Triple Ironman
Lensahn – Allemagne
26 juillet 2014

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon triple Ultra-Triathlon à Lensahn en Allemagne pour ma 1ère participation lors d’une coupe du monde.
Au programme : 11.4km de natation, 540km de vélo et 126.6km de course à pied.

« Ne suivez pas le chemin des autres. Allez au contraire là où il n’y a pas de chemin et laissez une piste »

 – Gandhi

Continuer de grandir et montrer au gens que rien n’est impossible !

Voila maintenant près de 6 mois que je me refais la course dans ma tête en me posant plusieurs interrogations sur cette course. Je me retrouve dans la même situation qu’en 2011 lorsque j’avais osé m’inscrire à l’Ironman de Nice. J’imprime tous les précédents classements de cette course pour en connaitre le niveau de chacun des participant qui ose s’y inscrire et regarde de près leur classement en natation. Ma plus grande peur. Je regarde le nombre d’abandon, il y en a environ 10 tous les ans. Ce n’est pas pour me rassurer. En voyant les dernier en natation qui sortent en 5h15-5h30, cela me rassure sur mes chances de réussir mais je peux lire aussi que ceux qui sortent en ces chrono, ce font généralement éliminer par la suite à cause des barrières horaire en vélo ou en course à pied. Cependant, le temps maximum est de 57 heures pour boucler ces 3 disciplines représentant au total 11.4 km de natation, suivi de 540 km de vélo et finir avec 126.6 km de course à pied. Je calcul et recalcule mes chances d’y arriver en prenant comme calcul mes chrono de Nice. En prenant mon chrono de 14h30, cela représente presque 45 heures d’effort en multipliant cette horaire par 3. Quarante cinq heures, soi 12 heures de rab par rapport à l’horaire des 57 heures. J’essai de me convaincre que je peux y arriver car ce n’est pas mon entourage qui m’encouragera ou me donnera vainqueur sur ce type d’épreuve. Moi-même, je ne voulais pas dans un premier temps m’inscrire directement à un triple Ironman. En vain, j’avais cherché à m’inscrire à un double, mais par faute de connaissance et n’en trouvant pas sur internet, je me suis rabattu sur l’inscription de ce triple Ironman.

