Double Ironman
Floride – USA
06 mars 2015

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon double Ultra-Triathlon à Colmar en France pour la 1ère épreuve de la coupe du monde.
Au programme : 7.6km de natation, 360km de vélo et 84.4km de course à pied.

« Tout ce que vous avez toujours voulu est juste de l’autre côté de la peur »

 – George Addair

1ère manche de la coupe du monde d’ultra triathlon

Récit et confidence

Tout juste 7 mois ce sont écoulés entre mon premier triple Ironman à Lensahn en Allemagne et ce double Ironman en Floride, qui annonce le début des championnats du monde 2015.
Sept mois où il m’a fallu faire le point sur de multiples paramètres sportifs. Aurais-je le temps de pouvoir participer à une saison complète qui se déroule dans les 4 coins du monde ? Aurais-je les moyens financiers ? Mon travail et mes activités, me permettront t-ils de pouvoir m’entrainer assidument durant toute une saison d’ultra triathlon ? Est-ce vraiment raisonnable, tant de sacrifice ? Autant de questions sans réponse. Mais cette envie de challenge qui m’anime à finalement pris le dessus. Peu importe si je n’ai pas de réponse à toutes ces questions, je veux relever ce challenge et voir où je me situe. Peu importe ce que ça m’en coutera. Les solutions, je les trouverai dans le temps et en avançant.
Cette première épreuve des championnats du monde, n’est pas des plus simples et je suis confronté à de multiples difficultés. La première qui me pose le plus de soucis, s’appelle la logistique. Pas évident d’organiser un tel séjour sans compter les contraintes que demande la course, quant on ne parle pas un seul mot anglais. C’est à moi de tous organiser, jusqu’au moindre détail ou presque.
La deuxième difficulté, sera la période de l’hiver où il n’est pas très évident de faire une bonne préparation physique pour être prêt à ce type de compétition. Il va falloir pourtant jongler avec tout ça pour être fin prêt le jour J.
Heureusement, je peux compter sur l’aide précieuse de mon frère pour ce qui est des réservations et aussi sur l’autre athlète français, Guy Rossi, qui connait cette compétition comme ça poche pour y avoir participé des dizaines de fois. Il m’aura beaucoup rassuré et guidé pour me mettre dans les meilleures conditions possible jusqu’à mon arrivée.
Billet d’avion réservé, hôtel réservé et voiture réservé, je peux enfin me projeter sur l’essentiel…m’entrainer !

L’avant course

Arrivé sur les terres américaines après un périple de 13 heures, ces lots d’imprévus et de soucis réglés me voilà enfin soulagé. Je vais pouvoir me concentrer sur la course !
Dès le lendemain et dès la première heure, je fais la connaissance du deuxième athlète français engagé sur la course. Il s’agit de Guy Rossi, alias The Legende, comme on le surnomme, par son palmarès dès plus impressionnant. Pas le temps de me repoer et de récupérer du voyage avec ces 6 heures de décalage horaire, il me propose de venir l’accompagner pour une sortie vélo-course à pied. Allez c’est parti. Profitons de cette sortie pour faire connaissance et apprendre de son expérience et de ces précieux conseils qui pourra me dire. Là je découvre un homme de 67 ans avec plus de 100 Ultras triathlon à son actif et toujours animé avec la même passion et la même joie de pratiquer la discipline de l’ultra.
J’observe le personnage ainsi que son matériel et au fil de nos échanges et de ces conseils, une amitié se crée. Je sais que si je veux progresser dans ce domaine de l’ultra triathlon, Guy me sera d’une aide précieuse. C’est vraiment un atout pour moi que de pouvoir côtoyer un athlète de sa trempe.
Petit réveil musculaire terminé, c’est à la piscine qu’il me donnera rendez vous pour un dernier entrainement. Encore une fois, il ne laisse rien au hasard. Prise de pouls et tension avant chaque séance de sport, qui sera ensuite notifiée sur son carnet de bord. On reconnaît bien là, l’ancien professeur de sport. Journée terminée, tout est ok pour les derniers réglages. La veille de la course, plus question de laisser place au hasard. Toute la logistique de course doit être minutieusement préparée. Cette journée laissera également place à la traditionnelle pasta party d’avant course où tous les athlètes se réuniront pour une présentation de la course et une présentation individuel de chacun.
On y est, la compétition peu commencer !

