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Ultra Tunnel
320 km
Bath – Angleterre
31 mars 2023

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon expérience unique de l’Ultra-Tunnel à Bath en Angleterre. Au programme : 320 km de course à pied à réaliser dans un tunnel long de 1.6 km et dans l’obscurité totale. https://youtu.be/OBwJK3yn6fo Ultra Tunnel 320 km   Avant ce programme chargé relatif aux championnats du monde, j’ai voulu participer à une compétition quelque peu délirante dont on m’avait parlé fin 2021 : « l’ultra tunnel », organisé à Bath, en Grande-Bretagne, mi-mars 2023. Elle consistait à courir 320 kilomètres dans un tunnel de 1,6 kilomètre quasiment pas éclairé, en moins de 57 heures. Cette épreuve réputée très difficile est organisée depuis 2019 dans un tunnel sur une voie ferrée désaffectée et transformée en voie piétonnière et cycliste. J’aime bien le côté « hamster » de courir en boucle et le côté farfelu de cette course m’intéressait. Je me suis inscrit. L’organisateur ne prenait que 32 inscriptions, pour des raisons de sécurité. J’ai été accepté. En me renseignant, j’ai appris que sur les 120 athlètes environ ayant participé aux quatre premières sessions, il n’y avait eu que dix finishers. Cela m’a intrigué. Était-ce si difficile de courir dans le noir ? J’ai réfléchi à la manière de m’entraîner le plus efficacement possible et trouvé les coordonnées d’un Français qui y avait participé. Je l’ai contacté et il m’a expliqué qu’il ne recommencerait pas, jugeant que l’épreuve était trop dure, au point qu’il avait souffert d’hallucinations en raison de l’obscurité. En creusant le sujet, j’ai appris que seuls deux finishers étaient descendus sous les 50 heures, les huit autres se situaient entre 52 et 57 heures. Je pensais raisonnablement parvenir à un résultat comparable. Le seul bémol, c’est que cet ultra tunnel se situait en tout début de saison d’ultra triathlon, après une longue pause, je manquais un peu d’entraînement. L’organisateur communiquait peu. Il m’a transmis les coordonnées GPS du tunnel ainsi que le règlement intérieur, assez succinct : notre matériel devait tenir dans une caisse et rester à l’extérieur du tunnel. Soit. Je suis parti en voiture, seul, en direction de Calais, pour emprunter le tunnel sous la Manche. Ce n’était pas facile de rouler à gauche de l’autre côté mais tout s’est bien passé. J’étais le seul Français inscrit et je ne parle pas la langue, ce qui compliquait un peu la situation. Je suis arrivé deux jours avant le top départ, pour m’acclimater et bien repérer les lieux, et me suis installé à l’hôtel. Je suis ensuite reparti en direction du tunnel que j’ai mis une bonne heure à trouver et j’avoue que cela ne donnait pas envie d’y pénétrer, c’était glauque, sombre, froid ; en prime, il pleuvait abondamment. J’ai songé que puisque nous devions manger et faire nos pauses dehors, s’il pleuvait comme actuellement, ça ne serait pas une partie de plaisir. J’ai prévu d’apporter un parapluie. Le départ a été donné à 14 heures, ce qui m’a permis de dormir jusque vers 10 heures, seulement j’ai commencé à piocher dans ma réserve d’énergie de 10 heures à 14 heures. Je suis arrivé sur place avec mon matériel à midi. Je ne respectais pas le règlement intérieur, j’avais apporté plus d’une caisse mais on ne m’a rien dit. Il a commencé à pleuvoir. Heureusement, j’avais une bâche dans la voiture pour protéger mes affaires. Je suis allé me reposer un peu à l’entrée du tunnel. L’organisateur est arrivé trente minutes avant la course, nonchalant. Nous avons récupéré nos dossards puis il a fait un briefing on ne peut plus bref : Vous courez à gauche. Si vous sortez du tunnel au-delà de vos caisses, vous serez éliminés. Formez une ligne et dans cinq minutes, c’est parti ! Nous avons couru à la queue-leu-leu et j’ai commencé à doubler ceux qui me précédaient jusqu’à me retrouver en sixième position. A mi-parcours, des haut-parleurs diffusaient une musique assez stridente, du violon, créant une ambiance bizarre. Quelques faibles lumières éclairaient parcimonieusement le tunnel. Les allers retours se sont enchaînés sur 80 kilomètres et là, je me suis offert ma première pause. Cela m’a permis de comprendre la difficulté : devant tenir le parapluie d’une main sous une pluie battante, je n’ai pas pu masser mes pieds ni me préparer un repas chaud, alors qu’il faisait très froid et humide. J’ai dû renoncer. Lorsque j’ai repris la course, j’ai appris qu’il y avait déjà eu neuf abandons et cela m’a étonné. À mi-course, c’est-à-dire 160 kilomètres, il y avait une première barrière horaire : nous devions y arriver en 25 heures maximum. Les défections s’enchaînaient : nous n’étions plus que douze participants à 150 kilomètres, soit un tiers des athlètes inscrits au départ, puis neuf participants à 160 kilomètres… Toutes les quatre heures, l’organisateur affichait le classement et les abandons sur un tableau papier. Au 170ème kilomètre, après avoir tout calculé et recalculé dans ma tête, il m’est apparu impossible de franchir la ligne avant les 57 heures. J’ai pris la sage décision d’arrêter : j’approchais des 35 heures. L’organisateur m’a incité à aller quand même au bout de l’épreuve seulement deux semaines plus tard, j’allais courir un double Iron man en Floride, mieux valait me ménager à partir du moment où il était établi que je ne tiendrais pas la barrière horaire. Je suis rentré me reposer à l’hôtel. J’avais du mal à marcher et monter l’escalier jusqu’à ma chambre s’est avéré éprouvant. Heureusement, après quatre jours de repos, j’avais bien récupéré. J’étais déçu de mon échec mais je considérais avoir vécu une expérience originale. J’ai bien l’intention de participer de nouveau à cette épreuve en 2025 et à présent que j’ai découvert et bien analysé le contexte, je compte en être finisher, la prochaine fois. J’irai avec un assistant pour pouvoir manger chaud même s’il pleut à torrents. Rentré en France, j’ai organisé mon début pour la Coupe du Monde d’ultra triathlon. Le programme 2023 s’avérait particulièrement excitant. J’avais participé à un double déca en 2016 mais au format journalier : un Iron man par jour. Là, cela se déroulait en continu, ce qui complexifie

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Double Ironman
Floride – USA
10 mars 2023