L’avant course

Dans une semaine, se sera le départ pour l’Allemagne et il me faut encore régler quelques soucis de logistique. Alors que je m’y étais inscris l’année précédente mais par négligence de logiste, j’avais renoncé à m’y rendre. Lensahn, n’est pas la porte à côté. C’est à 1100 km de Paris. Pour le besoin de s’y rendre, j’ai loué un camping car et mon frère ainsi qu’une amie on accepter de m’y accompagner. J’étais vraiment content de ne pas m’y rendre seul, surtout que je ne parle pas un mot anglais. Mon frère bilingue me sera d’une grande utilité sur place. Alors que la dernière semaine d’avant course est crucial dans la préparation de la logistique, il me faut rien oublier. Révision complète du vélo, je pars également avec un deuxième vélo de secours prêté  par un camarade de la caserne ainsi qu’un deuxième jeu de roue. Il faut penser à tout et ne rien oublier. Tout est presque près. Les 2 vélos chargés, les valises, le plein d’essence ok, c’est parti pour 1100 km de route dans une super ambiance en musique. Alors que nous n’avons pas encore quitté le département des Yvelines (78), que je me fais déjà arrêter par la police pour excès de vitesse de 20 km/h, 110 au lieu de 90 km/h. Ca commence bien ! Amande reçu, nous voila reparti direction l’Allemagne et nouveau soucis quelques kilomètre plus tard. Week en de départ en vacances, nous sommes pris dans les embouteillages en périphérie de Paris. Improbable ou pas, voilà que le camping car se met à chauffer, alors que nous n’avons même parcouru 50 km, l’aiguille du liquide de refroidissement indique 130° et le voyant rouge s’allume. Petit moment de panique. Et si le moteur se mettait à fumer et que j’avais fais un joint de culasse. Se périple de 1100 km me fait déjà moins rire et je baisse ma vitesse à 80 km/h en espérant faire aussi baisser la température du moteur. Tout doucement la température baisse en dessous des 90° et le voyant s’éteins. Ouf, nous allons pouvoir continuer l’aventure. Cela va être long jusqu’à destination. Ne pas pouvoir rouler à plus 80 km/h pendant plus de 1000 km, ce n’est pas gagné. Bref, l’essentiel à cet instant est d’arriver à bon port. Parti à 11 heure de Paris, nous n’arriveront que le lendemain en début d’après midi, après presque 30 heures de route. Horrible. Nous arrivons à destination et je suis déjà fatigué du trajet avant même d’avoir pu commencer la course. Après avoir tourné 30 minutes dans la ville, nous trouvons enfin un emplacement et proche du départ. Nous allons pouvoir nous reposer tout les 3 et profiter des dernière 24 heures qu’ils nous restent avant le départ de la compétition. La journée du lendemain sera occuper aux dernières finissions de la logistique, avec l’achat des dernières courses pour les ravitaillements, préparation des affaires de course et surtout le débriefing de course avec l’organisation. Nous avons tous rendez-vous à la piscine, lieu du départ de la course pour la visite médical d’avant course et aussi recevoir les consignes de courses de l’organisation. Sur place, ma seule préoccupation est de retrouver l’autre français pour enfin discuter dans ma langue et m’expliquer le déroulement de la course. Il m’explique les grandes lignes de la course et me montre où se situe le deuxième français. Ma seule question qui me traquace à ce moment est l’horaire éliminatoire de la natation. Il m’indique 6 heures et cela me rassure. Ca devrait pouvoir le faire pour moi, enfin j’espère en me rassurant. La bonne humeur règne dans les troupes et chacun attend de passer devant le médecin pour une petite piqure et une prise de nos constantes. Dans la file d’attente, je fais connaissance du deuxième et seul français car le troisième ne se fera pas le déplacement pour cause de blessure. C’est un personnage à lui seul ! Il s’appel François Xavier Manoury, alias FX. Tatoué de partout. Nous faisons connaissance et m’explique la discipline de l’Ultra triathlon ainsi que son parcours sportif. Ce n’est pas un novice en la matière. Il a déjà plusieurs Ultra Triathlon à son actif et ces connaissance son pour moi une riche source d’information pour aborder la compétition le plus sereinement possible. Il m’indique également, qu’il s’agit d’une compétition faisant partie des championnats du monde d’Ultra Triathlon. Moi qui pensais venir participe juste à une banale course de triathlon, je me retrouve projeté avec les meilleurs triathlètes mondiaux dans la discipline de l’Ultra. C’est noté et je découvre ce nouveau sport qui m’était encore inconnu quelques mois auparavant. Connaissance faite et informations prises, il faut à présent se présenter devant le médecin. Apparemment, tous c’est bien passé pour l’ensemble des candidats. S’en suivra le débriefing de course avec nos remises de dossards. Prochain rendez-vous prévu le soir même, pour la fameuse pasta partie et aussi la présentation des coureurs avec les hymnes nationaux, s’il vous plaît. La compétition fait vraiment ça en grand. Je retrouve mon nouvel ami FX et nous mettons ensemble à la même table. Les 50 coureurs sont présentés les uns après les autres, pays par pays et chaque fois avec les hymnes nationaux. C’est vraiment grandiose. Je suis le premier français présenté avec l’hymne français. Je récupère mon dossard et s’en suivra une poignet de main avec chacun des candidats. L’organisation est vraiment au top et on sent une ambiance très détendu et très familial. Les connaissances sont faite avec tout les athlètes, reste plus cas profiter d’une dernière bière et de la pasta partie avant de vite aller se mettre au lit pour espérer passer une dernière bonne nuit avant de partie pour deux jours sans dormir. Le départ de la course, aura lieux le lendemain sur les coups de 07 heures. Après une nuit mitigé en sommeil, le réveil sonne enfin et cela me rappel le réveil de mon Ironman de Nice en 2011.

La course

La boule au ventre, se réveil avec moi. Dans moins de deux heures, il va falloir que j’affronte ma peur de la nation et de devoir nager 11.4 km alors que je n’ai jamais nagé plus de 7 km en entrainement. Il va falloir aussi penser à occuper le cerveau car 11.4 km en piscine de 50 mètres, cela représente tout de même 228 longueurs, de quoi avoir le temps de compter tous les carreaux du fond de la piscine. Je n’ai pas vraiment progressé depuis mes dernières sorties, mais la confiance règne en moi à vouloir réussir cette première épreuve. Je me dirige devant ma ligne d’eau. La piscine est composée de 6 grandes lignes d’eau par niveau de chacun des athlètes et on se retrouve à 8-9 nageurs dans chaque ligne. Moi, je me retrouve naturellement dans la ligne d’eau la moins rapide, au vu de mes temps en natation sur un Ironman. Dernière immortalisation photos, dernier message à une amie pour la motivation, dernier souffle de pris et je me jette à l’eau afin de nager 2-3 longueurs à la recherche de sensation. Le départ va être donné par les arbitres et je me situe en pole position dans ma ligne d’eau. Merde, c’est moi qui vais devoir donner le tempo de la course. Moi qui suis un nageur médiocre, me voila en plus de ça, avec la responsabilité de partir en tête. Pas de soucis, je vais assumer et gérer ma course calmement.

