Deca Ironman
Leon – Mexique
19 octobre 2015

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon Déca Ultra-Triathlon à Leon au Mexique pour la 7ème épreuve de la coupe du monde. Au programme : 38km de natation, 1800km de vélo et 422km de course à pied.

 7ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon

Le final !

Nous y sommes, le rendez vous tant attendu est arrivé ! La 9′ et dernière manche des Championnats du monde d’ultra triathlon. Cette fois-ci, il s’agit d’un déca ironman, dans la version un ironman par jour pendant 10 jours. Pour espérer devenir une nouvelle fois finisher, il me faudra exécuter chaque jour, 3.8 km de natation, 180 km de vélo, et finir par un marathon et cela pendant 10 jours consécutifs sans le moindre jour de repos ! Je suis prêt à relever ce nouveau défi. Enfin, prêt est un bien grand mot
Voilà maintenant près de 2 mois qu’a eu lieu ma dernière compétition. Le double ironman en Lituanie et depuis c’est le néant total en préparation sportive. Mes activités professionnelles m’empêchent de m’entrainer. Aucune sortie vélo en 2 mois et encore moins en natation. Seule la course à pied sortira son épingle du jeu avec seulement 6-7 sorties. Rien de sérieux et de très rassurant avant une telle manifestation sportive. Je connais bien ce genre de situation et je sais aussi que j’irai chercher ma force ailleurs. La seule interrogation qui me perturbe un peu, est de savoir comment le corps humain va réussir à récupérer au quotidien d’un ironman ? Je me souviens encore parfaitement de l’expérience de mes 3 ironman et surtout dans l’état physique où j’étais à chaque fois au moment de franchir la ligne d’arrivée. Devoir en refaire un deuxième, le lendemain aurait été tous simplement impossible. Alors devoir faire cela pendant 10 jours… ! Comment ?
Pour se faire et lever mes interrogations, j’étudie dans un premier temps le classement du déca ironman de l’année précédente et je m’aperçois rapidement, qu’en lisant les temps de course de chacun que le corps humain à l’air de s’habituer facilement à un tel effort. Effectivement, je peux lire qu’au fil des jours, les chronos se stabilisent, avec même une légère amélioration sur les derniers jours. De quoi me rassurer. Pour lever mes dernières interrogation, rien de mieux que s’entretenir avec un finisher de cette épreuve. Pour l’occasion, je demande des conseils au Français Francis Toulouje, déjà finisher de 2 déca ironman et encore engagé cette année sur celui du Mexique. Il me rapporte le même discours et constat que mon étude sur les classements. De quoi être un peu rassuré. Cependant, pour ma part, avant que mon corps ne s’habitue à enchainement de tel épreuve au quotidien, il faudra qu’il se réhabitue à monter sur un vélo et à enchainer la course à pied par la suite. Peu importe, je m’engage dans cette compétition dans la même optique que mes précédentes sorties, c’est-à-dire avec de la joie, du plaisir et surtout ma volonté de ne rien lâcher et d’aller au bout !

Cérémonie d’ouverture

Faire connaissance avec les athlètes et le déroulement de la compétition

Me voila arrivé au Mexique depuis maintenant 48 heures avec pour « seul bagage » pour m’aider durant ces 10 jours, mon amie Monika. Nous avons bien récupéré du voyage et surtout des 7 heures du décalage horaire. Sur place, je retrouve quelques amis avec qui j’ai déjà disputé certaines épreuves des Championnats du monde. Je fais également la connaissance de nouveaux athlètes, avec encore une fois leur particularité pour certain. Rapidement, je découvre le troisième Français engagé sur le Déca ironman. Il s’agit de Dominique Bénassi (Le Corse). Un unijambiste. Pour ma compagne, Dominique n’a pas l’air de lui être inconnu et rapidement elle me monte plusieurs vidéos sur ses différents Trail et autres ironman déjà effectué I Je tombe des nues ! Un surhomme ce mec Je comprends mieux sa soif du déca ironman. Cela sera l’occasion pour moi d’apprendre de son handicap et aussi de son mental pour réussir à continuer à s’élever au plus haut niveau. La cérémonie se poursuit autour d’un bon repas avec une super ambiance. Chacun fait connaissance. C’est aussi l’occasion de découvrir le parcours, les bénévoles et les instructions de course. Pour cette manifestation sportive, nous serons 14 au départ du déca ironman et il y aura également 6 athlètes pour le départ du quintuple ironman. Remise des cadeaux de bienvenue, dossard retiré (N’6), nous nous dirigeons vers les lieux de la compétition pour y préparer la logistique de course et prendre possession de notre logement pour les 10 jours à venir. Pas de place pour le confort ma récupération se fera sous une tente et sur un matelas gonflable. Les conditions d’hébergement sont basiques mais l’option du camping était la seule solution qui s’offrait à moi. Matériels checkés, il ne reste plus qu’à passer une dernière « bonne nuit » avant le début des festivités !

