Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon double Ultra-Triathlon à Panevezys en Lituanie pour la 6ème épreuve de la coupe du monde.
Au programme : 7.6km de natation, 360km de vélo et 84.4km de course à pied.
« Félicitez-vous d’avoir fait quelque chose d’étrange et d’extravaguant qui a brisé la monotonie de votre époque »
-Emerson
6ème manche de la Coupe du monde d’ultra triathlon
De la Slovénie à la Lituanie…
A peine finisher du double Ironman de Murska Sobota en Slovénie, qu’il me faut déjà me projeter sur celui de la Lituanie. Tout juste 8 jours pour récupérer et préparer à nouveau mon matériel pour cette nouvelle et dernière échéance avant le déca Ironman au Mexique. Après trois jours de repos du côté de Budapest en Hongrie, me voila reparti du côté de la Lituanie à Paneveshys en avion. Du double Ironman en Slovénie, je ne garde aucune courbature et physiquement je me sens très bien. Je profite de ces 8 jours pour faire deux sorties d’une heure en course à pied et passer quelques heures au jacuzzi et hammam. Récupération faite, direction l’aéroport de Budapest pour rallier celui de Vilnius en Lituanie.
Une cérémonie d’ouverture digne des Jeux Olympique !
Tout juste arrivé à l’aéroport de Vilnius, un organisateur m’attend pour me déposer à l’hôtel réservé par ses soins. Cent cinquante kilomètres plus tard me voila enfin sur les lieux. L’hôtel (c Le Romantique » porte bien son nom. La grande classe avec un super accueil pour tout juste 20 euros la nuit. De quoi bien se reposer et décompresser 3 jours avant le départ de la course. La suite du séjour sera grandiose. Je découvre le personnel mis à ma disposition pour me guider dans cette compétition. Après une journée découverte et farnienté dans la ville, la première échéance, est le rendez-vous chez le médecin pour y relever mon taux d’hématocrite. Ensuite les organisateurs viennent nous récupérer à l’hôtel pour nous accompagner au centre commercial de la ville pour y exposer nos vélos, assister au débriefing de course et nous remettre nos dossards et divers cadeaux souvenir. Présentation de la course faite, nous repartons cette fois-ci tous ensemble dans un bus pour’ une visite de la ville et nous faire acclamer par les riverains. De retour sur le lieu de la compétition, c’est l’effervescence ! Incroyable ! Des milliers de personnes sont présentes pour l’évènement qu’ils n’auraient raté pour rien au monde. Chaque athlète est accompagné par des enfants habillés en tenue traditionnelle. Toutes les disciplines sportives de la ville sont représentées et viennent défiler avec nous. Pour l’occasion, la France est mis à l’honneur. Mon collègue et moi-même, sommes invités à continuer cette cérémonie d’ouverture en bateaux. Nous partons faire un tour du lac, au rythme du tambour, pendant que les autres pays continuent leur défilé le long des berges. De retour sur la terre ferme, nous sommes invités à nous rendre sur une grande scène pour la présentation des athlètes et des pays. Encore une fois, la France est invitée à monter en premier. Sur scène, les organisateurs, ont sorti le grand jeu. Fumée, ambiance chauffée à bloc, remise de cadeau devant des milliers de spectateurs pour nous applaudir F Chaque pays nous rejoint sur la scène, pendant que j’immortalise ces moments magiques. Cérémonie terminée, tous les athlètes sont conviés à rejoindre le restaurant de l’hôtel « Le Romantique » pour un buffet de pâtes offert par l’organisation. Le ventre bien plein, il est temps d’aller se coucher après ces quelques heures remplies d’émotions et de sourires.
Et la récupération dans tout ça…!
Huit heures de sommeil plus tard, pasta partir digérée, il est temps de se lever pour refaire le plein de vitamines et de sucre lent pour cette nouvelle échéance et surtout ces 7.6 km de nage pour commencer ! Après mes 03h55 de nage en Hongrie et mes 04h05 huit jours plutôt en Slovénie, combien vais-je faire cette fois-ci ? Voila la question qui me trotte dans la tête, en plus de savoir si j’ai suffisamment récupéré avant cette nouvelle épreuve. Pour ne rien arranger à tout ça, mon vélo vient me jouer des tours à 45 minutes du départ de l’épreuve ! Impossible de passer les vitesses ! C’est la stupeur ! Heureusement, l’organisation a tout prévu ! L’un des organisateur à de bonnes connaissances en mécanique vélo et après 15 minutes à bidouiller et faire différents réglages, me voilà reparti avec un vélo presque neuf… ouf ! Je peux continuer de me préparer tranquillement avec le reste de mon équipe mise à ma disposition. Le temps passe et il va falloir commencer à se préparer pour l’épreuve de la natation. Combinaison enfilée, pommade anti irritation mise, je suis prêt pour les 7.6 km de natation. Dernière accolade avec les autres athlètes, imniortalisation en photo de l’évènement et le coup d’envoi est donné à 10h. Nous sommes 17 à nous élancer. Il faudra pour arriver à bout de ces 7.6 km de nage, effectuer à la distance de 475 m en forme de rectangle à 16 reprises. Le coup de pétard retenti et annonce l’ouverture de cette septième manche des championnats du monde d’ultra triathlon. Me voilà parti pour 3h30 voir 4h00 de natation. J’ai prévu un ravitaillement à mi-course pour reprendre un maximum d’énergie et ainsi voir si une amélioration du chronomètre est possible. Rapidement je me fais distancer. Nous sommes trois à rester en bout de course. Les premiers ne tardent pas à me prendre un tour, puis deux, puis trois… Je me sens bien et j’ignore encore si je suis en avance ou en retard sur mes chronos habituels. C’est au bout du Sème kilomètre et de mon premier arrêt ravitaillement que l’on me signale mon temps et ma position. Heureuse surprise, j’ai plus de 30 minutes d’avances sur mes derniers chronos ! Je repars motivé pour mes 5 derniers tours et mes derniers 3000 mètres à effectuer. Une heure plus tard, je sors de l’eau à la 15èrrie place sur 16 en 03h14 min, soit 50 minutes de moins qu’en Slovénie. Je suis vraiment content de ma nage.