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon double Ultra-Triathlon en Floride aux USA pour la 1ère épreuve de la coupe du monde. Au programme : 7.6 km de nage / 360 km de vélo et 84.4 km de course à pied. 1ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   Je souhaitais ardemment obtenir un troisième titre mondial parce qu’il me hisserait à la hauteur de Guy Rossi, baptisé « la légende de l’ultra triathlon », qui a été sacré à trois reprises champion du monde. Il m’a beaucoup inspiré, je voulais le rejoindre au sommet. J’ai repris l’entraînement pour la saison 2023 dont le programme était encore plus chargé que celle de 2022, avec plus de distances à parcourir. Il y avait 37 équivalents Iron man en 2022 et 43 étaient prévus en 2023 : Un double en Floride Un déca au Brésil en continu Un double en Allemagne Un sextuple à Colmar Un triple en Allemagne, à Lensahn Et une course qui n’a eu lieu que cinq fois depuis 1990, la plus prestigieuse du monde : un double déca Iron man en continu en Suisse, c’est-à-dire 76 kilomètres de nage suivis de 3600 kilomètres à vélo et 844 kilomètres de course à pied, l’équivalent de vingt marathons d’affilée ! Complètement dingue. Malgré de tels défis, j’entendais bien garder la santé et ne pas me blesser, afin de vivre ce rêve de l’ultra triathlon le plus longtemps possible. Ce programme 2023 s’avérait particulièrement excitant. J’avais participé à un double déca en 2016 mais au format journalier : un Iron man par jour. Là, cela se déroulait en continu, ce qui complexifie singulièrement l’épreuve. J’entendais bien en être finisher. Je n’osais pas trop rêver d’un podium mais je me disais quand même que ce serait encore mieux, bien sûr. Concernant la Floride, un double, j’y participais pour la cinquième fois, j’étais en terrain connu. Est-ce pour cela que je l’ai pris un peu trop à la légère ? Je considérais que cette compétition n’avait pas grande importance, je la voyais plutôt comme une remise en jambes de début de saison après quelques mois d’interruption suite à mon titre de 2022 ; l’occasion de voir où j’en étais physiquement et de tester mon nouveau matériel, puisque j’avais pas mal investi. Une sorte d’entraînement à grande échelle, puisqu’on ne parcourt pas de telles distances pour s’entraîner. Par ailleurs, durant l’hiver, je m’étais installé une bonne salle de musculation à la maison, désireux de bien préparer mon corps pour durer. Pour ces raisons, je suis arrivé en Floride bien plus serein qu’en 2022, où mon corps et mon esprit étaient totalement déconnectés après les six années de pause qui ont suivi mon titre mondial de 2016. Là, mon corps et mon esprit étaient affutés, totalement en phase avec les difficultés de l’épreuve. Dans mon esprit, j’allais passer de bonnes vacances, sans stress, avec un bon matériel et une logistique bien huilée, à ceci près que contrairement à l’année précédente, j’étais seul, Stéphane n’avait pas pu m’accompagner. J’ai sous-estimé ce point. La veille de l’épreuve, j’ai récupéré mon dossard et participé à la traditionnelle « pasta partie ». L’ambiance était excellente. J’ai bien dormi la nuit suivante. En 2022, j’étais arrivé tardivement sur le site, donc stressé. Là, je me suis levé une demi-heure plus tôt pour ne pas avoir à me presser. Étant seul, j’ai quand même dû courir partout pour préparer ma logistique. J’aurais dû me lever encore une demi-heure plus tôt. Je créais là un stress bien inutile, je m’en suis voulu. Je me suis dirigé vers le site de natation pour 7,6 kilomètres de nage en eau vive, dans le lac marécageux infesté d’alligators où des panneaux rappelaient que la baignade… est strictement prohibée ! En mars, les alligators hibernent et nous étions sous surveillance, par sécurité. Ce n’est quand même qu’à moitié rassurant, sans compter que l’eau est sale, on ne voit rien. En prime, je nage moins droit en eau vive qu’en piscine, je dois donc parcourir une distance plus importante alors que la natation est mon point faible. Après l’hymne national américain, une fois encore superbement interprété par une jeune athlète, la trentaine de participants a été appelée, l’un après l’autre. Nous n’étions que deux Européens, un Espagnol et moi, seul Français. Je suis sorti de l’eau en 27ème position au bout de 3h50, c’est-à-dire cinq minutes de plus qu’en 2022 où je pesais vingt kilos de plus et n’était pas du tout préparé. Surprenant et surtout décevant. Je ne retrouvais pas mon souffle. J’étais content que la natation se termine. Cela commençait mal et m’a perturbé. Ma logistique n’était pas terrible pour la transition. J’ai enlevé ma combinaison, mangé un morceau puis enjambé le vélo pour 360 kilomètres. Il m’a paru fort correctement réglé, tout s’est bien passé. En revanche, je trouvais la température éprouvante, il faisait bien plus chaud qu’en 2022. Vers le 200ème kilomètre, j’ai éprouvé un coup de fatigue assez brutal. Et puis j’ai subi un incident technique. Le parcours était constitué d’une ligne droite de cinq kilomètres sur laquelle nous faisons des allers-retours. Au moment de faire demi-tour, un maillon de ma chaîne s’est tordu. Je devais marcher cinq kilomètres pour réparer cela sur mon stand, seulement on ne peut pas marcher longtemps avec des chaussures de cycliste, je les ai enlevées pour continuer en chaussettes. D’autres concurrents m’ont demandé si j’avais besoin d’aide et ils ont prévenu l’organisateur, qui m’a rejoint à mi-chemin avec son gros pick-up. Il n’était pas outillé pour réparer, j’ai donc repris mon trajet à pied, perdant trois-quarts d’heure, au final. À peine arrivé au stand, trois personnes se sont ruées sur mon vélo et ont procédé à la réparation en un rien de temps. Je l’ai réenfourché. Hélas, cet incident avait cassé mon rythme, s’ajoutant à la forte chaleur, j’ai vomi à deux reprises, je me sentais patraque, fatigué… Rien n’était fluide, je souffrais. J’ai fini le vélo laborieusement, le ventre vide et serré. Il n’était plus question d’un podium. Il me restait à

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Quintuple Ironman
Leon – Mexique
22 octobre 2022