1er Ironman

Bien rentrer dans la compétition

Le grand jour est arrivé ! Pour cette première journée, nous sommes 20 athlètes à nous élancer pour 3.8 km de natation. Avec nous, les participants du quintuple ironman sont également présents pour ces 5 premiers jours. Pour cette première épreuve, il faudra effectuer 6 boucles de 635 mètres chacune en eau vive dans le lac du parc Métropolis de Léon à près de 2000 mètres d’altitude. L’eau est assez froide mais nous comptons tous sur notre combinaison pour survivre. Cependant les malheurs de notre ami Français, Dominique Bénassi, l’unijambiste, ne font que commencer ! Alors que le départ va être donné, il n’a toujours pas reçu ses bagages ! Pas de combinaison et encore moins son vélo. Il doit se jeter dans cette eau froide avec un simple maillot de bain et en t-shirt. Et pour se réchauffer, seuls sa motivation et son mental. Tout le monde est fin prêt pour l’ouverture de se déca ironman et comme pour chaque compétition, l’Allemand Tristan Vincent, interprète, cette fois l’hymne Mexicain avec sa trompette en présence de sa compagne Eva qui elle chante. Avant de nous élancer, nous profitons de l’évènement pour fêter un anniversaire. Celui de l’Américain Wayne Kurtz qui fête pour l’occasion son 100′ ironman ! Bravo monsieur Wayne Sans oublier pour autant, notre légende française, Guy Rossi, avec plus de 400 ironman à son actif. Il est 08h00 et le départ du premier ironman est donné. Première journée, première épreuve, premier tour de lac et déjà je dois sortir de l’eau. Je n’arrive pas à respirer, ma cagoule en néoprène contre le froid m’étouffe et je ne suis pas du tout à mon aise dans l’eau. Même constat chez notre ami Dominique, qui sera obligé de sortir également au premier tour en hypothermie et mettra près de 45 minutes à se réchauffer avant de pouvoir repartir. J’avoue avoir un moment de panique. Il faut que je me calme rapidement et que je retrouve mon rythme. Dès mon retour dans l’eau, je suis opérationnel. La suite se passe sans difficulté et je sors de cette première épreuve en 1h47 min. Loin d’un chrono correct mais je suis rassuré pour la suite. Quant au Français Dominique, sorti au premier tour en hypothermie, ii mettra 02h22 pour finir cette première épreuve. Combinaison enlevé, tenue de cycliste enfilée, me voilà parti pour 180 km de vélo. Le parcours vélo s’effectue autour du lac en 26 tours de 7 km. Pour le premier tour, il s’agit d’effectuer une reconnaissance du parcours afin de juger de sa difficulté et aussi prendre mes marques. Rapidement, je m’aperçois que le parcours est assez compliqué. Autant le parcours est roulant, autant le revêtement est assez accidenté et le parc est peuplé d’animaux. Rien de très rassurant pour effectuer cette épreuve vélo. Tant pis, il faut composer avec. Cependant mes soucis, sont bien loin de ceux rencontrés par mon ami Dominique. Il parcourt les 100 premiers kilomètres avec un vélo de prêt et en basket, peu adapté à son handicap. Il est impressionnant et ne se plaint jamais. Il avance dans la douleur et se refuse toutes excuses, Il est soulagé à mi course quant il voit arriver son vélo et son fauteuil. Je lis sur le visage de chaque athlète un grand sourire en signe de solidarité. Et tout le monde est heureux de participer à cette grande fête. Après la natation, mes jambes ont dû mal à se remettre dans le bain et le soleil ne nous épargne rien avec des températures qui culminent à 35-40°. Je rencontre à nouveau de gros problèmes pour m’alimenter. Mon corps refuse presque tout. C’est en 07h19 que je finis cette seconde épreuve. Place maintenant au marathon…
Je profite du premier aller-retour pour me familiariser avec le parcours. Il faut effectuer au total 20 allers-retours de 2.1 km. Je les enchaine assez facilement jusqu’au premier semi-marathon avant d’être confronté à des difficultés. Il me faudra 05h53 pour terminer ce marathon et je franchis la ligne d’arrivé en 15h13 min, dans le même timing que Dominique, qui aura su surmonter les épreuves. Cette première journée est bien loin de mes objectifs de boucler l’épreuve en 13 ou 14 heures. Un premier abandon est enregistré lors de cette journée, celui de Tim, l’Australien, contraint de devoir arrêter à cause d’une douleur musculaire. Cependant, il continuera les jours suivants mais uniquement en natation et en vélo. Pas de temps à perdre, il me faut vite prendre une douche et aller au lit. Nouvelle imprévu et pas des moindre. Il y a juste une douche de fortune bricolée en plein air et pas d’eau chaude. Je suis obligé de faire chauffer de l’eau au micro onde.

