reprendre intensivement mes entrainements de course à pied. Par ailleurs je n’en parle à personne de mon inscription. Je me renseigne sur le prix des vélos de course et décide d’en acquérir un d’occasion, je n’ai pas un gros budget celui-ci m’en coûtera 500 € d’occasion. Certes ce n’est pas le vélo rêvé pour faire un ironman mais à moi il me va très bien. Me reste plus qu’à l’équiper et aussi m’acheter des affaires de cyclistes. Pour la natation je décide dans un premier temps de commencer les entraînements petits à petit en allant nager des distances de 2 km pour savoir comment je réagis dans l’eau. Malgré ma brasse pas très dynamique je m’en sors plutôt bien et je ne suis aucunement essoufflé. Durant les vacances de printemps j’en profiterai enfin pour descendre mon vélo chez mes parents à Perpignan et enfin commencer mon entraînement pour l’ironman. Nous sommes à trois mois du jour J. Première fois pour moi que je monte sur un vélo de course avec des cales de pied. Je me vois encore accrocher un mur en train de m’entraîner à d’éclipser mes pieds avant de partir. Le vélo, je ne suis vraiment pas à l’aise dessus. Pendant mes deux semaines de vacances j’en aurai profité pour grimper quelques cols en montagne et aussi rendre visite à des amis à Narbonne, qui auront été au finalement mes plus grandes sorties, soi 80 km, que j’aurai effectué seulement à tout juste 8 reprises. J’aurais totalisé une centaine de kilomètres certes pas énormes pour une telle épreuve mais cela n’aura permis de retrouver des sensations sur mon vélo et de reprendre un peu de confiance en moi. Aussi je commence à m’entraîner en natation sur des distances de 4 km et mes chronos en piscine certes pas terrible mais pour une première j’arrive à nager 1h50 c’est-à-dire avec 25 minutes de moins que la barrière horaire éliminatoire en natation, prévu à 2h15. Comme pour le vélo, j’aurai effectué à 5 reprises des distances de 4 km. Cela m’avais complètement rassuré de savoir que je serai dans les temps et cela me convenais largement. Je n’en demandais pas d’avantage. Je suis vraiment rassuré cependant il me reste à cet instant tout juste deux mois de préparation avant l’échéance finale. Je continue de temps en temps les sorties à vélo et aussi mes entraînements de natation. Peu de monde est au courant de mon inscription. Je n’ai vraiment pas envi de me mettre une pression supplémentaire en devant gérer les aprioris et critiques des autres. Je l’annoncerai le moment venu quant j’aurai suffisamment confiance en moi et en cette compétition pour passer outre ces critiques. J’avais eu raison de mon silence, car quant j’en ai parlé pour l’une des première fois à un camarade de la caserne, celui-ci, n’a pas tardé à en rigoler et à ma critiquer et ceci, presque jusqu’à l’échéance final. Peut importe les critiques, il faut juste m’en servir de moteur ! Peu de temps après avoir du l’annoncer à mon camarade de caserne, je décide de voir ma côte de popularité sur Facebook en annonçant mon inscription à l’ironman de Nice. Encore une fois, beaucoup s’étonnent de cette inscription et très peu de gens y croient. Maintenant c’est fais, tous le monde est au courant. Me reste plus qu’à faire mentir mes amis en terminant se prestigieux triathlon.

Préparation suffisante ou pas, il est trop tard pour ces questions, qui a par me déstabiliser, ne servent à rien.

L’avant course

C’est bien sereinement que je vais à la découverte de Nice. Avec 2 gros sacs aussi gros que moi et mon vélo que je débarque à Nice. Un peu perdu, je me dirige tant bien que mal jusqu’au stand des retraits des dossards. Là, à vrai dire, je suis complètement perdu et mes 2 gros sacs et mon vélo ne me facilite pas la tâche pour trouver mon chemin ou me faufiler parmi les gens. J’arrive cependant à trouver le chapiteau pour le retrait des dossards. Dans un premier temps, n’étant pas licencié en triathlon, je prends soin de prendre une licence triathlon à la journée pour pouvoir participer à la course. Me reste plus qu’à me diriger vers le retrait de mon dossard. Là, je tombe sur une dame qui me temps 3 grands sacs et des papiers. Un peu perdu face à tous ce qu’elle me donne, je l’arrête dans son élan et lui demande de bien vouloir m’expliquer l’utilité précise de tous ces sacs et autres papiers.