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon quintuple Ultra-Triathlon à Manuel Doblado au Mexique pour la 9ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 19 km de nage / 900 km de vélo et 211 km de course à pied. 9ème et dernière manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   Au classement mondial, à ce stade, seuls deux athlètes pouvaient encore me dépasser : Beat et un Polonais. Il n’était pas question pour moi de tout gâcher au Mexique, il fallait que j’assure. Cette course se déroulait six semaines après l’épreuve à laquelle je venais de participer en Autriche. J’ai énormément travaillé pour rattraper tout le retard accumulé dans mes affaires immobilières. Je me suis aussi reposé, en foi de quoi j’ai négligé l’entraînement, ce dont je ne me suis inquiété qu’une dizaine de jours avant de partir au Mexique. Là, mon ange gardien a émis une grosse alerte ! J’ai de nouveau priorisé le sport et me suis entraîné chaque jour durant une bonne heure. Petite inquiétude : cette reprise s’est avérée compliquée, j’étais courbaturé de partout, mon corps s’était déshabitué. Mon accompagnateur et moi avons décollé pour le Mexique avec peu de matériel, le trajet en avion ne permettant pas d’en emporter beaucoup. Nous partions pour dix jours dont cinq d’épreuves à raison d’un Iron man par jour. J’avais déjà participé à un déca Iron man en 2015 et un quintuple en 2016, je me sentais prêt.   Le Mexique, c’est plutôt « ollé ollé » ! En l’occurrence, l’asphalte du parcours vélo était défoncé et nous nagions dans une piscine abandonnée récemment remplie pour l’occasion mais ni chauffée, ni traitée, l’eau était froide et a vite verdi. C’était… rustique. L’ambiance était excellente, en revanche. Et je me suis régalé de délicieuses fajitas. Le site de l’épreuve était situé dans la ville de Daniel Do Blado, 30.000 habitants. Dépaysement total. La cité n’est pas touristique, les habitants n’étaient pas habitués à croiser des Européens, ils se retournaient sur notre passage. J’ai été surpris en découvrant le stade abandonné, ressemblant plus à un champ de patates qu’à un équipement sportif, et le gymnase dont les vitres étaient cassées. Et puis cette piscine de 25 mètres qui n’avait pas dû servir depuis des années. Original. Mais c’est aussi cela, le charme du Mexique et son exotisme ! J’étais content de revoir l’organisateur, Beto, un homme sympathique. Il m’a présenté les lieux. J’ai effectué une reconnaissance du parcours cycliste, plat et on ne peut plus simple : une longue ligne droite de 2,25 kilomètres avec une boucle au bout pour faire demi-tour, soit 4,5 kilomètres à chaque aller-retour. Le souci, c’est qu’ils mettent des dos d’âne partout et en l’occurrence, il y en avait quatre dans cette ligne droite. J’ai calculé ce que cela donnerait : 1400 dos d’âne sur les 900 kilomètres de circuit. Et ils sont bien hauts, tant qu’à faire ! Quant à la course à pied, elle se déroulait sur divers revêtements, tous en piteux état. Initialement, je comptais participer au déca Iron man, mais comme Beat s’était inscrit au quintuple, je l’avais imité. Nous n’étions que trois participants, le troisième étant un Mexicain que je ne connaissais pas. Si Beat finissait premier et moi troisième, le titre mondial risquait de m’échapper. Je devais finir premier ou deuxième. Tel était donc mon objectif. Le premier jour, il est apparu que le Mexicain n’était pas meilleur que moi en natation. Sur le vélo, j’ai eu des jambes de folie et doublé tout le monde, y compris les participants du déca Iron man. J’ai fini en tête après 180 kilomètres parcourus en six heures et j’ai enchaîné avec la course à pied. Ce premier jour, j’ai fini avec 28 minutes d’avance sur Beat et 32 sur le Mexicain. Tous les voyants étaient au vert… sauf que je ne me sentais pas bien, épuisé, endolori, contracté de partout, au point que j’ai hurlé quand le kiné m’a massé et je lui ai demandé d’arrêter. Les jours suivant allaient être compliqués… J’avais huit heures pour récupérer, mais la douleur m’a malheureusement empêché de dormir. En constatant que le Mexicain n’était pas au départ, le deuxième jour, cela m’a un peu ragaillardi. On m’a dit qu’il s’était blessé la veille, il abandonnait. Je serais donc au moins deuxième et de ce fait, a priori, champion du monde, à la simple condition d’être finisher. Mon horizon s’éclaircissait. La natation s’est bien passée, je n’avais que quinze minutes de retard sur Beat. J’ai ensuite pédalé un peu plus tranquillement que la veille en m’alignant sur lui. Par contre, à mi-course, à cause de ces fichus dos d’âne, j’ai cassé un pads. Cette pièce du guidon sert à poser un bras, ce qui signifie que je ne pouvais plus rouler en position aérodynamique, seulement bras tendus. La galère ! J’avais mal au dos, mal aux bras… et je roulais moins vite, peu à peu distancé par Beat. Que faire : continuer ainsi ou m’arrêter et tenter de réparer ? Au bout d’une heure, j’ai dû me résoudre à tenter une réparation de fortune et j’ai noué trois T-shirts en boule pour caler mon bras, grâce à quoi j’ai pu repartir en position aérodynamique. J’ai fini le vélo 45 minutes après Beat. Par contre, j’avais de l’énergie pour courir et au bout de dix kilomètres, j’avais déjà rattrapé la moitié de mon retard. J’ai fini 2 minutes derrière lui. Il m’en restait 25 d’avance, engrangées la veille. Ma stratégie consistait tout simplement à ne pas me faire distancer à vélo les jours suivant. J’ai beaucoup mieux dormi que la nuit précédente, cependant, à 2100 mètres d’altitude, nous étions tous fatigués par l’appauvrissement de l’air en oxygène. Le troisième jour, j’ai trouvé l’eau froide et le fait qu’elle verdisse à vue d’œil n’était pas agréable. Berk ! J’ai nagé en 1h28, Beat en 1h13. À vélo, je ne parvenais pas à rouler comme je voulais et j’ai éprouvé beaucoup de frustration de ne pas pouvoir remplacer ce guidon abimé. La chaleur était accablante en journée

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Triple Ironman
Bad Radkersburg – Autriche
9 septembre 2022