Deuxième Ironman

Et la récupération dans tout ça !

Après une nuit difficile, le réveil sonne… La motivation n’est pas vraiment au rendez-vous, mais je dois y retourner. Comme tous les matins, le réveil est à 07h00. De quoi me laisser une heure devant moi pour prendre un maximum de force au petit déjeuner et me mettre en tenue de combat pour l’épreuve natation. 08h00 : coup d’envoi du second ironman. Nous voilà repartis pour 3.8 km de natation. L’ambiance reste festive et les sourires sont encore présents sur les visages. Dominique peut enfin gouter aux joies de la combinaison. Je ne rencontre pas de souci particulier et après mes 6 tours, je sors en 1h43 min, soit 4 minutes de mieux que la veille. Le chrono reste encore médiocre, mais je suis en léger progrès. Place au vélo : cette épreuve va me permettre de juger mon niveau de récupération après mon premier ironman. Rapidement je m’aperçois que mes jambes sont lourdes et que je commence à payer ma « non » préparation physique des derniers mois ! Je n’arrive toujours pas à m’alimenter correctement et comme la veille, je suis dans l’obligation de m’arrêter pour vomir. Je parcours ces 180 km à un rythme beaucoup moins soutenu et il me faudra 08h55 avant de pouvoir franchir la ligne d’arrivée. Bien loin de mon chrono de la veille. Reste maintenant le marathon pour combler mon retard ou alors continuer à m’enfoncer ! Les premiers tours donnent raison à une « non » récupération et à un nouveau calvaire. Je m’efforce de courir le plus longtemps possible, jusqu’au premier semi-marathon mais ensuite, trop de marche à pied viennent faire chuter mes temps de courses. Et cette canicule – plus de 35e- n’arrange rien. Je passe la ligne d’arrivé après plus de 18h de compétition J’ai mis pour ce deuxième ironman 3 heures de plus que la veille. A ce moment-là, je m’interroge… Comment faire pour continuer ? Comment récupérer après 18 h d’effort ? Nous n’en sommes qu’au deuxième jour et je suis déjà épuisé, vidé. Il est 2 h du matin et enfin je peux me laver et cette fois-ci avec de l’eau chaude. Bonne nouvelle ! Une course contre la montre a débuté. Il me reste 5 heures de sommeil pour récupérer avant mon 3ime ironman. Verdict demain matin…

Troisième Ironman

Continuer, une certitude, mais comment ?