  • Ne vous inquiétez pas, pour les sacs, c’est le même principe que pour un triathlon.
  • OK, mais…en faite, je n’ai jamais participé à un triathlon et je découvre cet univers aujourd’hui !
  • HA… ! OK ! C’est votre premier triathlon et vous commencez directement par un ironman ?!
  • Heuuu, oui… !
  • Vous n’êtes pas bien. Je vais tout vous expliquer alors !
  • Merci beaucoup !

Moi qui voulais rester le plus discret possible, là c’est raté, mais au moins, la dame m’aura bien rassuré sur l’utilisation de ces sacs ainsi que les démarches à suivre.

Ca y est j’ai tout ce qu’il faut pour prendre le dépars de la course. Maintenant, direction l’hôtel pour déposer mes bagages et revenir me balader parmi les stands avec moins de stresse. Maintenant les gens, savent que je suis un participant à l’ironman de Nice car autour de mon poignet j’ai droit d’avoir un bracelet rouge signifiant ma participation à cette course. A vrai dire, pour une première, cela me gêne un peu. Encore plus, lorsque je suis rentré à Mc Donald pour commander un menu big mac et autre sandwich. Je revois encore le regard de certain regardant mon plateau et aussi mon bracelet au poignet.

Retour sur les stands, je regarde les différents coureurs, regarde leur monture (vélo) et m’aperçois vite, que c’est vraiment un autre monde. Leur vélo n’on rien à voir avec le mien ! Certain stand de revente de vélo, affiche même des prix aussi chers que celui d’une voiture. Alors que le mien m’a coûté 500 euros, je me sens ridicule mais peu importe, je ne suis pas là pour faire un chrono mais bien pour terminer cette course. Enfin, ne pas me ridiculiser à l’épreuve de la natation !

Il me reste presque 2 jours devant moi avant ce fameux jour J. Mes parents mon rejoint le lendemain de mon arrivé. Ils sont venus depuis Perpignan pour me soutenir et m’encourager dans mon défi. La faite d’avoir ces parents à ces côté m’aide beaucoup. Dernier gros soucis à régler avant la course et pas des moindre…ma combinaison de natation ! Là je m’en veux beaucoup, car deuxième anecdote, je n’ai jamais testé ma combinaison et je n’ai jamais nagé avec. Je ne sais même pas les sensations que cela va me procurer. Il me faut vraiment trouver un moyen de la tester avant le jour J. C’est le dernier jour avant le début de l’épreuve et c’est maintenant ou jamais pour tester ma combinaison. Je rentre à l’hôtel me changer, je mets ma combinaison sur moi, prends soin de la cacher en mettant un survêtement par-dessus et c’est parti sous près de 40 degrés en plein soleil à essayer de trouver un coin tranquille sur une plage.

Là, c’est encore un gros souci pour moi, j’ai du mal à assumer ce bracelet autour du poignet, car outre le souci de ne pas avoir testé ma combinaison, je ne sais pas nager le crawl ! Je n’ai vraiment pas envi de m’afficher devant les gens à nager tout juste moyennement la brasse avec ce bracelet rouge ironman au poignet. Résultat des courses, les plages sont bondées de monde et je n’arrive pas à m’isoler pour nager. Il fait chaud, très chaud et ma combinaison me fait office de survêtement de sudation. Je suis trempé et âpres plus de 30 minutes, je renonce à vouloir me mette à l’eau. Je rentre désespérément à l’hôtel et retire cette combinaison qui me tient chaud. Echec cuisant. Rien pour ma rassurer avant l’épreuve fatal de la natation. Se sera bien le jour J, que je testerai pour la première fois une combinaison de natation. Le dernier soir arrive et mes parents me font oublier la compétition. Petit restaurant le soir autour d’une bonne pizza et de rigolade. Il me faut éviter au maximum de penser à cette épreuve. Après une bonne soirée, retour à l’hôtel, vérification une dernier de mes affaires pour ne rien oublier et au dodo. J’arrive tant bien que mal à fermer les yeux et à faire le vide en moi.