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon triple Ultra-Triathlon à Bad Radkersburg en Autriche pour la 8ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 11.4km de natation, 540km de vélo et 126.6km de course à pied. 8ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon J’ai considéré que ma participation à l’épreuve autrichienne constituerait une préparation à la saison 2023 en termes de logistique, ayant repris goût à ce sport complet et bien désireux de continuer longtemps à le pratiquer. Dans cette optique, pour trouver du plaisir dans ces déplacements pas toujours évidents, il m’a paru intéressant de faire poser un attelage à ma voiture et d’acheter une remorque. Ainsi pourrais-je à l’avenir apporter sur le site beaucoup de matériel et un matelas épais, notamment, m’assurant un confort appréciable. A ce titre, le périple en Autriche allait constituer un intéressant galop d’essai logistique. Du moins, c’est ainsi que je l’imaginais… J’ai laissé ma voiture au garage un matin, comme convenu, afin qu’ils installent l’attelage. Lorsque je suis revenu le soir, elle n’avait pas bougé de sa place de stationnement et rien n’avait été fait. On m’a expliqué que la pièce n’était pas arrivée et que le technicien qui devait intervenir était absent car malade. On m’a proposé un autre rendez-vous… seulement je partais en Autriche le lendemain ! Dans l’urgence, il m’a fallu trier dans tout le matériel que j’avais préparé et ne retenir que l’essentiel. Tout tombait à l’eau, j’ai réactivé le système D. Au matin, déçu, je suis parti, sans remorque et sans le confort espéré. Un ami m’accompagnait. Nous avons rallié le site de l’épreuve en quatorze heures et récupéré la clé de notre chambre d’hôtel. Le départ serait donné trois jours plus tard. Le lendemain, nous avons effectué les repérages : où récupérer le dossard, où se tiendrait la cérémonie d’ouverture… Il y avait à la fois un double et un triple Iron man et nous n’étions que six au départ du triple. Une assez bonne nouvelle, dans l’objectif de bien me positionner. La natation se déroulait dans la superbe piscine olympique de 50 mètres d’un hôtel thermal. Détail particulier : le départ a été donné à 18 heures. C’est la première fois que nous partions le soir. L’inconvénient, c’est que tout excité, je n’ai pas pu siester l’après-midi ; une journée s’est écoulée sans que je me repose. L’ambiance était excellente et j’ai apprécié le beau jeu de lumières. Je suis sorti de l’eau après 5h30, terminant cinquième sur six.  J’ai enjambé mon vélo pour 540 kilomètres de circuit. Il s’agissait d’un parcours plaisant, avec un bel asphalte, sans dénivelé, mais un peu dangereux car ouvert à la circulation automobile, assez fournie en journée. Sa particularité est que nous faisions demi-tour juste avant la frontière slovène. Il a plu et c’était désagréable, néanmoins, je me suis rapidement classé troisième et au bout de 360 kilomètres, j’étais deuxième. Ce bon résultat m’a permis d’oublier la pluie et les diverses douleurs, musculaires, dans les fesses… J’ai terminé en 22 heures, seulement entrecoupées de brèves pauses. J’ai débuté la course à pied sur un circuit de 126,6 kilomètres. Le premier n’avait que trente minutes d’avance sur moi, je pouvais le rattraper. Ce circuit était plat, simple, nous menant autour d’un stade de football, dans un quartier pavillonnaire et brièvement dans un sous-bois ; de quoi varier les plaisirs et les décors et chasser la lassitude. J’ai toutefois eu du mal à trouver un bon rythme. Je me suis motivé, déterminé à me surpasser, seulement mes jambes fatiguaient. J’ai dépassé le premier, il m’a redépassé…  Sur le dernier marathon, j’ai un peu décroché du premier. Par chance, les deuxième et troisième aussi. Comprenant que les jeux étaient faits, j’ai fini en roue libre, débarrassé de toute tension : être deuxième m’apporterait déjà une grande satisfaction. Tout en courant, je calculais mentalement le nombre de points que cela m’apporterait ! Sachant que Beat ne participait pas à cette épreuve, monter sur le podium me permettait de creuser l’écart avec lui, même sans terminer premier. Et puis, me suis-je dit, j’avais été troisième en Belgique, troisième en Suisse, si j’étais deuxième en Autriche, quel bel été ce serait ! Je suis effectivement arrivé deuxième et me suis réjouis d’être ainsi revenu au classement mondial. J’allais aborder la course finale, au Mexique, dans de très bonnes conditions ! A ce sujet, tout le monde, dans mon environnement relationnel, était surpris de mes très bons résultats, alors que je ne m’étais guère entraîné ces dernières années. Et j’étais content d’avoir perdu douze kilos depuis le début de l’année. Je me sentais bien. Au classement mondial, à ce stade, seuls deux athlètes pouvaient encore me dépasser : Beat et un Polonais. Il n’était pas question pour moi de tout gâcher au Mexique, il fallait que j’assure. Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon : -> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2022/results-triple-ultra-triathlon-in-bad-radkersburg-2022

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Déca Ironman
Buchs – Suisse
20 août 2022

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon Déca Ultra-Triathlon à Buchs en Suisse pour la 7ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 38km de natation, 1800km de vélo et 422km de course à pied.   7ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   Je suis arrivé 48 heures en avance pour planter ma tante et tout organiser, aidé par une amie qui gérait ma logistique. Le départ avait lieu à 7 heures tous les jours et nous avions 20 heures pour terminer chaque Iron man. Je voulais terminer les premiers en moins de 14 heures afin de garder un temps de sommeil suffisant, sans tout donner. J’ai fini le premier en 13h30, sans forcer et sans être trop distancé par les premiers, donc satisfait de moi. Beat courait à domicile et voulait gagner, il a cherché à m’intimider. Nous avons mangé ensemble le premier soir et j’avais fini cinquième, à une demi-heure de lui, en troisième position. Il m’a titillé : Dis donc, si tu fais ça chaque jour, tu ne pourras plus me rattraper ! Il reste neuf jours d’épreuves ! Ne vends pas la peau de l’ours… Le deuxième jour, je suis arrivé sur le même chrono et Beat m’a encore pris sept minutes. J’étais surpris qu’il garde un si bon rythme, néanmoins, je me rapprochais. Le troisième jour, en natation, j’étais à moins de 15 minutes de lui. Au final, il n’était plus qu’à 5 minutes devant moi. J’étais confiant et, en effet, au quatrième jour, la tendance s’est inversée, il me prenait peu de temps en natation, nous étions à égalité au vélo et je lui reprenais du temps en course à pied. J’ai fini quatrième sur sept et Beat troisième, tandis que les deux premiers creusaient l’écart. Le premier étant parti très fort, je me disais qu’il ne tiendrait peut-être pas dans la durée. En tout cas, déjà, je rattrapais Beat. Les cinquième et sixième jours, à raison de 10 minutes par ci, 5 minutes par-là, j’ai pris la troisième place à Beat. Au dixième jour, j’avais 4h30 d’avance sur lui et terminait troisième au général. Il était vexé et ne me parle plus depuis. Cela lui passera… C’était mon deuxième podium de l’année et il me restait l’Autriche puis le Mexique. De bon augure. J’ai partagé mon plaisir avec tous mes proches, ravi d’être officiellement premier au classement mondial provisoire. 2022 était un copier/coller de 2016. J’hésitais à me rendre en Autriche. Il y a quasiment 1400 kilomètres de voiture pour y aller, ce n’est pas anodin. Et toute une logistique à gérer, pour une petite course. Cela en valait-il la peine ? Lorsque j’ai découvert qu’il n’y aurait que quinze participants et aucune tête d’affiche, j’ai considéré que oui, puisqu’un podium semblait envisageable. J’ai choisi d’y participer. Nous avons organisé mon absence, tant au niveau familial que professionnel. Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon : -> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2022/results-deca-ultra-triathlon-day-in-buchs-2022 CÉRÉMONIE D’OUVERTURE IRONMAN N°1 IRONMAN N°2 IRONMAN N°3 IRONMAN N°4 IRONMAN N°5 IRONMAN N°6 IRONMAN N°7 IRONMAN N°8 IRONMAN N°9 IRONMAN N°10 CÉRÉMONIE DE FERMETURE