Encore une fois, le sommeil fût compliqué. Mes interrogations de la veille, à savoir si j’allais être en mesure de pouvoir continuer me travail et les conditions du camping m’empêchent de récupérer correctement. C’est encore fatigué et sans grande motivation que je me réveille. 08h00 et rebelote, c’est parti pour un réveil musculaire de 3.8 km de nage. L’eau est toujours aussi froide et la fatigue du corps commence à se faire ressentir. Certains athlètes demandent même de l’eau chaude à leur logistique pour se réchauffer les extrémités des membres. Je sors de l’eau comme à mon habitude en 1h46 min. Décidemment, je n’arrive pas à élever mon niveau en natation et je stagne toujours au dessus des 1h40 min. La fatigue, mes problèmes d’alimentation, rendent mon corps de plus en plus faible. Je m’efforce de manger avant de monter sur mon vélo mais encore une fois c’est un échec ! Voila maintenant 3 jours que je n’ai pas mangé un repas correct. Je me contente juste de grignoter quelques gâteaux apéritifs et des morceaux de fruits pour tenir le coup. Bien trop peu en apport calorifique pour supporter des efforts pendant 18 h ! Me voilà parti pour 180 km, le ventre vide. Cependant, mon corps commence à s’habituer à cette situation et je retrouve miraculeusement mes jambes. Guigne… pour la première fois de la compétition, je subis une crevaison. Heureusement celle-ci intervient à un kilomètre de mon ravitaillement. Le technicien de la course ne tarde pas à venir à mon aide en me prêtant une roue pour finir mes 2 derniers tours. Je termine l’épreuve en 07h39, soit 45 minutes de moins que la veille. Je retrouve le temps d’un court instant le sourire en pensant que mon corps commence à s’habituer à cet enchainement d’efforts, mais c’était sans compter sur le marathon… Avant de commencer cette dernière épreuve, je suis contraint de dormir 30 minutes. Je suis de plus en plus faible et je n’arrive toujours pas à m’alimenter correctement. Je suis en condition de survie. Je compte beaucoup sur cette sieste pour reprendre des forces et repartir de plus belle pour les 42 kilomètres qui m’attendent. Cependant, elle n’a pas d’effet réparateur. Je suis à la traîne, le corps n’y est plus et le mental est aux abonnés absents ! Une nouvelle fois, je dois mettre le clignotant à droite pour vomir. Vomir chaque jour sans pouvoir m’alimenter devient vraiment de plus en plus désagréable. Je suis en recherche permanente de solutions pour faire face… Il me faut patienter plus de 08h avant de pouvoir franchir la ligne d’arrivée en 18h14. Pas satisfaisant. Alors que le veille je m’étais couché avec une multitude d’interrogations, ce soir-là, je suis dépité! Le moral n’est plus là. Il est presque 03h du matin et je ne prends même pas le temps de me doucher. Je me couche directement. Je suis épuisé et il me reste encore 7 ironman !

