🇮🇹 Italie – Desenzano del Garda
Triple déca Ironman
114 km de nage
5400 km de vélo
1266 km de course
1er septembre 2024
Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon Triple Deca Ultra-Triathlon à Desenzano del Garda en Italie pour la quatrième et dernière épreuve de la coupe du monde. Au programme : 114 km de nage / 5400 km de vélo et 1266 km de course à pied. 4ème et dernière épreuve de la coupe du monde d’ultra-triathlon 2024 Ma femme m’a aidé à gérer cette longue absence. Mes parents et les siens ont prévu de venir l’aider, puisque j’allais m’absenter plus de 40 jours. Tout était organisé. J’ai chargé le camion tranquillement en m’assurant de ne rien oublier. Cette compétition avait eu lieu en 2013 au format un Ironman par jour, pendant 30 jours. C’était la première version en format continu, ce qui représentait : 114 kilomètres de nage dans un bassin de 50 mètres 5400 kilomètres à vélo 1266 kilomètres de course à pied ! Je suis parti en Italie la gorge nouée de quitter ma famille pour plus d’un mois. Concernant mon état physique, en revanche, j’étais serein. Je me suis vite rassénéré en songeant que j’allais revoir plein d’amis de cette grande famille de l’ultra. Nous étions 14 inscrits, dont 4 femmes. 90% de ces athlètes avaient participé au fois 20 Ironman l’année précédente, moyennant quoi je les connaissais. Un seul m’avait battu, un Polonais. Il voulait absolument remporter cette compétition italienne, la seule de l’année à laquelle il concourait. Il m’était supérieur, ce qui ne m’inquiétait pas spécialement car il peut se passer beaucoup de choses sur de telles distances. Par contre, j’étais seul tandis qu’il bénéficiait d’une équipe de trois personnes pour gérer sa logistique. Je comptais beaucoup sur l’organisation impeccable de Vincenzo pour que les bénévoles m’aident à performer, et si possible à gagner cette épreuve. Je suis arrivé sur le site de l’évènement sur les coups de 18h30, le 28 août 2024. J’ai monté ma tente, installé mon matériel et récupéré du voyage. J’avais deux jours pour faire mes courses et tout fignoler. J’ai découvert le lieu, pris mes marques. Tout semblait bien se passer. Sauf que le lendemain, j’ai reçu une douche froide : j’ai appris que la compétition se déroulerait sur trois sites distincts imposant d’y déplacer la logistique et ça, je ne l’avais pas du tout réalisé jusqu’alors. Un moment de flottement en a résulté. Franchement, je ne me voyais pas comment migrer tout seul et les autres athlètes venus sans équipe logistique ont également exprimé leurs craintes. J’ai tenté de trouver des solutions acceptables. La bonne nouvelle, c’est que j’avais apporté pas mal de matériel en double, par exemple un bon couchage. Je pouvais en installer une partie sur le site de la natation, seulement, moi qui avais prévu de m’entraîner, nager et courir durant ces deux jours, je n’ai pas pu, j’ai dû improviser un deuxième campement sans parvenir à résoudre tous les problèmes de logistique. Mon objectif a cessé d’être « comment gagner cette compétition » pour devenir « comment y participer efficacement » ! A J moins un du départ, la cérémonie d’ouverture m’a fait oublier ces inquiétudes et permis de décompresser. Le départ était prévu à 18 heures le lendemain. J’ai démonté du matériel aussitôt stocké dans le camion pour l’apporter sur le site de la natation où un barnum nous était prêté, officiellement à partir de 15 heures. J’étais obligé d’assumer ce travail herculéen juste avant l’épreuve alors qu’habituellement, une seule logistique suffit pour les trois épreuves. Cela m’a sérieusement énervé. Malheureusement, je n’avais pas le choix. Il me fallait oublier mon confort sous ce barnum de 2 mètres sur 2 mis à disposition par l’organisation. Tout n’y rentrait pas. J’ai trié et transféré le strict nécessaire, ce qui, déjà, m’imposait une trentaine d’allers retours entre le parking et le barnum. J’ai passé quatre heures à manutentionner tout ce matériel, terminant à 17h45. Debout depuis 9 heures du matin, j’étais épuisé avant même de commercer, j’avais envie de dormir et je devais commencer à nager un quart d’heure plus tard, à partir de 18 heures, sur une distance de 114 kilomètres ! J’ai demandé si on ne pouvait pas reporter le départ au lendemain matin, mais non. J’ai un peu hésité à jeter l’éponge. A 18h10, j’ai entendu que cela bougeait autour de moi. Le départ avait été reporté à 18h30. Les cameramen m’ont sollicité pour cinq minutes d’interview. A 18h20, j’ai rejoint les autres sur la ligne de départ. J’ai réalisé encore quelques vidéos, ajusté ma tenue et enfilé les deux bracelets électroniques censés mesurer notre distance parcourue et comptabiliser nos allers retours. J’ai démarré avec quelques secondes de retard dans une ligne d’eau partagée avec trois athlètes que je connais et aime bien : Lia l’Américaine, Shanda la Canadienne et Tomasz, le Polonais. Ils ont le même niveau que moi alors je me suis simplement attaché à les suivre sur le long terme. J’ai gardé le rythme, éprouvant même de bonnes sensations. L’air et l’eau étaient à bonne température. Les bips de nos bracelets étaient transmis à chaque longueur, nous les entendions, mais je me suis étonné qu’aucune information ne soit affichée sur l’écran. Je regardais les distances parcourues sur ma montre. A la pause, consultant les messages, j’ai appris qu’on ne pouvait pas me suivre sur le live. L’organisateur nous a cependant confirmé que les données étaient bien enregistrées, précisant que des techniciens intervenaient pour résoudre le problème d’affichage sur le grand écran. Je m’étais fixé pour objectif de nager trente kilomètres par jour et idéalement un peu plus le premier jour. Au bout de quelques heures, j’ai enlevé ma montre, dont le frottement m’irritait. Le deuxième jour, il n’y avait toujours aucune donnée affichée sur écran. Je ne savais plus du tout où j’en étais par rapport aux autres, ni par rapport à mes objectifs. Cette contrariété m’a pesé. J’ai continué mes allers retours en me ravitaillant correctement, dormant trois heures par nuit plus une ou deux siestes d’une demi-heure en journée. Ayant apporté quatre combinaisons, je me changeais deux fois par jour. Des kinés