La course

5 heures du matin et le réveil sonne. On y est. C’est le jour J. J’en ai mal au ventre et me dirige au toilette pour me vider. La boule au ventre ne me quittera pas jusqu’au coup de sifflet annonçant le dépars de la course. J’essai de m’alimenter et de prendre des forces au maximum, même si rien ne passe, il faut que je me force à manger. Mon père m’accompagne jusqu’au dépars de la course, m’aide à me préparer et je le laisse pour aller me positionner dans les sas de dépars. Le mien sera tout à gauche, pour ceux qui nager les 3.8 km en plus 1 heure 30 minutes. Je regarde les autres athlètes, certain de visage fermé ou crispé, d’autre plus détendu rigole. Moi je suis envahi par la peur de me planté dès cette épreuve. Je ne connais même pas les sensations de nage que vont me procurer cette combinaison ni comment je vais me sentir dans l’eau parmi plus de 2500 nageurs. C’est l’angoisse. Je suis encore plus stressé que lors d’un combat de boxe. J’essai de guetter mon père un peu plus haut mais je ne vois personne. Je n’ai même pas le courage d’aller m’échauffer dans l’eau, encore une fois, peur de m’afficher avec ma vulgaire brasse qui ne ressemble à rien. Les arbitres ordonnes aux derniers nageurs dans l’eau de les faire sortir et font reculer tous le monde derrière la ligne de dépars. Le dépars va être donné et je stresse à mort !

Ca y est !!! Le dépars est annoncé, je me jette à l’eau dans les premiers en me lance à nager le crawl comme tout le monde…enfin je ne ferai pas plus de 20 mètres, car je commence à couler et à boire la tasse. Véridique. Je reçois des coups de partout, déjà que nager est un combat avec moi-même, que je dois aussi faire face à mes adversaires auxquelles je reçois beaucoup de coup. Ca devient très dur. Je reprends très rapidement la brasse et là, autre souci. Je me sens au pressé dans la combinaison, j’étouffe et cherche à la décoller de mon torse, en vain cela ne sert à rien. J’essai de ne pas paniquer et reprend avec niaque ma brasse. Je n’ai pas le droit d’échouer à cette épreuve. Je dois relever la tête et faire mentir tous les gens qui me voient échec.