Quatrième Ironman

Tout juste les yeux fermés, le réveil m’ordonne de les rouvrir ! Déjà 08h00 ! Moi qui pensais m’être tout juste endormi ! Je vais devoir batailler. Tous les messages de sympathie que je reçois au quotidien m’aident, des messages d’encouragements que m’écrit chaque matin mon amie sur le sable pour me redonner de l’énergie. Je repense aux sacrifices personnels et professionnels que j’ai fait pour être ici. Et je poursuis… Avant même l’épreuve de la natation, mon premier combat sera ma désincarcération du matelas. Le second sera de retrouver ma lucidité et ensuite il me faudra encore un dernier effort pour enfiler cette foutue combinaison glaciale. Je m’efforce de manger un maximum mais l’estomac est encore bien endormi et il est difficile de manger à sa faim. Je me jette à l’eau.
Pour ce quatrième jour, la jeune Anglaise Claire et l’Américain Bill ne seront pas de la partie. Après avoir fini respectivement en 21h et 19h la veille, ils ne reprendront pas le départ. Il me faut près de 5 minutes avant de pouvoir m’élancer dans l’eau. Pour d’autres, la situation est pire. Ils ne peuvent s’empêcher de pleurer tellement le contact avec l’eau leur fait mal. Il faut y aller, pas le choix. Il me faut une centaine de mètres avant de me sentir bien. Pour d’autres, pas le choix que de multiplier les pauses auprès des bateaux pour reprendre leur souffle. La fatigue, le manque d’oxygène, le froid, rendent cette épreuve terriblement dure ! Après 01h46 de natation, je peux revenir sur la terre ferme ! Je sors dans le même chrono que la veille. Ca va, je suis content de moi. J’arrive à rester régulier malgré ma fatigue. Cependant, je reste de très longues minutes pendant la transition natation-vélo à me réchauffer avec une couverture de survie. Je suis gelé et tremble de partout. La bonne nouvelle, mon estomac, pour la première fois de la compétition me réclame à manger et en grande quantité. Je retrouve plus où moins le sourire. Et si enfin je retrouvais une alimentation correcte ! Je m’installe à table. Tout y passe. J’ai faim et je reste près de 45 minutes à manger. Je retrouve de l’énergie, suffisamment de calories pour continuer cette aventure. A présent, place aux 180 km de vélo. Pour cette journée, je décide de rouler tranquillement afin de garder mes jambes pour le marathon. Mes premiers efforts sont vite stoppés par une crevaison. Rapidement le technicien de course est prévenu et vient me dépanner. En un temps record, c’est déjà reparti. Malgré la vérification du pneu et une chambre à air neuve, rebelote, je crève! Par précaution, je mets un pneu neuf pour mettre fin à cette hémorragie de crevaison. Heureusement rien ne vient perturber la suite de ma compétition. Je termine le parcours vélo en mode « cool » avec un chrono de 08h39, soit une heure de plus que la veille. J’espère maintenant que mes jambes seront aptes à courir à un rythme plus élevé que le jour précédent. Tenue de running enfilée, repas fini, il est temps d’aller fouler le bitume… Les premiers kilomètres sont concluants et les jambes répondent bien aux efforts demandés. Je suis ravi de les retrouver, malgré ma fatigue. Mes 20 allers-retours terminés, je franchis la ligne d’arrivée en 17h39, soit 45 minutes de moins que la veille. Et si enfin mon corps s’habituait à ces répétitions et si enfin je pouvais revenir à mon chrono du premier jour en 15h ? Le cinquième ironman le dira !

Cinquième Ironman

Enfin une première bonne nuit, mais le réveil est catastrophique !