Le départ est donné et c’est sur un rythme soutenu que je m’élance pour prendre la température des autres concurrents et juger de mon niveau par rapport à eux. Après quelques longueurs, pour la première fois, je distance une bonne partie des 8 autres nageurs, seul trois nageur arrivent à suivre mon rythme et je tiendrai cette première place jusqu’au 7ème kilomètres avant de flanché et de me faire rattraper  et me faire doubler par 3 nageurs. Le Président de la Fédération International de triathlon Ghislain Maréchal, se met à côté de ma ligne d’eau et ne me quitte pas du regard. Il me regarde enchainer les longueurs et essai de juger de mon niveau. Voyant sa présence, j’essai d’être le plus pêchu possible dans mon rythme de nage.

Au bout des 7 km, rien d’inquiétant pour moi, je suis bien en avance sur les chronos que je m’étais fixé. Alors que je fini de boucler l’équivalent en distance de 2 Ironman, soi 7.6 km, je fais simplement ma première pose pour boire un coup et manger 2-3 barres chocolaté. Je ne ressens aucune fringale et ni crampe. D’ailleurs, quant je m’entraine en natation, je m’interdis de faire mes séances en prenant avec moi une gourde d’eau comme beaucoup le fond, de façon à apprendre à nager et habituer mon corps à devoir nager avec des crampes et tout se passe super bien. Mon corps c’est qu’à aucun moment il sera alimenté en eaux et en nourriture. Du coup ne vient pas me perturber et me demander un ingrédient que je ne lui ai pas habitué à avoir pendants des efforts intenses en natation. Me reste plus qu’à parcourir une distance Ironman en natation et s’en sera fini pour cette épreuve. C’est reparti pour les derniers 3.8 km. Tout se passera bien, excepter le dernier kilomètre où je serai dans le dur, mais peu importe, ce n’est juste qu’une question de temps avant d’avoir l’autorisation de sortir de l’eau par les arbitre, qui me le stipuleront par un panneau au fond de l’eau m’indiquant le dernier aller-retour. En voyant enfin se panneau, c’est la délivrance et je fais mon dernier 100 mètre en sprinte. Je termine l’épreuve en 4 heures et 42 minutes, moi qui pensais faire 5 heures 30 minutes, je suis vraiment fier de mon chrono. A ce moment de la course, je me situe à la 44ème place sur les 50 participants. Sorti de l’eau rassuré, je ne suis presque pas essoufflé et j’arrive encore à avoir la lucidité de trottiné jusqu’à mon vélo. Le public, mon frère et son amie sont là pour m’encourager et m’aide pour m’enlever la combinaison et revêtir ma tenue de cycliste. Je prends des nouvelles de l’autre français et mon frère m’indique qu’il est sorti il y a déjà plus d’une heure. Effectivement, nous n’avons pas le même niveau. Je profite de cette pose pour me ravitailler au maximum en boisson et nourriture car les 540 km de vélo, vont être totalement différent de la natation. En vélo, une fringale est très vite arrivée. Je connais mon corps et je sais qu’il ne sera pas capable de parcourir plus de 80 km sans me demander de ravitaillement alimentaire. Transformation effectué de nageur à cycliste, je chevauche mon vélo et c’est parti pour 540 km de souffrance. C’est vraiment la discipline que je préfère le moins. Le départ de l’épreuve se passe bien, je suis encore frais et surtout, je n’ai pas encore mal au fesses. Le parcours de vélo est un parcourt que l’on pourrait qualifier d’autiste. En effet, je devrai effectuer 112 tours de 4.83 km. L’avantage avec ce système, c’est qu’en cas de crevaison ou autre problème mécanique ou blessures, vous n’êtes pas isolé et votre assistance peut rapidement intervenir pour vous aider. Une boucle de 540 km aurait été beaucoup plus délicate en cas de problème. Cela va me permettre de voir régulièrement mon frère et mon assistance et de pouvoir être ravitaillé sans interruption et à ma demande. Le parcours est relativement plat et très roulant. Je m’élance pour mon premier tour où je suis amené à côtoyé les têtes de course. Leur monture n’a rien à voir avec la mienne et il m’est incapable de pouvoir les accrocher. Il roule sans relâche. J’ai l’impression qu’ils font un contre la montre, tellement leurs vélos sont profilés. Pour certains, ils roulent même en roue pleine. Impressionnant. Moi