La course

05h00 du matin et le réveil est là pour me rappeler que je dois me préparer pour ce double Ironman.
Arrivé sur place, c’est la course contre la montre. L’organisation nous appelle à nous rassembler pour les dernières consignes et l’hymne Américain est joué, avant d’immortaliser le tout avec une photo de groupe dans la piscine.
Nous récupérons chacun un bonnet de couleurs différentes pour que les arbitres puissent nous identifier facilement pour le comptage de nos longueurs. Reste plus qu’à rejoindre nos lignes d’eau respective par rapport à nos prévisions respectives des chronos.
Dernier souffle, dernière observation des uns et des autres et c’est partie pour 7.6 km de natation. Nous sommes près de 50 à nous élancer dans 6 lignes d’eau.
Je pars en 3ème position sur ma ligne et je garderai cette position jusqu’à la fin de la natation. Un peu plus de 2h50 plus tard et voila que j’en termine avec l’épreuve de la natation à la 25ème place. Je suis content de ma prestation. Je dois maintenant faire mon retard en vélo et surtout en course à pieds. Pas le temps de se reposer, je cours me changer au vestiaire et enfile ma tenue de cycliste. C’est parti pour 360 km de vélo.
Je quitte la piscine pour rejoindre une piste cyclable qui nous mènera quelques kilomètres plus tard dans un parc. La suite de la compétition se déroulera ici ainsi que l’épreuve de la course à pied. Dans le parc, m’y attendent 31 boucles d’environ 11 km. Le parcours est plat et la nature qui nous entoure très agréable à regarder. Ca tombe bien, il me reste plus de 24 heures à passer dans ce lieu.
Les 100 premiers kilomètres se déroulent très bien avec une moyenne à plus de 30 km/h, avant de rencontrer quelques difficultés par la suite. Fatigue, crevaison et choc avec un animal que je n’ai pas encore réussi à identifier, viendront perturber la suite de ma course. Mais rien de cela n’altère ma confiance et mon envie de continuer. Le sourire est toujours présent. Les kilomètres continuent de défiler et je continue de grappiller des places au classement. Quelques milliers de coup de pédales plus tard, me voilà arrivé à la fin des 360 km de l’épreuve de vélo. Je suis passé de la 25ème place à la 14ème. Je sais à ce moment présent que ma marge de progression reste importante car la course à pieds est mon point fort. Effectivement, dès le premier tour, je regarde le classement général en direct et m’aperçois que les dix devant moi, ont moins de 10 km d’avance. Largement accessible quant on sait qu’il y a plus de 84 km à parcourir. Me voila parti, avec pour objectif de revenir sur mes adversaires. La course à pieds, totalise 84.4 km répartis en 30 boucles de 2.8 km. Après seulement quelques tours, j’intègre rapidement le top 10 du classement. De quoi me donner confiance et de continuer sur mon rythme. Arrivé à mi course, le podium s’éloigne car j’ai vraiment pris trop de retard en vélo mais une 4ème place semble accessible. Pourquoi ne pas aller la chercher !
Je suis déjà à plus de 24 heures de course et je commence à payer mes efforts à remonter mes adversaires. Je rencontre quelques passages à vide qui m’obligent à ralentir et aussi voir cette 4ème place s’éloigner. Peu importe, il faut que je me fasse violence pour rester dans la course. Chose faite après avoir vu quelques adversaires revenir sur moi. A ce moment là, je suis 7ème et dans un dernier effort, je remets un coup de pression sur mes adversaires, mais en vain. Me voyant accélérer pour me positionner à la 5ème place, ils décident d’en faire autant pour assurer leur place au classement ? Plus rien ne sera joué dans les 5 derniers km. Chacun a assurer sa place et chacun décide de finir tranquillement jusqu’au passage de la ligne d’arrivée. La course est faite et cette 7ème place me satisfait. Je peux enfin savourer cette course et relâcher la pression. Je passe la ligne d’arrivé en 28 heures 58 minutes. Place aux photos et au traditionnel coup de marteau sur l’enclume. Direction le stand massage pour récupérer et à une bonne sieste en attendant l’arrivée de l’autre français, Guy Rossi. Repos bien mérité en attendant le repas traditionnel du lendemain pour la remise des trophées et clôturer ce weekend plein d’émotion.
Pas le temps de cogiter, mon vol retour pour Paris m’attend. Je vais devoir aussi penser à me reposer pour être prêt dans 2 semaines pour les 50 km de l’éco trail de Paris, avant de remettre ça pour un double Ironman en Allemagne à Emsdetten les 12-14 juin prochain.

Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon :
-> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2015/results-double-ultra-triathlon-in-florida-2015