Durant la nuit, il a plu des trombes d’eau et la tente a pris l’eau… ainsi que mes vêtements ! Mes affaires de vélo sont complètement trempées I Je ne suis même pas encore arrivé à la moitié de la compétition et je dois trouver des solutions de rechange pour continuer cette course au lieu d’être pleinement concentré sur mon sujet. Mon amie a l’ingéniosité de mettre mes vêtements au micro onde pour un minimum de séchage et surtout ne pas repartir tremper, alors que les températures ne dépassent guère les 15°. On peut lire le dépit sur certains visages de sportifs ! Nous avons perdu près de 20° en deux jours. J’ai peur de ne pas pouvoir, vouloir nager. Je redoute une réaction inconnue de mon corps, de ma tête. fessai de rester concentrer et je n’oublie pas mon objectif de devenir finisher. Une nouvelle personne a quitté l’aventure. Il s’agit de l’Italien Vincenzo. Il est épuisé après avoir fini en plus de 20 h la veille. Une grande figure de l’ultra triathlon qui s’en va. Il était venu ici pour devenir finisher de son 10ème déca ironman. Il connaitra son premier abandon. Mon amie me rappelle qu’il faut y aller en m’apportant ma combinaison. Même rituel, j’enfile d’abord la jambe droite puis la gauche en grimaçant, je mets ensuite le bras droit, puis le gauche avant de finir par la pause d’une couche de crème anti-irritation. Avant de donner le coup d’envoi, nous profitons de ce 5eme jour pour saluer et immortaliser en photos les athlètes inscris au quintuple ironman pour qui c’est le dernier jour. 08h retentit… L’eau a encore perdu en degrés et avec ma simple combinaison, cela devient de plus en plus dur de se mettre à l’eau. Pour la première fois j’ai même les larmes aux yeux tellement j’ai froid et je suis épuisé ! Je décide de m’élancer et durant près de 5 minutes, je n’arrive pas à contenir mes larmes. Je suis en souffrance total ! D’autres s’en remettent aux bateaux suiveurs pour s’accrocher de temps en temps pour reprendre des forces et se reposer. Peu à peu la brasse vient même remplacer mon crawl. Je compte les tours et il me tarde d’arriver à 6. Je sors de l’eau gelé en 1h57, soit 10 minutes de plus que la veille. Je commence dangereusement à me rapprocher des 2h de nage ! Comme à mon habitude, un chocolat chaud m’attend pour me réchauffer en présence de ma couverture de survie. Je mets de plus en plus de temps pour récupérer et me réchauffer de cette première épreuve. Il me faut prendre le vélo le plus rapidement possible si je ne veux pas terminer encore à pas d’heure ! Le vélo s’effectue à un rythme similaire à celui de la veille avec juste 20 minutes de moins, pour terminer cette épreuve en 08h20. A l’arrivée et avant de prendre le chemin du marathon, je prends le temps de me doucher. Se laver en pleine air à 03 h du matin avec 15° n’est pas vraiment agréable. Douche prise, tenue running enfilée, me voila parti pour un nouveau marathon. Cette épreuve devient monotone. Le public a quitté les lieux, il fait nuit et refaire chaque jour le même parcours devient difficile mentalement. Je continue de m’accrocher et allonge ma foulé pour avoir un maximum de temps de repos pour le lendemain. C’est chose faite en 06h56. Je franchis la ligne d’arrivée en 18h21 min. Mes objectifs de la veille de me rapprocher des 16h de course tombent à l’eau et je retourne dans mes travers des 18h. Pire même, à ce rythme là, je me rapproche dangereusement des 19h et je ne suis qu’à la moitié de la compétition. Je n’ai que 4 heures de sommeil avant mon sixième ironman.

Sixième Ironman

Sixième jour et encore de la pluie pour le réveil.