je continue sur le rythme que m’autorise mon corps et enchaine les tours avec plaisir et avec le sourire. A chaque passage devant ma logistique, je reçois les encouragements de mon assistance bien vaillante, à ce que tous ce passe bien pour moi, en venant régulièrement aux nouvelles. C’est encore le début de la course et je repense beaucoup à mon Ultra Raid en vélo de Bordeaux-Paris et aux douleurs qui m’attendent. Les kilomètres s’enchaine, je croise régulièrement FX, qui malgré son bon niveaux rencontre énormément de difficulté sur le parcours vélo. Et pour cause, il n’a pas bien dormi la veille et se vois contrains de s’arrêter régulièrement pour faire des siestes. De mon côté, j’ai trouvé mon rythme de croisière et ne m’arrête que régulièrement. J’essai de rattraper mon temps perdu en gagnant du temps sur les poses et surtout en évitant d’en prendre. La première difficulté qui viendra à ma rencontre, sera la même qu’à chaque grande course. L’impossibilité de manger et le dégoût de la nourriture. En vain, j’essai de trouver un aliment qui me ferai plaisir. Même une bonne pizza, ne m’attire guère. Un seul ingrédient, viendra me faire plaisir, se sera de la pastèque. Message entendu par mon frère, il s’empresse d’aller dans le commerce le plus proche pour m’en prendre une. A chaque tour de course, il prendra soin de me tendre des morceaux que je prendrai à l’arraché pour éviter de perdre du temps. Tout va beaucoup mieux. J’ai enfin de quoi nourrir mon corps, ce qui me permet de continuer d’avancer sereinement. La journée va bientôt prendre fin et la nuit va prendre le relais. Je dois à présent, me préparer à devoir rouler toute la nuit. J’arrive déjà à 15 heures d’effort et je ne serais pas contre une petite nuit de repos. Je vais devoir repousser au maximum cette envi de dormir. A ce moment de la course,  j’en suis à plus de 250 km et ça commence à devenir dur. Il n’y a cependant pas de blessure, juste mal au bras, surement du à un mauvais réglage de mon vélo et surtout la fatigue qui se fait sentir. Dans mon assistance, la fatigue les a gagné aussi et ils se relaient le uns et autres pour dormir et ayant amené un matelas en bord de route. Cela devient de plus en plus dur pour moi mentalement à la vu de ce matelas. Je continu mes boucles en ayant qu’une seule idée en tête, m’arrêter dormir 1 ou 2 heures avec eux. Je sais que ce n’est pas raisonnable et m’efforce de me remettre dans la course. Cependant, je multiplie les poses, je m’arrête 5-10 minutes toutes les heures. J’ai hâte que ça se termine avec l’épreuve du vélo car j’ai qu’une envi, jeter ce vélo dans le fossé tellement j’y suis mal à l’aise dessus. Il faut continuer d’avancer. Pour cela je remets mon MP 3 sur les oreilles et essai de m’enfermer dans ma bulle pour continuer d’avancer sans me poser de questions. Les heures passent, les poses aussi, tous les stands des coureurs sont plus où moins silencieux. Beaucoup dorment et il reste les 50 candidats éveillé sur leur vélo. A cet instant, il y a 2-3 abandons. Le petit matin se lève tranquillement et la pluie avec. S’en suivra des trombes d’eaux. Nous n’avons pas la meilleure des logistiques mais surement la plus vaillante ! Alors que tous les autres stands des coureurs sont équipés d’abris de tente, équipé avec chaise massant, frigo, four et j’en passe pour les mieux organisé, nous la notre est à même le sol avec toute mes affaires de rechange. Et quant la pluie c’est mise à tomber, c’est toute notre logistique qui était trempé ainsi que toutes mes affaires de rechange pour la partie vélo. Catastrophique. Plus aucune affaire de rechange sèche. Il va falloir improviser, un peu comme pour le début de notre départ depuis Paris. Un voisin, vient sans tarder nous aider à mettre à l’abri toute nos affaires dans leur voiture. Avec plus de recul, nous aurions du prendre avec notre camping car mais par manque de place au camping, nous voulions garder notre emplacement. Mon frère, lui s’occupe de me confectionner une veste étanche pour ne pas tremper toutes mes affaires sur moi et rester au sec même si je suis déjà bien trempé. Il s’agira d’un sac poubelle. Pas très esthétique, mais au moins ca me protège de la pluie. Après