Double Ironman
Murska Sobota – Slovénie
20 Août 2015

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon quintuple Ultra-Triathlon à Murska Sobota en Slovénie pour la 5ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 7.6km de natation, 360km de vélo et 84.4km de course à pied.

La grande leçon de la vie, c’est que parfois ce sont les fous, plus que les sages, qui ont raison »

-Winston Churchill

5ème manche de la Coupe du monde d’ultra triathlon.

Récit et confidence

Deux double ironman en l’espace de 8 jours à 1500 km l’un de l’autre.
Un mois après ma dernière sortie lors du triple ironman de Lensahn qui comptait pour la 5’n’e épreuve des championnats du monde d’Ultra triathlon, me voilà de nouveau en selle pour la Erne et 7èn » épreuve, qui se dérouleront cette fois-ci à Murska Sobota en Slovénie pour un double ironman, suivi une semaine après, d’un autre double ironman à Paneveshys en Lituanie. Rien de nouveaux pour moi dans cette compétition. Je suis maintenant bien rodé après avoir participé lors de cette saison à 3 doubles ironman et à 1 triple. C’est en pleine confiance et en pleine forme que je me rends sur place pour ce voyage de 1500 km en voiture pour ce premier rendez-vous sans la moindre appréhension. Mon objectif est clair. Rester dans le rythme de la compétition et engendrer un maximum de confiance pour préparer au mieux le rendez-vous de l’année. Le Déca ironman qui aura lieu au Mexique fin octobre. Autre point que je veux améliorer, mes points au classement mondial. Rappelons que sur les 9 épreuves que propose l’ LUTA, seules les 4 meilleures courses seront retenues. Avant même ces 2 nouvelles échéances, je suis déjà à 4 course et ces 2 nouveaux rendez-vous, me permettront peut être d’effacer l’un de ces résultats, afin d’en augmenter le nombre de points. Les règles sont écrites et bien prédéfinies, il me reste plus qu’à donner le maximum de moi-même.

Les athlètes mis à l’honneur

Sur place, la plupart des athlètes ont pris place à l’hôtel Diana, avec sa piscine intérieure et autres sauna et jacuzzi. Rien de mieux pour aborder une compétition ! J’y retrouve mes amis avec qui, depuis le début de saison nous nous tirons « la bourre » lors des compétitions. Comme toujours l’ambiance est bonne enfant et après une bonne journée de détente, nous nous retrouvons tous ensemble pour le dîner. Le lendemain, fini les amusements. Il faut préparer le vélo, se présenter à la vérification de celui-ci, retirer les dossards et se présenter au traditionnel briefing de course. Formalités validées, la fête reprend ses droits avec la cérémonie d’ouverture. Pour l’occasion, la ville et l’organisation de la course ont prévu les choses en grand. Pour commencer, un défilé ut organisé jusqu’au stade de football municipal et chaque pays est représenté par une personne habillé en tenue traditionnelle. Sur place, un speaker prend la parole pour chauffer le public venu en masse et fait la présentation des athlètes. S’en suit un spectacle dans les airs avec des parachutistes qui viennent se poser au mètre près sur le terrain de football. Tout le monde est détendu et on en oublierait presque la compétition. Pour clôturer le tout et avant de nous séparer, nous nous retrouvons pour la traditionnelle pasta party dans les vestiaires du stade pour faire le plein de sucre lent avant le jour J. Repas terminé, la fête touche à sa fin et il est temps pour chacun de retrouver son hôtel pour une dernière nuit paisible.

L’appréhension des 7.6 km de nage en eaux vive !

Contrairement à ma dernière sortie lors du triple ironman de Lensahn, cette fois-ci le départ de la course ne sera pas matinal. Celui-ci sera donné à midi. Moi qui ne suis pas un lève tôt, cela me va très bien. Sur place, c’est déjà la course. Il faut préparer la logistique de course pour le vélo qui se trouve à 3 km du départ de la natation et prévoir aussi celui de la course à pied qui sera à un endroit différent. Il ne faut vraiment rien négliger ! Tout est ok. Je donne mes dernières consignes à mon équipe et me dirige tranquillement à vélo au départ de la natation. Les choses sérieuses commencent maintenant par ma transformation en nageur de combat. J’observe le lac et le tracé à suivre pour cette première épreuve de 7.6 km. Je ne suis pas très confiant quant à devoir nager en eau vive, qui me rappelle de mauvais souvenir, où j’avais du nager 1 heure de plus qu’en piscine à cette même épreuve quelques mois plutôt en Hongrie ! Il faudra pour en finir avec la natation, effectuer pourtant 20 tours de 380 mètres en forme de triangle. Tout le monde prend place sur le départ et à midi précise, le coup de sifflet retentit. Les 40 athlètes se jettent à l’eau et c’est parti pour 7.6 km de nage. Dès le début de cette première épreuve, je prends soin de lever régulièrement la tête, pour ne pas dévier et éviter ainsi de nager plus que la distance prévue. Lors de cette première partie de nage, je suis satisfait de ma navigation et me projette sur une sortie en moins de 3h30. La réalité sera toute autre. En faisant le point auprès des arbitres et de mon équipe sur mon chrono et sur mon nombre de tours restant, je suis encore une nouvelle fois en retard et c’est bien sur une base de 4h00 que je suis réglé. Pour compliqué le tout, une fringale vient perturber la fin de mon épreuve et je sors lamentablement à la dernière place en 4h05, à la limite de me faire éliminer par la barrière horaire des 04h00 ! Je suis vraiment déçu par mon chrono et je dois dès à présent m’empresser de me changer et me sécher pour prendre le départ du vélo le plus rapidement possible.