Les températures ont encore chuté. Je me projette déjà sur l’épreuve de la natation et je ne parviens pas à trouver de solutions pour effectuer celle-ci. L’eau est beaucoup trop froide pour y aller ! Les sourires ne sont plus présents sur les visages et beaucoup appréhendent cette épreuve. Cette nouvelle journée se fera sans l’Américaine Cathy et sans l’Argentin Rodriguez qui ont terminé la veille en plus de 20h. La fatigue, la douleur, ils auront donné leur maximum et auront malheureusement choisi l’option d’arrêter face à la difficulté de l’épreuve et des conditions météo ! Le départ est donné à 08h. On se regarde, on cherche des solutions, on s’encourage et on essai par n’importe quel moyen de se jeter à l’eau. De toute manière il faut y aller. Même chez les têtes de course, c’est la grimace ! Rebelote. Je n’arrive pas à contenir mes larmes de fatigue et douleur pendant près de 5 minutes> L’eau est encore plus froide que la veille et je peine à mettre la tête sous l’eau. Ce n’est pas faute pourtant de nager avec des gants et chaussons néoprène, mais rien à faire. Alors que je termine laborieusement mon premier tour, j’aperçois mon ami Dominique assis sur le sable. Je me rapproche de lui pour venir aux nouvelles. Il m’indique que ce sera la fin pour lui. Il est une nouvelle fois sorti en hypothermie accompagné de vomissement. Connaissant le mental de cet homme, s’il refuse de continuer, c’est vraiment qu’il à tout donné ! Son handicap et la fatigue de ces 5 derniers jours à devoir renouveler chaque jour 180 km de vélo avec une seule jambe l’on épuisé t Un très grand Monsieur quitte cette compétition ! Je repars sans avoir réussi à le convaincre de repartir. Au deuxième tour, c’est au tour de l’Autrichien Norbert, vainqueur du quintuple ironman. Il avait décidé de continuer sur le déca ironman, mais à son tour, il jette l’éponge. Il a tout simplement des marbrures aux mains. Il n’a ‘Ais de sensation au touché et décide de sortir du lac. En ce sixième jour, c’est une hécatombe ! Je reste concentré, m’efforce de me réchauffer tant bien que mal. Je suis à la moitié du parcours et j’aperçois l’Indonésien Hendra en grande difficulté à son tour. Il est accroché à un bateau et ne parviens pas à s’en défaire. Il est tout simplement en hypothermie mais ne veut pas abdiquer. Mon amie qui observe la scène depuis le bord du lac s’empresse de m’apporter une gourde de thé chaud pour nous réchauffer tous les deux. Le thé lui permet de reprendre la nage mais seulement pour un tour… Il sort également du lac en hypothermie, à bout. Il aura tout donné mais en vain. Pour ma part il me reste 3 tours et je suis frigorifié. Je n’ai pas la force de continuer mais encore moins d’abandonner. Arrêter serait trop dur à supporter et à assumer. Abandonner s’avère encore plus compliqué que de continuer ! Décevoir mes proches et mes amis qui me soutiennent, impossible I A partir de ce moment, la solution est trouvée ! Je continue coute que coute Enfin j’arrive au bout de ces 6 tours interminables en 02h04 min. En quelques jours, j’ai perdu 20 minutes sur une distance de 3.8 km. Cela est énorme, mais la fatigue accumulée ainsi que la température de l’eau y sont pour beaucoup. Sur terre, impossible de me réchauffer. La pluie est battante. Il me faut près d’une heure avant de prendre mon vélo. J’ai éliminé un maximum de calories pendant mes deux heures de natation et il me faut refaire le plein d’énergie. Je suis épuisé, j’ai les mains gonflées ainsi que les paupières des yeux. J’enfile tant bien que mal ma tenue de pluie et me voilà parti pour 180 km sous une pluie battante. Le Français Guy Rossi, finisher du quintuple ironman, est venu encourager le reste des athlètes sur le déca ironman. Il vient me féliciter pour ma prestation et m’encourage à aller jusqu’au bout de mon rêve.

Le corps n’y est plus, je multiplie les arrêts et à mi-course je suis contraint de m’arrêter pour dormir 30 minutes car je m’endors sur le vélo. A mon retour cela va beaucoup mieux. Je termine l’épreuve vélo laborieusement en 09h25 min. Mon plus mauvais chrono depuis le début de la compétition. Pas de temps à perdre, je dois vite prendre ma douche… Tenue enfilée, c’est de nouveau partie pour 20 allers-retours. Je parviens assez facilement à courir près de 30 kilomètres avant de devoir m’en remettre à de la marche rapide. Durant cette épreuve, le Français Francis, vient m’apporter une bonne nouvelle. Au Mexique aussi, le pays est concerné par le changement d’heure et c’est bien une heure de sommeil qui nous sera offert comme cadeau. Après avoir très mal commencé la journée avec plus de 2 heures en natation et un temps record en vélo de plus de 09 heures, je limite les dégâts avec un marathon clôturé en 06h26 min, et je franchis la ligne d’arrivée en 18h23 min, soit le même chrono que la veille. Avec ce changement d’heure, j’ai droit à cinq heures de sommeil, au lieu de quatre. J’en profite pour soigner mes pieds et mes 2 gros orteils qui sont de plus en plus douloureux. D’ailleurs pour l’un, l’ongle tombe.

Septième ironman

Septième jour et s’extraire de la tente devient de plus en plus difficile !