ce petit moment de panique mais aussi de rigolade, la bonne humeur est revenue et je commence à en voir la fin de ces fichus 540 km. Plus qu’une centaine de kilomètre et mon cauchemar sera terminé. Je suis obligé de m’assoir de côté sur cette selle, tellement ma douleur aux fesses est présente. Je terminerai les derniers kilomètres debout sur le vélo en danseuse. Ca y est le tableau d’affichage mis à disposition pour les coureurs sur le bord de la route, m’indique le dernier tour de course. A cet instant, nous ne sommes plus beaucoup nombreux sur la route. Nous sommes moins de cinq à rouler encore, alors que tous les autres concourant enchaine les boucles en courses à pied. Les derniers mètres à parcourir et enfin c’est la délivrance, j’ai le droit de déposer le vélo où je rejoins toutes ma logistique, toujours près pour moi. Comme pour la natation, ils m’aident à me déshabiller, à me ravitailler et à me doucher avec des bouteilles d’eau. C’est rustique mais ça me va très bien. Il m’aura fallut 20 heures de vélo pour parcourir les 540 km. Je suis vraiment content de mon chrono. Je suis tellement heureux d’avoir posé ce vélo, qu’à cet instant, il ne peut plus rien m’arriver. A peine 5 minutes de pose, que je m’empresse de commencer l’épreuve de la course à pied. C’est parti pour 96 boucles de 1.32 km dans une zone pavillonnaire. Je découvre le premier tour afin de connaitre à quoi m’attendre pendant plus de 126 km. Je pars fort. Mes jambes me démangent de vouloir courir. Elles sont elles-mêmes heureuse d’en avoir terminé avec l’épreuve du vélo. Le tracé y est très familial. Les habitant du quartier nous encouragent et mettent à notre disposition des ravitaillements avec beaucoup de fruits frais, des seaux d’eaux avec des éponges pour nous rafraichir ainsi que des jets d’eaux. Tous les spectateurs venu nous encourager, se retrouvent sur la place principale et sur le long du parcours ou se trouvent la logistique des coureurs. Au premier tour, je suis en 42ème positions, soi 2 place de mieux qu’à la sortie de la natation. Concernant la course à pied, je n’ai qu’une seule préoccupation, remonter mon retard au classement. Même chose que pour le parcours de vélo. Celui-ci fait 1.319 km et il faudra le parcourir à hauteur de 96 tours. J’ai les jambes et la course à pied c’est ma discipline. Alors que je n’ai même pas encore fais 10 km, j’ai déjà remonté 4 adversaires et me retrouve à la 38ème place. Je continue sur mon rythme plutôt soutenu et parvient même à prendre près de 4 tours au deuxième français FX. Ghislain Maréchal est présent pour nous suivre et ces encouragements, compte beaucoup pour me motiver à continuer sur ma lancé. Cependant, il sera là pour me freiner au vu du rythme que je me suis imposé. Je cours beaucoup trop vite pour lui et ne tiendra pas ce rythme jusqu’à la fin. J’écoute ces conseils et malgré mes envi de vouloir aller plus vite, je m’efforce de me freiner. Je continu ma remonter et après quelques autres kilomètres de parcouru, voilà que je dépasse pour la première fois l’autre français FX. Je suis le premier français de la course. C’est symbolique, mais ça fait toujours plaisir. Je ne m’arrête pas là. Au fil des kilomètres je remonte tous mes adversaires et pas un seul ne viendra me doubler durant les 80 premiers kilomètres. A cet instant je suis passé de la 38ème place à la 28ème place. D’ailleurs, je commence à payer ce gain d’effort. Je viens de terminer mon deuxième marathon et je n’ai toujours pas dormis. Voilà plus de 40 heures que je suis en action et vraisemblablement j’ai attend ma limite. Alors que j’arrive devant la tente de notre logistique, il n’y a plus personne, mon frère est parti ce rafraichir avec son amie à la piscine et je tombe comme une fleur à terre sans même avoir le temps de mettre un réveil. Je m’en vais dans un sommeil profond. Je serai réveillé 45 minutes plus tard par la femme de l’autre français FX, qui viendra à mes nouvelles en m’apportant un cône glacé au chocolat. La glace n’aura pas duré 10 secondes, que je l’ai avalé en 3 bouchés. Ce rafraichissement m’a fait le plus grand bien et m’a requinqué. Je repars aussitôt et m’interroge alors sur mon classement car je suis un peu