360 km de vélo pour rattraper le temps perdu en natation

Sur le vélo, le moral n’est pas atteint et je garde toute confiance en moi. J’en profite pour reprendre des forces et m’impose un rythme de 30-35 km pour rattraper mon retard. Pour cette deuxième épreuve il y a 74 boucles de 4.86 km à effectuer. Rapidement, je remonte sur certains de mes adversaires et après quelques heures, je passe de la 40ème place à la 33ème place. Tranquillement, je parviens à la première distance ironman de 180 km avec au compteur un 29 1/2 de moyenne. Je suis vraiment satisfait, par rapport à mes dernières sorties en vélo. Pour la deuxième partie, je m’efforce de garder ce rythme et jusqu’au 260 km ma moyenne ne chute que d’un kilomètre et affiche au compteur, un raisonnable 28 1/2 de moyenne. Allez ! Plus que 100 kilomètres et ce sera la délivrance et je pourrai savourer par ma discipline reine : la course à pied. Cependant, les 100 km restant à parcourir avec déjà plus de 10 heures.. d’efforts, ne vont pas se passer comme prévu. Fini les pointes à 30-35 km. Les jambes fatiguent et à présent l’estomac refuse tout solide et liquide. La fin du vélo va être un vrai cauchemar. Je suis obligé dans un premier temps de m’arrêter à mon stand pour dormir 30 minutes et s’en suivront aussi un premier vomissement en plein effort. L’estomac va de plus en plus mal et ce ne sont pas les médicaments que je prends qui changent quoi que se soit. Il faut terminer rapidement cette deuxième épreuve car les barrières éliminatoires se rapprochent de plus en plus vite ! Il me reste qu’un tour de vélo à faire, soit juste 5 km et un arbitre indique qu’il va arrêter les athlètes encore en course au prochain tour. Ouf, à un tour près j’étais éliminé. Les 4 autres athlètes encore en course n’auront pas cette chance et seront obligés de poser le vélo sans pouvoir s’aligner en course à pied. Et pour ne rien arranger à mes galères, je finis ces cinq derniers kilomètres avec ma roue avant crevée. Bref, il est temps pour moi de poser le vélo après 15h05 d’efforts à vélo et enfin débuter cette 3è » » épreuve. A cet instant, je suis en 30&` » position et un nouveau contre la montre s’annonce pour remonter un maximum de place en course à pied.

Reproduire le même scenario de course à pied qu’à Lensahn lors du triple ironman…

A ce moment, je prends conscience que je suis passé tout près d’une élimination et débuter la course à pied est un réel soulagement pour moi et mon équipe venue m’encourager. Tenue enfilée en moins de 5 minutes, me voila parti pour 84.4 km de course à pied, sur un parcours de 56 boucles de 1.50 km. Je pars en reconnaissance pour ce premier tour et observe la fraicheur de mes adversaires. Les 5 premiers tours se passent plutôt bien, contrairement au vélo mais encore une nouvelle fois, l’estomac me fait défaut et je suis à nouveau dans l’incapacité de m’alimenter et de boire. Je suis partie pour un nouveau « chemin de croix » et tout au long de la première distance marathon, il m’est impossible de courir et d’élever mon niveau. Je suis déçu de la médiocre prestation que je donne et cherche en vain des solutions d’alimentation pour repartir ! Cela vient d’un bon sandwich saucisse au début du deuxième marathon qui me permet de retrouver mes jambes et aussi le sourire car je peux courir à nouveau et ainsi faire mieux que mon chrono du premier marathon effectué en 07h30 ! Fini de marcher, les tours s’enchainent en courant, sans complication et j’en profite pour rattraper mon retard sur mes adversaires encore en course. Cependant, je ne fais guère de miracle, mais cette nouvelle fraicheur me permet de remonter 4 athlètes et surtout de boucler cette deuxième partie de course à pied avec une heure de moins que la première partie, soit au final en 13 heures 42 minutes, Enfin, la délivrance au bout de la dernière ligne droite… Mes équipiers me rejoignent pour immortaliser le franchissement de la ligne d’arrivée. Le public m’acclame et me félicite après ces 32h35 minutes d’effort. Je termine cette prestigieuse épreuve à la 26ème place sur 40, bien en deçà de mes objectifs et de mes capacités. Je dois à présent récupérer au plus vite pour aborder avec un maximum de fraicheur mon prochain double Ironman, tout juste dans 8 jours en Lituanie. Dernière répétition avant le bouquet final du Déca Iromnan qui aura lieu du 19 au 28 octobre à Leon au Mexiq

Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon :
-> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2015/results-double-ultra-triathlon-in-murska-sobota-2015