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Triple Ironman
Lensahn – Allemagne
29 juillet 2022

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon triple Ultra-Triathlon à Lensahn en Allemagne pour la 6ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 11.4km de natation, 540km de vélo et 126.6km de course à pied.   6ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   J’y suis allé 72 heures avant le top départ afin de me reposer un peu. Nous étions cinquante athlètes inscrits. Je connaissais bien le site, sachant où planter la tente et comment m’organiser. La natation se déroulait en piscine, un bon point. J’ai fait le même chrono que lors des précédentes éditions, en 5 heures, avec 1h30 de retard sur les premiers. J’ai commencé le circuit vélo en sachant que ce serait long, j’allais passer plus de 24 heures en selle. Je suis resté sur les bonnes sensations de la Belgique. Jusqu’à 180 kilomètres, j’ai roulé à un bon rythme. A la nuit, la fatigue est venue me perturber. J’ai dû m’accorder deux pauses de 45 minute pour dormir, perdant le bénéfice de la première partie de cette course et redescendant au classement. Les 180 derniers kilomètres ont été laborieux, j’ai ralenti et fini en roue libre, pressé que ce calvaire se termine. J’ai fini en plus de 24 heures, heureux de retrouver le plaisir de la course à pied, sur un circuit qui me convenait parfaitement. A vélo, on est seul, on ne parle pas ; à pied, on échange avec les autres, c’est plus agréable. J’ai couru sur un rythme assez soutenu. Pourtant, à ma grande surprise, mon classement a peu évolué : au bout du premier marathon, j’étais 18ème. Je suis quand même resté positif. La deuxième nuit est arrivée. Je n’ai pas ressenti de coup de fatigue. J’ai avalé un Doliprane et une Red bull et couru le deuxième marathon à un rythme plus soutenu que le premier, gagnant des places, jusqu’à arriver dixième. En revanche, à 30 kilomètres de l’arrivée, j’ai senti un coup de pompe et ralenti. Soit, je garderais donc la dixième place. Cela m’allait, pas question de forcer et me blesser. Les années précédentes j’étais vingtième, malgré un meilleur chrono, le niveau général étant moins bon cette année. Nous n’étions que trois à avoir participé à quatre courses, je gagnais des points au classement général et me positionnais dans le haut du panier, alimentant l’espoir d’un titre mondial. Les vacances sont arrivées, j’ai rejoint ma femme et nos amis dans le sud de la France où nous avions loué une maison avec piscine. De retour en région parisienne, j’ai préparé la logistique de l’épreuve suivante. A Buchs, il y aurait un Iron man par jour pendant dix jours, c’est-à-dire dix fois 3,8 kilomètres de nage, 180 à vélo et 42,2 de course à pied. Je connaissais cette épreuve et cela s’était très bien passé en 2016. Pas d’inquiétude, donc. Je perdais du poids et retrouvais de très bonnes sensations, tous les voyants étaient au vert. Nous étions sept au départ, un podium était possible et il me rapporterait énormément de points. Ce serait un grand pas en avant pour me positionner en numéro 1 mondial. J’étais motivé. Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon : -> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2022/results-triple-ultra-triathlon-in-lensahn-2022

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Double Ironman
Haacht – Belgique
16 juillet 2022

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon double Ultra-Triathlon à Haacht en Belgique pour la 5ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 7.6km de natation, 360km de vélo et 84.4km de course à pied.   5ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   C’était une épreuve en petit format, un double Iron man, avant une course toutes les deux ou trois semaines, et j’ai appris que nous n’étions que six inscrits en Belgique, ce qui était psychologiquement favorable. Même si ce petit format rapporte peu de points, cette course pouvait me servir de tremplin. Cela me servirait également d’entraînement pour la suite. En outre, ce petit déplacement générait peu de frais. J’ai rejoint le site en voiture et deux athlètes ayant attrapé la Covid, on nous a annoncé que nous ne serions que quatre au départ. Dont deux que j’avais battus lors de précédentes épreuves. J’ai estimé pouvoir finir deuxième, voire premier, ce qui était très motivant. J’ai tout préparé et me suis accordé un peu de bon temps pour décompresser. Cette épreuve en Belgique était une première pour les organisateurs et j’ai trouvé l’ambiance très familiale, bien agréable. Petit bémol : la natation se déroulait dans un canal et non en piscine. Tant pis. Le départ a été donné à 10 heures pour 7,6 kilomètres de nage. Les trois autres m’ont distancé et je suis sorti avec une demi-heure sur l’avant-dernier, ce qui était plutôt pas mal par rapport à mes estimations. J’ai enfourché mon vélo pour un circuit de 360 kilomètres. Le premier tour m’a servi à reconnaître le parcours et à me favoriser avec les 20 mètres de pavés et les courbes. Ce circuit était plat, pas vraiment difficile. Mes jambes ont répondu présent, j’ai rattrapé le troisième, les kilomètres s’enchaînant sans difficulté particulière. J’ai même terminé ces 360 kilomètres sans avoir mis pied-à-terre, mangeant sur le vélo. Une première, pour moi. Par contre, j’étais toujours quatrième. Très proche du troisième, toutefois, et je le savais moins performant que moi en course à pied. Les 15 premiers kilomètres (sur 84) se sont bien passés, mais nous étions en période caniculaire alors, au lever du soleil, c’est vite devenu pénible. En début d’après-midi, la température de l’air atteignait les 40°. Cela s’ajoutait à la fatigue, j’ai souffert. J’ai tout de même pris la troisième place à Beat. Le deuxième, Mark, un Allemand, était troisième au classement mondial, mais je l’avais battu deux fois. Nous avons couru les 84 kilomètres en plein cagnard et j’ai terminé troisième, en 32 heures, soit 4 heures de moins qu’en Floride, malgré la température élevée. Un peu déçu de ne pas finir deuxième, j’étais quand même satisfait de ce podium. C’était le quatrième depuis que je pratique le triathlon. Je suis revenu à la maison avec une belle médaille de bronze, content de ce bel enchaînement avec ma sixième place à Colmar, sans blessure ni courbatures. J’avais deux semaines pour récupérer avant de participer au triple Iron man de Lensahn, dans le Nord de l’Allemagne, non loin de la frontière danoise. Là-bas, nous allions nager 11,4 kilomètres, pédaler 540 kilomètres puis courir 126 kilomètres. Ce serait ma quatrième édition en Allemagne et je savais que ce serait compliqué. Je ne rêvais pas de gagner, j’y allais plus pour rester sur une bonne dynamique. La course la plus importante à mes yeux était la suivante, un déca Iron man, en Suisse. L’Allemagne servirait à finir de m’y préparer. Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon : -> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2022/results-double-ultra-triathlon-in-haacht-2022