déboussolé de ma sieste. Je repars tranquillement en marchant et après quelques mètres parcourus, je passe devant Ghislain Maréchal. Je lui fais signe que j’ai du m’arrêter pour me reposer. Il m’indique aussitôt qu’il s’en était aperçu. Me voyant marcher, il me demande de reprendre mon rythme de course et d’arrêter la marche sur un ton assez soutenu. C’est entendu pour moi et reprend mon rythme. Quelques mètres plus loin, je repasse devant le tableau d’affichage et au final, ma sieste de 45 minutes, m’aura coûté seulement 2 places. Je suis repassé 30ème. Il me reste encore un marathon et à partir de ce moment j’ai envi de savourer au lieu de me battre pour  gagner quelques place au classement. Sur ma lancé je gagnerai une nouvelle place, pour me positionner à la 29ème place. Je garderai cette place jusqu’à la fin. La course est gagnée et il ne peut plus rien m’arriver. Les participants qui terminent la course s’enchainent. Le charme de cette course fait que chaque participant termine le dernier tour de la course en sens inverse avec le drapeau de son pays. Le principe est vraiment bien puisque cela permet de féliciter chaque finisher avant qu’il ne passe la ligne d’arrivée. Je n’ai qu’une hâte, c’est de pouvoir enfin brandir le drapeau français et de faire à mon tour, mon tour d’honneur. Celui-ci arrivera au bout de 50 heures. Je ferai mon tour d’honneur en présence de mon frère, son amie et toutes les autres personnes qui nous on aidé avec la logistique. C’est juste un moment magique et fabuleux. Je retrouve l’autre français qui m’empresse de me féliciter et à mon tour je lui souhaite du courage pour terminer sa course. Il l’a terminera à son tour 2h30  plus tard. Ligne d’arrivée franchie, je savoure mon succès et mon exploit. Mon frère m’amène le champagne de la victoire et comme tous les grands champions, je fais péter le bouchon. Moment inoubliable ! Je suis fier de ma performance, en plus d’avoir terminé, je fini à une honorable place et j’aurai réussi de passer de la 44ème place à la sortie de la natation à la 29ème place, soi 15 place de gagné. J’aurai terminé avec 7 heures d’avance sur la barrière éliminatoire. S’en suivra des photos souvenir, la remise de mon t-shirt finisher, d’une petite interview pour la course sans oublier une petite séance de signature d’autographe, où les enfants attendent chaque finisher pour recevoir un souvenir sous forme d’autographe. Tout cela est nouveau pour moi et ça m’amuse. Enfin je peux souffler à mon tour. Je retourne me reposer à la logistique pour encourager à mon tour l’autre français dans son effort et par la même occasion, me caler une petite sieste, suivi d’un bon petit déjeuner. J’attendrai la fin de sa course pour immortaliser son dernier tour avec lui pour enfin aller reposer à la piscine. S’en suivra un moment farnienté de plusieurs heures. Il faut à présent décoller de la piscine car l’organisation a vu les choses en grand, à la hauteur d’un championnat de monde d’Ultra triathlon. Chaque participant à rendez-vous avec leur famille et leur proche pour la remise des récompenses. Deux récompenses s’en suivront. Une médaille de l’organisation IUTA (International Ultra Triathlon Association) et une coupe de la ville organisatrice. Chaque concourant sera appelé les uns après les autres à venir s’installé sur le podium pour la remise des trophées et l’immortalisation des photos. Nous sommes à nouveau tous réunis pour une dernière photo avant de devoir nous séparer. En l’espace d’un week end, j’aurai vraiment découvert plein de nouvelle chose dans le domaine du sport et je n’ai vraiment pas  envi d’en rester là. Je veux vraiment aller plus loin en ce domaine et découvrir d’autre course.

Repas terminé, le moment de nous séparer est arrivé et c’est reparti pour 1100 km à 80 km/h jusque Paris. Une nouvelle course commence et mes amis m’attendent impatiemment pour partager avec eux ce week end en photo et en émotion. Tout juste rentré sur Paris, j’ai juste le temps de partager ce moment avec une amie qui m’avait encouragé sur cette course. Il me faut à présent, rendre le camping car au propriétaire et songer à la reprise du travail qui m’attend le lendemain matin à 08h00 à la caserne.