Altriman de Ft Romeu
17 juillet 2013

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre l’Altriman de Font Romeu (66). Surement l’un des Ironman les plus exigent au monde.
Au programme : 3.8km de natation, 180km de vélo et 42.2km de course à pied.

« Vous avez échoué ? Echouez donc encore et vous finirez par faire échec à l’échec » 

– Michael Aguilar

Envi de m’essayer à l’un des plus dur Ironman du monde

L’Altriman des Angles, du fait de l’altitude, du climat, du dénivelé, est considéré comme l’une des épreuves la plus dur du monde. Enchainé 3.8 km de natation dans un lac à 16 degrés, puis 200 km de vélo avec 5200 mètres de dénivelée positive et terminer par un marathon, cela n’est pas donné à tous les sportifs. 05h30, le jour ne se frotte même pas encore les yeux. Départ au coup de fusil. Il fait encore nuit, l’eau est froide, ce qui n’enlève rien à l’envie d’en découdre.

Une première épreuve à l’Australienne, deux boucles dans le lac, avec une sortie de l’eau entre les deux parcours. Le premier, sortira au bout de 55 minutes, puis c’est parti pour une longue course de vélo, qui ferait pâlir le Mont-Ventoux.

Tour des Garrotxes pour la mise en jambes, puis col de Pailhères, col du Pradel, col de Garavel et la terrible « casse pattes » de Quérigut à 12%. La pluie et même la foudre s’invitent à la fête, durcissant le parcourt. Beau programme, sauf que mes dernières sortie en compétition, ce sont avéré comme un cuisant échec sportif. Cependant, il s’avère que j’arrive à Ft Romeu le moral à bloc avec une confiance infaillible.

Depuis mes 2 dernières échec ou plutôt chrono médiocre, j’ai depuis perdu du poids et repris les entrainements de course à pied et de natation avec un peu plus de sérieux. En ce qui concerne le vélo, j’ai tout faux, je n’ai pas fait la moindre sortie ! Depuis l’Ironman de Nice, voilà deux ans que je ne suis pas monté sur un vélo. Entre temps, j’ai changé de vélo pour l’occasion et j’en ai racheté un pour la course, à un ami de la caserne. En faite, ce vélo, j’aurai fais uniquement une sortie de 50 kilomètres 5 jours avant la l’événement, juste histoire de dire et de vérifier si le passage des vitesses se fait bien et que la roue qui était voilé quelques semaines auparavant, ne l’ai plus. Durant ma seule sortie qui viendra en « préparation » à cette Ironman, j’aurai déraillé à deux reprises. Enfin cela ne m’alerte pas, je mets ça sur le coup de la mal chance et de plus, je n’y connais rein en mécanique de vélo. Le vélo me semble bien, les jambes répondent pas trop mal, certes uniquement sur 50 kilomètres mais ça me va à me rassurer. Est-ce que ce sera suffisant pour venir à bout d’une telle course ? Cela va être dur mais j’ai confiance en moi, j’ai au moins retrouvé ça. L’altriman de Ft Romeu, j’ai dans un premier temps, travaillé cette course sur You tube où j’ai pu visionner plusieurs vidéos afin de voir à quoi m’attendre sur place. Beaucoup d’amis à la caserne me mettent en garde par rapport au parcours vélo qui est réputé pour être très difficile et où le dénivelé est très élevé. Je m’en étais rendu compte mais je n’ai pas eu forcément le temps de me remettre d’aplomb en vélo. J’ai très peu roulé, pour dire quasiment pas et c’est un peu la fleur au fusil que je me rends sur cette course. En faite la confiance qui m’amine pour cette Ironman, est la confiance à avoir terminé Nice en 2011, surtout que depuis j’ai appris à nager le crawl, certes à ma manière mais j’avance quant même plus vite qu’en brasse. Donc au final être alaise à 2 épreuves sur 3 me suffit pour aborder cette course sereinement.