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Quintuple Ironman
Colmar – France
27 juin 2022

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon quintuple Ultra-Triathlon à Colmar en France pour la 4ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 19km de natation, 900km de vélo et 211km de course à pied. 4ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon Je suis arrivé assez confiant à Colmar, même si la natation m’inquiétait un peu, parce que pour mes deux courses en eau vive, j’avais fini les épaules en feu. Et 19 kilomètres, c’était beaucoup. Bon… on verrait bien ! A Colmar, c’était la deuxième édition. Je connaissais beaucoup de concurrents alignés au départ et Monica était venue pour l’épreuve précédente, elle maîtrisait le contexte et a tout bien préparé. La tente plantée, il me restait à repérer les parcours. Pour le vélo, il était plat. Ouf ! Pour la course à pied aussi. Quant à la natation, elle se déroulait dans un bassin olympique de 50 mètres, où l’eau était chauffée et limpide à souhait. Tout semblait idéal. Le jour J, arrivant sur le parking de la piscine, j’ai vu un athlète hongrois courir vers moi. Je ne comprenais pas ce qu’il me criait mais, suivant du regard ce qu’il me montrait, j’ai découvert une voiture en train de prendre feu. J’ai prévenu les pompiers. Il s’est avéré qu’elle appartenait à un athlète hongrois. J’ai avalé une barre énergétique et des fruits, bu beaucoup d’eau et attendu le coup de sifflet, qui a résonné à 7 heures. Nous sommes alors partis dans nos lignes d’eau respectives. J’avais choisi « le couloir des cancres », celui des nageurs les moins rapides, que je partageais avec un Hongrois et une Française, la seule femme inscrite à cette épreuve. J’ai nagé à un bon rythme, sous la pluie, enchaînant tranquillement les longueurs. Au bout de 3 kilomètres, j’ai mangé et bu puis suis reparti. J’ai terminé les 19 kilomètres en 9 heures 16, avec six minutes d’avance par rapport à ma performance de 2016, année de mon titre mondial. J’étais très satisfait, ne m’attendant pas à finir en moins de dix heures ; en prime, je n’étais même pas à bout de souffle. Je me suis accordé quarante minutes pour me changer, manger, décompresser un peu, après quoi je suis monté sur mon vélo pour un parcours de 900 kilomètres. Bien sûr, c’est une distance énorme, cependant, j’étais tellement heureux que le parcours soit plat que je ne l’appréhendais pas. A l’issue de la natation, j’étais 14ème sur 15. Je devais remonter dans le classement, notamment en me rapprochant du Suisse, Beat, qui participait à toutes les grosses courses du championnat de triathlon, et qui se donnait les moyens d’aller chercher le titre mondial pour la deuxième fois, comme moi. C’était mon principal adversaire, voire le seul de nature à m’inquiéter. A 58 ans, Beat est l’athlète qui a participé au plus grand nombre d’Ironman au monde. Idéalement, je devais finir devant lui à Colmar puisqu’il avait terminé 3ème au Brésil et moi 4ème. Je suis monté sur le vélo à 17 heures et j’ai enchaîné les tours. Les heures ont passé. Je ne savais pas quelle stratégie adopter en termes de repos, combien d’heures dormir, à quel moment, alors j’ai observé les autres. Au final, je me suis fait piéger à mon propre jeu : quasiment tous les concurrents sont allés dormir, peu à peu, me laissant le champ libre, moyennant quoi, à 6 heures du matin, j’étais remonté en 5ème position, à trente minutes de Beat, 4ème. Seulement, la fatigue m’est tombée dessus après cette nuit blanche. J’ai fait le choix de dormir deux heures. L’excitation m’a empêché de tomber dans le sommeil et je suis reparti 8ème sans m’être correctement reposé. J’ai dû m’accorder deux siestes d’une heure dans la journée et suis redescendu en 10ème position. La deuxième nuit, j’ai dormi quatre heures, d’un sommeil profond ; je suis reparti en forme pour dix à douze heures de vélo. La troisième nuit, je n’ai pas entendu mon réveil et dormi cinq heures. Malgré tout, j’étais encore 4ème, à vingt minutes de Beat. Une très bonne surprise. Il se reposait toujours, je suis donc passé devant lui au classement. A l’issue du parcours vélo, il restait les 211 kilomètres de course à pied et je savais que dans ce domaine, je suis nettement meilleur que lui. Cela se présentait bien. J’ai couru non-stop le premier marathon en petites foulées, bras souples. Du deuxième au cinquième, j’ai beaucoup marché et me suis octroyé quelques pauses tout en surveillant le classement de Beat. J’ai fini 6ème sur 15, Beat était 8ème. Mission accomplie ! C’est la course qui m’a débloqué, psychologiquement. Et physiquement, entre la première épreuve du championnat mondial, à 96 kilos, et mon arrivée à Colmar, j’avais perdu dix kilos et retrouvé mes jambes. J’avais réussi mes deux quintuples Ironman de 2022 et j’ai terminé celui-ci en 111 heures, soit trois heures de moins qu’au Mexique en 2016. Une superbe satisfaction ! Cela m’offrait de très belles perspectives pour la suite. Je songeais que j’avais fait le bon choix en reprenant les championnats du monde. J’y prenais du plaisir, je récupérais rapidement… Tout se passait au mieux. Je suis revenu en France satisfait. Trois semaines plus tard, j’étais inscrit à un double Ironman en Belgique. J’ai réfléchi au bilan de ces premières épreuves de l’année : pour la première compétition, aux Etats-Unis, mon résultat n’était pas pris en compte car les intempéries avaient imposé une pause de 2h15 qui m’avait fait arriver officiellement hors-délai. Au Brésil, j’avais terminé dans les temps, laborieusement, avant un abandon aux Etats-Unis. A Colmar, arrivant en 6ème position, je me remettais en selle. Il fallait confirmer en Belgique, pas question de me louper. Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon : -> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2022/results-quintuple-ultra-triathlon-in-colmar-2022