Je reprends ma brasse, rien d’académique, mais très combatif. Je guette de temps en temps ma montre pour savoir si je suis dans les même temps imparti qu’en piscine mais j’ai du mal à juger la distance à laquelle je suis. Alors que je pense être à 500 mètres de nage, je vois sur ma montre que j’ai déjà 15 minutes de retards par rapport à mes temps de passage en piscine. Je suis dégouté et l’échec commence à se profiler dans ma tête. Blasé il me faut quant même continuer le plus dignement possible. Arrivé à la bouée la plus éloigné, je regarde mon temps et demander à un arbitre à quelle distance je me situe. Après tout, je ne suis plus à 2 minutes près. A mon agréable surprise, il m’indique la bouée du premier kilomètre. A ma montre, exactement le même chrono qu’en piscine, c’est-à-dire que je suis en 1 heure 45 minute pour terminer l’épreuve de la natation alors que la barrière horaire est de 2 heures 15 minutes. Je suis heureux et retrouve toute confiance en moi. A ce moment là, je sais en moi que l’ironman est presque gagné ! Plus rien de m’arrêtera pour la fin de la natation, où je sortirai comme prévu en 1 heure 51 minute, soi les même chronos qu’en piscine. Certes, il n’y a plus grand monde derrière moi mais ma confiance est intacte. Je ferai ma remonté à vélo même si je n’ai aucun entrainement au compteur. Ma remonté, à défaut de la faire avec mes jambes, je la ferai à la tête et au mental. Je suis aux anges. Je me dépêche d’aller me changer et monte fièrement sur mon vélo. Au bout des premiers kilomètres j’ai déjà remonté plus de 10 personnes. Je passe devant l’hôtel où j’ai séjournée avec mes parents et ils sont présents pour m’applaudir. Eux même sont fier et n’en reviennent pas que je suis encore en course. J’ai tellement eu peur en natation, que la boulle au ventre est parti et trouve l’épreuve du vélo vraiment facile. Durant tout le parcours je vais faire une belle remonté. Plus les kilomètres passent et plus je m’aperçois que je suis large par rapport au chrono et aux barrières horaires. J’enchaine les kilomètres et les différents cols qui se donnent à moi. Arrivée à mi parcours voyant que le chrono n’est plus un souci, je me permets une petites pauses, qui se renouvèlera tout les 50 kilomètres environs. Le final du vélo est assez facile, il n’y a presque que de la descente et je me régale. Au loin, j’aperçois Nice. Me revoilà pour le finish ! Après 07 heures 30 minutes de vélo me voilà de retour sur la promenade des anglais pour l’épreuve final. Le marathon. La course à pied, où plutôt ma spécialité. A ce moment c’est gagné. Ce marathon je vais le savourer et savourer tout c’est dernier moment magique qui s’offriront à moi.

Mes parents sont vraiment fier de ce que je suis entrain d’accomplir et ils ne me lâcheront pas durant mes 5 heures de marathon.

Les 10 voir 20 premier kilomètres, se passent plutôt pas mal. Je ne marche pas et les jambes répondent encore. A partir du 20ème kilomètres, c’est une autre musique, je marche de plus en plus et fais de plus en plus de pose. Les vas et viens des ambulances de la croix rouge n’arrêtent pas et les malaises afflux sur le côté de la route où les secouristes n’arrêtent pas d’intervenir. Ce n’est pas très rassurant. Il me faut rester lucide aussi. Car souci qui arrive, je n’arrive plus à m’alimenter ni à boire, ni même à me rafraichir en passant sous les douches, peur de faire un malaise à mon tour. J’y suis presque. Je ne peux pas craquer maintenant. Je continue, en mode zombi, mes parents m’encouragent. J’arrive tant bien que mal aux kilomètres 35 et à ce moment, il ne me reste plus que 7 km à parcourir. Je regarde ma montre et me fixe un nouvelle objectif de course, finir en moins de 15 heures de course pour une barrière horaire limité à 16 heures de course. J’allonge ma foulée, retrouve une seconde fraicheur et plus les kilomètre passent, plus la ligne d’arrivée se fait sentir. Apres 5 heures de course me voilà arrivé sur les derniers mètres de la course. Je pénètre dans le couloir de l’arrivée où gradin, spectateurs, speakeur et mes parents sont là pour  m’acclamer. Je laisse ma joie exploser et ne réalise pas mon exploit. Vraiment pour la première fois, je suis vraiment fier de ce que je viens d’accomplir. Je n’en reviens pas. Mes parents viennent me féliciter et place aux photos souvenir et message pour annoncer mon succès à mes amis. Pas le temps de souffler, nous reprenons immédiatement la route direction Perpignan car sans tarder, j’ai mon train le lendemain matin pour Paris. Dans moins de 24 heures une garde chez les pompiers de Plaisir m’attend, pas le temps de cogiter. Cette fierté à avoir terminé l’ironman de Nice me fera oublier mes crampes et autres douleurs. Je suis déjà comme neuf.

Deuxième succès pour 2011. Place à la récup et à la reprise de l’entrainement pour aborder au mieux ma dernière épreuve de l’année… Le Tor des géants en Italie.