France – Colmar
Sextuple Ironman
22.8 km de nage
1080 km de vélo
253.2 km de course
26 juin 2023

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon sextuple Ultra-Triathlon à Colmar en France pour la 4ème épreuve de la coupe du monde.
Au programme : 22.8 km de nage / 1080 km de vélo et 253.2 km de course à pied.

4ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon

 

De retour en France, mi-juin, j’ai repris l’entraînement. Dans deux semaines, un sextuple Iron man m’attendait à Colmar. Il fallait que mon corps conserve toutes les données accumulées pour arriver à Colmar dans de bonnes dispositions. Et il était temps, pour moi, de monter en puissance à l’occasion de cette quatrième épreuve de l’année

Cette compétition débutait le 26 juin. Plusieurs formats étaient proposés dont un tout nouveau : le « sextuple split ». Mixant l’option unique et l’option multiple, il s’articulait en deux parties : un Iron man par jour durant trois jours, puis un triple à partir du quatrième jour. C’était inédit pour moi, dans ce format. Et nous n’étions que quatre inscrits, ce qui me donnait une bonne chance de monter sur le podium, d’autant que je connaissais les trois autres athlètes ; Richard finirait sûrement en tête mais les deux autres étaient à ma portée.

Je souffrais d’un handicap : j’avais besoin d’un soutien logistique pour gérer mon ravitaillement, le passage d’une discipline à une autre, etc., or, mon accompagnant ne pouvait me rejoindre que le troisième jour au soir. Je savais que ce serait compliqué. Heureusement que j’étais déjà venu à Colmar, l’année précédente, les organisateurs proposaient un quintuple. Je savais où planter ma tente et avais mes repères.

Un ami m’a prêté une remorque, ce qui m’a permis d’apporter un réfrigérateur, un micro-ondes et même une machine à glaçons. Le 23 juin, j’ai posé mes valises à l’hôtel et installé ma tente sur le site.

La veille de la première épreuve, j’ai appris que les navettes vers la piscine partaient à 5 heures, la natation débutant à 7 heures. Cela m’imposait de me lever à 4h45 alors que je ne suis pas franchement matinal. Cette dernière nuit a été courte. Par ailleurs, le circuit vélo était éloigné de la piscine. J’ai trouvé un bénévole acceptant de sécher ma combinaison de natation et de me montrer le chemin de la piste, à cinq kilomètres. La piscine olympique, longue de cinquante mètres, était en extérieur, avec une eau à 22°. C’est un peu juste quand on y rentre, même en combinaison, mais on s’adapte rapidement.

Le premier jour, sans surprise, je suis sorti de l’eau quatrième sur quatre, mais sans rencontrer de problème particulier Je me suis équipé et ai enfourché mon vélo pour rallier le circuit en traversant la ville. Il fallait être prudent au milieu du trafic. Nous avons ensuite circulé au milieu des vignes et des cultures maraîchères sur ce parcours de 180 kilomètres plat et rapide, très roulant. Pour les ravitaillements, sans aide logistique, je devais m’arrêter et préparer mes sandwiches, perdant à chaque pause une dizaine de minutes.

J’ai enchaîné avec le premier marathon, un peu difficilement car la fatigue était là, je trainais la patte. J’ai encore perdu du temps à chaque ravitaillement et fini en 15h09, un chrono plutôt médiocre. J’étais dernier, à 25 minutes derrière le troisième. Quand on rentre difficilement dans la compétition, c’est difficile de combler le retard ensuite, je n’étais pas très optimiste pour la suite mais je restais déterminé. Je devais m’adapter au plus vite à ce format « un par jour » pour ensuite enchaîner le triple dans de bonnes conditions.

Ce premier jour, je suis rentré à l’hôtel vers 23h15, alors que je devais me lever à 4h45. J’ai besoin de sept ou huit heures de sommeil minimum, j’allais souffrir.

Le deuxième jour, au réveil, j’ai découvert qu’un pneu de mon vélo était crevé. J’avais eu de la chance de pouvoir terminer l’épreuve normalement la veille. J’en ai parlé au chauffeur de bus, lui-même ancien adepte de l’ultra triathlon. Très gentiment, il a accepté de réparer ça pendant que je nageais.

A l’arrivée, ayant apporté une couette et un oreiller, j’ai pu me rendormir à proximité de la piscine, la natation ne démarrant qu’une heure et demie plus tard. Celle-ci s’est passée sans encombre et a abouti au même résultats que la veille. Je me suis changé et ai rejoint le circuit de vélo, ralenti par la fatigue et les courbatures. Le marathon s’est ensuite déroulé sans souci non plus, avec toutefois un rythme médiocre : j’ai fini en 16h42, soit une heure et demie de plus que la veille. C’était pire que ce que j’anticipais. J’étais à présent une heure et demie derrière le troisième au classement général provisoire alors que d’habitude, il finissait rarement devant moi.

Le troisième jour, le réveil a été encore plus douloureux. Couché à minuit et demi, je n’avais dormi que quatre heures ! De nouveau, je me suis un peu reposé au bord de la piscine. Et j’étais toujours quatrième en sortant de l’eau.

Bien qu’épuisé, j’ai essayé de garder un rythme correct à vélo et fini dans le même chrono que la veille, en 16h45, seulement deux minutes derrière le troisième. Il me précédait donc d’à peine deux heures, au total, ce que je pouvais rattraper lors du triple Iron man.

Une amie est arrivée le soir, comme convenu, pour gérer ma logistique, préparer les boissons et les sandwiches, sécher ma combinaison, etc. Les 11,4 kilomètres de natation se sont bien passés, je suis sorti 45 minutes après le troisième, c’était correct. En revanche, les conditions météo étaient épouvantables, nous étions sous la pluie en permanence, nous obligeant à nous arrêter régulièrement pour nous réchauffer. Au final, là où je roule 21 à 23 heures sur un triple Iron man, d’habitude, j’ai mis 29h49. La bonne nouvelle, c’est que les autres athlètes ont dépassé les 30 heures. J’ai retrouvé le moral ainsi que l’espoir d’un podium.

Il restait à présent les 126,6 kilomètres de course à pied, trois marathons cumulés. La dernière ligne droite pour rattraper mes trois bonnes heures de retard sur le troisième concurrent. Hélas, un incident est venu me perturber et me déconcentrer : mon amie m’a annoncé que la voiture ne s’ouvrait plus, la batterie était probablement vide. Or, je devais rentrer prestement à Paris juste après cette dernière épreuve, j’avais des obligations. J’ai dû consacrer une précieuse demi-heure à tenter de comprendre et régler ce problème. En vain. Du coup, en courant, je réfléchissais à une solution au lieu de me concentrer sur la course. Nous étions dimanche, les garages étaient fermés. Je n’avais vraiment pas besoin de ce souci…

Il est finalement apparu que j’avais laissé les feux allumés et un bénévole a pu redémarrer ma voiture avec un booster. Ouf ! J’ai pu me replonger dans la compétition, que j’ai terminée en 24h40, en quatrième position. Ce que l’on appelle élégamment « la place du con ». Déception, bien sûr. Je me suis consolé en me disant que j’étais finisher, sans blessure et bien préparé physiquement pour la suite.

Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon :
-> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2023/results-hextuple-ultra-triathlon-split-in-colmar-2023