Une motivation retrouvée et un public pour me transcender
Après un arrêt rapide au stand pour me changer, où d’ailleurs j’en profite pour doubler un adversaire, je monte sur le vélo plus que motivé. C’est parti pour 120 boudes de 3 km, soit 360 km à travers la ville. Le parcours vélo est très roulant, constitué d’une boucle en forme de rond, sans avoir de relance à 1800 à effectuer. Seul bémol où il faut rester vigilant, l’état désastreux de la route et le vent qui ne vient pas arranger le tout. Sur le parcours de 3 km, il y a pas moins de 150 bouches d’égout et autant de bosses. Se mettre sur les prolongateurs, revient à une partie d’équilibriste Cependant, je ne m’en sors pas trop mal et le physique va bien. Rapidement, je m’impose une moyenne de 28-30 km/h et je recolle doucement sur le milieu du peloton. De la 15ème place, je reviens à la 10ème Tout va bien, je ne ressens pas le besoin de faire des pauses au stand et mon équipe fait attention à ce que tout se passe bien pour moi. Leur professionnalisme m’évite de perdre du temps à chacun de mes arrêts. Les 120 boucles s’effectuent sur le même rythme sans grande baisse de régime et après 14h2Ornin d’effort, j’ai le droit de poser le vélo pour m’élancer vers la course à pied. A cet instant, je suis toujours 10ème et je me suis rapproché de la première partie du peloton. Reste plus qu’à faire une grande performance en course à pied comme j’en suis capable et je pourrais revenir sur les premiers.
Rattraper par les efforts du double ironrnan huit jours plutôt !
Le parcours course à pied fait 1.7 km, soit 50 tours à parcourir, pour boucler les 84.4 km restant avant de pouvoir jubiler ! Basket et short enfilés, c’est parti pour deux marathons à boucler le plus rapidement possible pour remonter un maximum de places. Cependant mes ambitions de vouloir faire un grand final s’envolent rapidement. Outre la fatigue qui se fait ressentir de plus en plus, le parcours running ne m’inspire pas. Mentalement la course devient difficile et pour ne rien arranger, mes douleurs à l’estomac reviennent. Après seulement 5 km parcourus c’est la panne sèche ! Plus possible de m’alimenter et boire devient également difficile. A cet instant, je connais la musique et je sais qu’il me sera difficile de revenir si je n’arrive pas à m’alimenter. Je multiplie les pauses et je suis contraint de m’arrêter aussi pour dormir. La course devient difficile et un nouveau « chemin de croix » commence pour arriver à bout de ce dernier double ironman de la saison. Les kilomètres passent et au lieu de remonter de nouvelles places au classement, j’en perds. Rien ne va plus. Heureusement, le public est là pour nous encourager et nous remotiver. Il y a une ambiance de feu et celle-ci m’aide à trouver les solutions pour repartir. Cependant la course est déjà jouée et il me reste juste pour objectif de terminer dignement cette compétition et d’immortaliser ce moment et ce partage avec le public. La compétition arrive à sa fin et je franchis la ligne d’arrivée à la 14èm’ place sur 17 après une épreuve de course à pied qui aura duré 13h 25 pour un chrono final de 31 heure et 13 minutes. Le directeur de course m’attend pour me remettre une gerbe de fleurs autour du cou et la médaille de finisher sous les applaudissements et l’acclamation du public. Je suis déçu de ne pas avoir pu tout donner mais je reste cependant satisfait d’avoir amélioré mon chrono d’une heure et vingt minutes juste 8 jours après mon double ironman en Slovénie. Dernier bain de foule et d’échange avec le public et retour à l’hôtel pour me reposer trois heures avant d’assister à une nouvelle fête… celle de la cérémonie de fermeture.
Et une nouvelle cérémonie pour clôturer cette grande fête
Tout au long de la course ils auront été plus de 10.000 spectateurs à nous suivre et nous encourager dans une ambiance chauffée à bloc. Cette compétition restera comme la plus aboutie et la plus grandiose à laquelle j’ai participé. Pour clôturer le tout, les organisateurs ont prévu une cérémonie de fermeture pour un dernier rassemblement festif avec la remise des trophées. Nous avons tous rendez-vous sur la place principale où nous sommes appelés un par un pour monter à nouveau sur la grande scène et être mis à l’honneur sous l’acclamation de la foule encore nombreuse. Nous recevons différentes récompenses et s’en suit un grand feu d’artifices pour mettre fin à cette grande fête qui s’achève quelques heures plus tard autour d’un grand buffet à volonté où organisateurs et athlètes se retrouvent une dernier fois autour d’une bonne bière et d’un bon repas. Rendez-vous pris pour 2016.