Mon arrivée à Ft Romeu se fait en bus depuis Perpignan puis par 45 minutes de marches pour rejoindre mon hôtel, encore une fois chargé d’une gros sac et de vélo. J’arrive à l’hôtel, que je suis déjà rincée. Le temps de me rafraichir, que je dois partir récupérer mon dossard, et prendre les différentes consignes de course. Retour à l’hôtel, mes parents, viennent de me rejoindre et nous faisons connaissance avec certaines personnes, qui seront aussi aligné au dépars de la course. Un homme, un vieux briscard, me prends à part et m’explique méticuleusement le parcours de la course et ces pièges à éviter. Il a déjà fait cette course à plusieurs reprises et à un gros vécu en Ironman. Il insiste sur un point important, celui de la natation. Le lac dans lequel nous allons nager se trouve à 1600 mètres d’altitude et l’eau ne dépasse pas les 15-16 degrés. Le problème, à cette altitude est le manque d’oxygène dans l’eau. Il insiste beaucoup sur ce point mais j’ai du mal à me rendre compte des effets que cela va provoquer sur ma nage. Il insiste sur le faite que certain nageur non averti, risque de paniquer et certains se verront s’accrocher aux bateaux des arbitres pour reprendre leur souffle. C’est enregistré pour moi, on verra ça sur place le moment venu. La soirée se passe autour d’un bon repas festif en famille et ensuite par une bonne nuit.

La course

Le réveil sonne et la petite boule au ventre me rappel que je vais devoir me jeter à l’eau dès la première heure. Il ne fait pas très chaud et la température de l’eau est loin d’être très clémente. J’enfile ma combinaison, il fait encore nuit et nous prenons place au bord du lac. Le départ va bientôt être donné. Les bouées qui matérialisent le parcours sont éclairées par des fumigènes pour que nous puissions nous diriger vers elles. Ca y est le départ de la course est donné sous une trombe de fumigènes. Je suis bien plus allaise qu’à Nice car nous sommes beaucoup moins nombreux dans l’eau. Mais rapidement, un souci vient à moi…je n’arrive pas à reprendre ma respiration dans l’eau, j’insiste à essayer de nager en 3-4 prise de respiration, mais n’y parviens pas. Même en 1 ou 2 prise de respiration, cela deviens très difficile et je suis contraint de reprendre ma fameuse brasse. La course vient tout juste de commencer, que je cogite déjà beaucoup. Je ne suis vraiment pas près mentalement à devoir nager près de 4 km en brasse. Moi qui me faisait un plaisir de pouvoir nager ces 4 kilomètres en crawl, je suis déçu et ne comprend pas ces difficultés à reprendre mon souffle.

A cet instant, je me souviens de la discussion que j’ai eue la veille avec ce vieux monsieur, qui m’avait mis en garde par rapport au manque d’oxygène. La difficulté ne s’est pas fait attendre. Si les autres arrivent à nager le crawl alors moi aussi je dois en être capable. Mon cardiaux n’est pas inférieur aux leurs. Je dois régler ce problème de « panique » le plus rapidement possible ! Je décide d’insister sur la nage de mon crawl et la reprend en 2 respirations, le temps de reprendre confiance en moi pour revenir à 3 respirations. Je parviendrai à trouver de bonnes sensations uniquement au bout du premier kilomètre.

Après une sortie à l’Australienne après 1.9 kilomètre de nage puis une deuxième boucle de la même distance, me voilà enfin à bout des 3.8 kilomètres de nage en 1 heure 40 minutes, soi plus de 10 minutes de gagné par rapport à Nice. La différence n’est pas flagrante mais c’est toujours ça de gagné sur le chrono. Surtout après les difficultés rencontrées. Après un bon petit thé avalé pour se réchauffer, il faut vite se changer, car maintenant, un gros morceau m’attend…195 km de vélo dans les pyrénéen, rien que ça et le parcours emprunté, n’est pas des plus simple. Une fois changé, je m’élance sur le parcours vélo. Il reste tout juste une dizaine de coureur derrière moi et je dois faire vite pour ne pas me retrouvé dernier et aussi me faire éliminer par les barrières horaires. Le parcours vélo débute, que les jambes se font déjà très lourde, rien de rassurant pour la suite. Il va falloir s’accrocher. Les premières difficultés de col, ne se font pas attendre, que je suis déjà complètement dépassé. Je n’ai même pas parcouru 50 kilomètres, que je suis déjà rincé et que je flirte avec l’élimination. Sur la route, je peux y lire les messages d’inscription des encouragements aux coureurs du dernier passage du tour de France. Moi je n’y arrive plus mais je me refuse d’abdiquer. Sur mon compteur de vélo, je peux même y lire 3.8 km/h, je suis presque en équilibre sur mon vélo.