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Double Ironman
Oregon – USA
9 juin 2022

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon double Ultra-Triathlon dans la région de l’Oregon aux USA pour la 3ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 7.6km de natation, 360km de vélo et 84.4km de course à pied. 3ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   Cette troisième course se déroulait dans l’Oregon, donc cette fois à l’Ouest des Etats-Unis. Je m’y rendais pour la première fois et plutôt serein puisque j’avais réussi les deux précédentes épreuves, même si ç’avait été dans la douleur. Ma seule crainte concernait le décalage horaire, conséquent : neuf heures de différence avec l’heure française. Or, en ultra triathlon, les trois facteurs-clés sont l’entraînement, le sommeil et l’alimentation. Je suis un gros dormeur, j’ai du mal à gérer le manque de sommeil et ne pouvant me rendre sur place que trois jours avant la compétition, je disposerais peu de temps pour m’acclimater. Tant pis, pas le choix. Je me suis rassuré en songeant que c’était un petit format, « seulement » un double Ironman. Mon ami Stéphane m’accompagnait pour assumer la logistique ; tout se présentait bien. Il avait réservé la location de voiture et l’hébergement, dans un bel hôtel avec piscine à dix minutes du site de l’épreuve. Nous avons visité la région, j’ai réglé le vélo, couru un petit footing et surtout, j’ai réussi à me caler sur l’horloge locale. J’ai commis une erreur en ne repérant pas le futur parcours du vélo, ce qui m’aurait permis de découvrir ses reliefs. Jusqu’ici, le vélo s’était toujours déroulé sur un circuit sans relief, j’ai supposé que ce serait comparable ici. J’ai juste vérifié si la natation se déroulait en piscine, comme je l’espérais, ou en eau vive. C’était malheureusement dans un lac, moyennant quoi j’allais nager de manière moins linéaire et par conséquent, plus longtemps, mais tant pis ; au moins, ce site était très beau. La veille de la course, nous sommes venus pour la remise des dossards et la présentation des athlètes, pénétrant dans un très grand parc sérieusement vallonné. Plus nous avancions vers le lac, plus le dénivelé s’intensifiait : ça montait, descendait, remontait… En arrivant au lac, j’ai demandé à l’organisateur où se trouvait le circuit vélo : C’est la route par laquelle vous êtes arrivés, qui fait ensuite le tour complet du lac ; le parcours est constitué de 25 fois le tour. Aïe, aïe ! Une fois l’administratif réglé, Stéphane a emprunté un vélo pour m’accompagner et nous sommes partis en repérage. J’ai tout de suite compris que je n’avais ni les jambes, ni les bons pignons sur mon vélo. Cela allait être compliqué. Le tour du lac représentait un peu moins de 15 kilomètres. Dans la côte principale, pour le repérage, je roulais à 12 kilomètres/heure. Il m’est apparu qu’au bout de quelques tours, je mettrais pied à terre et ce constat m’a mis la boule au ventre. La natation en eau vive, un parcours vélo très vallonné… mon optimisme initial s’était envolé. Nous sommes rentrés à l’hôtel passer une bonne nuit. Le lendemain, cela démarrait à 7 heures. Contrairement à ces derniers jours, un peu nuageux mais secs et doux, la météo locale prévoyait désormais de la pluie, pour plusieurs jours. Cela s’est confirmé au matin du jour J. Pour la natation, aucun souci, mais pour le vélo… Nous avons assisté à la cérémonie d’ouverture, assez grandiose, durant laquelle une jeune chanteuse a superbement interprété l’hymne national américain. Dans le lac, malgré sa beauté en surface, j’ai découvert un fond vaseux désagréable et une eau assez trouble. J’allais devoir faire avec et c’est parti pour 7,6 kilomètres de nage. J’ai commencé tranquillement et jusqu’au 5ème kilomètres, ça allait. Ensuite, cela a sérieusement tiré sur les bras. J’ai fini 14ème sur 15 compétiteurs. Je me suis vite changé et ai enfourché mon vélo pour 360 kilomètres sous une pluie battante qui n’a plus cessé. Mal équipé, j’ai vite été trempé. Mes jambes ont tenu, par contre, j’étais obligé de freiner en descente, à cause de toute cette pluie, alors que j’aurais aimé regagner du temps et me détendre un peu dans ces moments-là. Jusqu’au 200ème kilomètre, cela s’est passé correctement, puis la fatigue est arrivée, la nuit est tombée, la pluie s’est intensifiée, le froid s’est installé. Dur, dur… Nous avions 39 heures pour boucler cette course au lieu de 36 habituellement, parce que le parcours vallonné en fait la deuxième plus difficile des championnats du monde. Cela me laissait une chance d’y parvenir. Cependant, je montais désormais le col principal à 5 ou 6 kilomètres/heure en y laissant une énergie folle. Puis à 3 kilomètres/heure. Puis je l’ai monté à pied. J’ai calculé qu’il me restait sept tours à parcourir et qu’ils me prenaient à chaque fois une heure, à présent, alors qu’il ne me fallait que 35 minutes au début. Mathématiquement, j’allais manquer de temps pour boucler les deux marathons. Était-il judicieux de continuer et de m’épuiser en profondeur face à cet échec inéluctable ? Non, ai-je conclu, mieux valait garder mes forces pour l’épreuve suivante. Au 250ème kilomètre, j’ai annoncé à Stéphane que j’allais abandonner. Un choix très difficile, c’était mon premier abandon et ce n’est pas du tout dans ma nature, seulement il était plus intelligent d’arrêter que d’aller trop loin et de me blesser inutilement, m’obligeant à renoncer au reste de la saison et au titre mondial que je convoitais. J’étais soulagé d’enlever ces vêtements trempés et de me reposer, mon corps m’a dit merci. Stéphane a fait ce qu’il a pu pour me réconforter. J’ai analysé mes erreurs, afin qu’elles me servent pour la suite : mauvais choix des vêtements, un vélo pas adapté, ne pas avoir repéré le parcours vélo… Le lendemain, nous avons profité de la piscine de l’hôtel. J’ai fait le bilan de l’aventure avec Stéphane et tout noté sur une feuille, dressant une liste de matériel à acquérir. J’ai décidé d’acheter un vélo plus moderne et des vêtements de pluie. Il était hors de question de vivre un autre abandon ! J’avais hâte

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Quintuple Ironman
Rio De Janeiro – Brésil
4 avril 2022

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon quintuple Ultra-Triathlon à Colmar en France pour la 4ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 19km de natation, 900km de vélo et 211km de course à pied. 2ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon   Avec mon pote Stéphane, nous sommes partis au Brésil tout excités, en ce mois d’avril 2022, trois jours avant la course, pour neuf jours de déplacement. Je devais m’absenter le moins longtemps possible, bien conscient qu’il me faudrait tout de même encaisser le décalage horaire. J’allais devoir m’acclimater au pas de charge ! De l’aéroport de Rio de Janeiro, une voiture nous a amenés dans le logement, proche du site de la compétition, à trois heures de route. Durant ce trajet, nous avons vu la misère, les bidonvilles, les routes pas goudronnées… ce pays ne faisait pas rêver ! Il donnait l’impression d’avoir un siècle de retard sur la France. Je connaissais l’organisateur, je l’avais rencontré au Mexique en 2016. Mais le Brésil, je ne connaissais pas. La chaleur était caniculaire, l’été venait de se terminer. Nous logions dans un mini bungalow carrément spartiate mais offrant une vue exceptionnelle su la mer, et les propriétaires étaient adorables. Le lendemain, nous sommes allés sur le lieu de la compétition, un domaine privé entretenu avec le plus grand soin, ce qui contrastait singulièrement avec les bidonvilles : golf, piscine olympique, circuit de vélo professionnel… tout était impeccable. Il y avait même un centre sportif du PSG pour les jeunes footballeurs brésiliens. J’ai commencé à prendre mes marques, à découvrir les lieux, la vie et la culture brésiliennes. La chaleur m’inquiétait un peu, de l’ordre de 50° au soleil. C’était beaucoup, surtout par rapport aux importants efforts physiques que nous allions fournir. La cérémonie d’ouverture a eu lieu le lendemain et un repas a réuni athlètes et organisateurs. Au jour J, le stress est un peu monté. Je me sentais prêt et j’avais pratiquement absorbé l’effet du décalage horaire. Vers 6 heures, j’étais sur place, pour un démarrage de l’épreuve de natation à 7 heures. Nous étions huit athlètes inscrits dont cinq sur un format d’un Ironman par jour. Au coup de sifflet, j’ai retrouvé mes sensations de nage, dans ce bassin de 50 mètres. J’étais dans la ligne d’eau de Beat, un ami suisse, très bon nageur, qui m’a dépassé à plusieurs reprises. Je suis sorti de la piscine au bout d’1h38, ce qui correspondait à mon attente. J’ai enchaîné avec le vélo sur un parcours de 7,5 kilomètres de toute beauté et au revêtement idéal : cela roulait tout seul. Jusqu’au 91ème kilomètre, pas vraiment de souci, puis la chaleur a brutalement pesé. Je n’avais pas mis de crème solaire sur mes jambes et mes avant-bras, j’ai senti que ma peau brûlait et j’ai fini sur un rythme nettement moins soutenu, assoiffé, fatigué. Je n’avais plus de « jus » pour la course à pied, j’ai dû démarrer en marchant. Et ce n’était que le premier jour ! Je devais impérativement terminer en 14 heures si je volais bénéficier d’un temps de repos correct. Je n’ai pu courir que sur la deuxième moitié du marathon, une fois que le soleil est devenu moins ardent. J’ai compris que l’astre solaire allait sacrément me freiner durant les quatre jours à venir. J’ai fini ce premier Ironman en 16 heures, un peu inquiet de la suite et souffrant de vertiges, ce qui était tout à fait inhabituel. La chaleur m’avait assommé et profondément déshydraté, j’étais brûlé de partout, avec une énorme cloque sur la cuisse ; j’avais le moral en berne et un gros stress à l’idée de devoir envisager un abandon. Est-ce que je pourrais repartir et recommencer tout cela le lendemain ? Et encore les jours suivants ? Avec l’inquiétude et la chaleur, j’ai passé une nuit horrible, très peu reposante. Le réveil a été rude. Il faisait déjà chaud et j’étais sur une corde raide, assez prêt de jeter l’éponge. La piscine m’a fait un bien fou. J’ai nagé la distance requise en 1h45, ce qui était acceptable. J’ai continué en mode « piano » et me suis bien alimenté et hydraté[1]. Mon but premier était de souffrir le moins possible et cette fois, je me suis badigeonné de crème solaire indice 50, moyennant quoi j’étais tout blanc. J’ai roulé 180 kilomètres en prenant mon temps, considérant que « Qui veut aller loin ménage sa monture » ! Le vélo terminé, je me suis accordé une bonne douche réconfortante avant la course à pied. J’ai alterné course et marche et terminé ce deuxième Ironman en meilleure forme que la veille, mais en 18h10, soit deux heures de plus. J’étais épuisé et pas vraiment rassuré, mais cette fois, je me suis écroulé sur mon lit et ai dormi assez profondément pour bien récupérer, même si je n’ai pu bénéficier que de cinq heures de sommeil. Le troisième jour, très motivé, j’avais retrouvé le moral et le sourire : je savais désormais que je serais finisher. La veille, ma femme m’avait trouvé en piteux état lors de notre « visio » et elle avait exprimé son inquiétude. Je l’ai appelée pour lui dire que ça allait beaucoup mieux. Un Brésilien qui avait bien performé les deux premiers jours abandonnait, moyennant quoi je ne serais pas dernier. Cette certitude m’a mis un peu de baume au cœur. L’épreuve de natation m’a agréablement rafraichi. J’ai fini en 1h42 et repris confiance en moi. Le vélo s’est passé à l’identique du deuxième jour. La course à pied aussi. J’ai peu à peu trouvé mon rythme et fini en 18h04, gagnant 6 minutes par rapport à la veille. J’étais dernier des participants, mais finisher, pour la troisième fois. Au quatrième jour, mon corps s’était acclimaté à la chaleur et commençait à mieux encaisser la fatigue. J’ai encore gagné une minute en natation. Le vélo a été un copier/coller des précédentes journées, hormis une sieste de trois-quarts d’heure. J’ai fini en 19h07, perdant une heure. Tant pis si je ne dormais que quatre heures, demain serait

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