A cela, s’ajoute mes premières chutes dans l’ascension des cols. Je ne comprends pas, moi qui avais amené ce vélo à la révision quelques semaines avant la course pour une roue voilée. Le technicien ne m’avait rien signalé quant au passage des vitesses. Je continue tant bien que mal et me retrouve à cet instant bon dernier de la course. Première fois que cela m’arrive, mais peu importe mon classement, un nouveau combat commence pour moi. Ne rien lâcher et tout donner pour aller au bout de cette course. La voiture balais est juste derrière moi et je ne possède plus aucune marge avec les barrières horaires. La voiture balais vient de plus en plus souvent aux nouvelles pour savoir si je désire arrêter ou pas. C’est un NON catégorique pour moi. Il me reste pourtant plus de 100 km à parcourir à vélo. L’une des personnes de la voiture balais, me voyant combatif dans mon effort, décide malgré le règlement qui l’interdit de descendre de la voiture et de prendre son vélo afin de me servir de lièvre et m’aider dans les ascensions et pourquoi pas à terminer le parcoure vélo. Il me redonne confiance en moi et me fait oublier mon mal de jambes. Je reprends un bon rythme et nous nous relayions afin de rattraper mon retard sur le chrono. Tout se passe bien jusqu’à une nouvelle fois, un gros col, qui me coupe dans mon élan. Je suis même obligé de descendre du vélo, d’enlever les chaussures et de chausser mes chaussures de course à pied pour continuer d’avancer et de gravir ce col. En effet, lors de mon départ pour le parcours vélo, j’avais pris soin d’emmener avec moi un sac à dos avec une paire de chaussure de course à pied. Le parcours vélo, me faisait vraiment peur.

Trente minutes plus tard, je suis enfin débarrassé de ce col et c’est tout naturellement, que je rechausse mes chaussures de cycliste pour reprendre mon vélo. Les arbitres de course en communication permanente avec la voiture balais et viennent régulièrement aux nouvelles pour savoir où j’en suis et leur indique, qu’ils vont devoir m’éliminer suite à mon dépassement des barrières horaire. La personne de la voiture balais voyant que je ne veux rien lâcher, négocie pour me faire rester en course, il croit en moi et veux m’accompagné jusqu’au bout. Malgré sa volonté, l’organisation décide de m’arrêter au kilomètre 145, où deux arbitres, se mettent en travers de ma route. Je ne l’entends pas comme eux. Hors de question d’arrêter la course. Malgré leur signe de m’arrêter « je force » le barrage et décide reprendre la course. La voiture balais me rejoindra quelques minutes plus tard et continuera de m’encourager à finir la course. Par radio, ils sont cependant avertis, que je ne serai pas autorisé à débuter le marathon. Je continue de rouler pendant plus de 30 kilomètres, en continuant d’enchainer des déraillements incessant et autres chutes de vélo dans les ascensions, suite à mes déraillement. La dernière ascension aura eu raison de moi. Il me reste pourtant que 10 kilomètres à faire mais l’annonce de la voiture balais qui me stipule que je suis hors course. Après de nouveaux déraillements en changeant les vitesses, je fatigue. Mon moral et mental sont déjà bien entamé et après mure réflexion je décide de monter dans cette foutu voiture. Dégouté d’en arriver là mais sans regret d’avoir tout donné. J’aurai vraiment été au bout de mon effort et j’aurai tout donné, plus que tout donné ! Jamais je n’avais été aussi loin dans la douleur de l’effort à vouloir terminer une course.

Je retrouve mes parents où il m’avait laissé et ils sont très déçus pour moi. Certes j’étais mieux préparé en natation et en course à pied mais ma non préparation en vélo à eu raison de mes jambes. J’aurai cependant réussi à parcourir 180 km sur les 195 km demandé, mais à quoi bon. Tans j’ai tout de même retrouvé confiance en moi et ce ne sera que parti remise. Retour en région parisienne et retour à l’entrainement, la motivation est là.

2013 continue sur la même ligne de déception et d’échec.