Bonne nouvelle, il ne pleut plus et les températures ont légèrement remonté. Petit souci, j’ai choppé la crève et je m’en serrais bien passé. Pour cette journée le parcours sera quelque peu modifié. En effet, en ce septième jour, nous sommes dimanche et beaucoup de gens viennent se promener dans le parc. Pour éviter toute collision à vélo, un tronçon de route nous est réservé pour la partie vélo. Même principe qu’en course à pied, on devra effectuer des allers-retours. Il faut d’abord en finir avec les 3.8 km de natation. Je sais qu’aujourd’hui je serai finisher. Pour cause, nous sommes le 25 octobre et mon père fête ses 60 ans. Interdit de le décevoir. Je lui ai promis d’aller au bout pour son anniversaire ! L’eau s’est un peu réchauffée mais devient jour après jour de plus en plus verte ! Qu’en est-il aujourd’hui ? Hier, 2 athlètes manquaient à l’appel et 3 autres ont arrêté en cours de route ! il reste encore 4 ironman à finir et pour l’occasion, nous ne sommes que 6 encore en liste ! A ce rythme, la question est de savoir s’il y aura assez d’athlètes à la fin pour au moins constituer un podium ! Place à la natation qui nous en dira davantage sur la suite de la journée… Je rencontre les mêmes difficultés que la veille mais sans les larmes. Je lutte toujours autant pour avancer et je termine cette première épreuve en 02h02. Aujourd’hui aucun abandon à noter à la sortie de l’eau. Ravitaillement ok, me voila parti à la découverte du nouveau parcours vélo. Après 6 jours à faire le tour de l’étang, ce nouveau parcours est le bienvenu pour chasser cette morosité. Cela se ressent d’ailleurs sur ma forme de la journée et je prends davantage de plaisir en vélo. Même si mes chronos restent médiocres, je m’améliore d’une heure en vélo pour finir en 08h22 min. La fatigue est présente mais il me faut encore effectuer un marathon, mon sésame pour aller dormir. La motivation n’est plus au rendez-vous. Effectuer au quotidien le

même parcours devient de plus en plus dur. Je n’y arrive plus. Cela se ressent sur mon temps avec un chrono de 07h49 min pour mon septième marathon et un total de plus de 19h de course ! Je vais me coucher à 04h00 du matin ! Juste trois heures pour récupérer. Une nouvelle fois je me couche vidé et épuisé !

Huitième Ironman

Qu’il est difficile le réveil après seulement 04h de sommeil. Mais qu’il est encore plus dur quand le compteur affiche près de 30 km de nage, 1500 km de vélo plus de 300 km de course à pied en tout juste 7 jours ! On y est presque ! Plus que 3 ironman et se sera fini. Abandonné maintenant est trop tard. Nous sommes encore 6 au départ et dans la tête de chacun nous savons que nous terminerons tous les 6. Chaque matin les autres athlètes sont contents et aussi surpris de me voir continuer cette aventure avec mon peu de récupération. J’ai droit à leurs traditionnels encouragements et petits mots de félicitations. Pour cette nouvelle journée, les grosses chaleurs sont de retour et le thermomètre affiche 35° en plein soleil. Retrouver de la chaleur nous aide à retrouver le sourire. Plus que trois fois à me mettre à l’eau et j’en aurais fini avec cette « foutue» natation. Une nouvelle fois, je ne parviens pas à passer sous la barre des deux heures. Peu importe mon chrono maintenant, en finir avec cette épreuve me rend heureux et me soulage. Après m’être réchauffé et changé, mon amie s’occupe également d’informer mes amis avec des comptes rendu de course. Je profite de cet instant pour lire les messages et commentaires pour m’encourager et retrouver le sourire. Grosse source de motivation pour moi. C’est sans grande conviction que je monte sur mon vélo. Il n’y a plus rien à jouer au classement car ceux qui me devancent sont bien trop loin pour aller les chercher. Ma motivation réside dans le fait de terminer cette aventure. C’est en mode « roue libre » que je termine cette journée en espérant trouver une nouvelle motivation le lendemain. Mon seul plaisir de la journée réside dans mes arrêts ravitaillements où nous avons pris pour habitude de tous nous arrêter à 14h, à l’arrivée des pizzas. Moment de retrouvailles sympathiques où l’on se détend et l’on oublie la compétition. Je termine mon épreuve vélo en 08h44 min. La suite sera identique. Ce n’est pas une bonne douche et un bon repas qui changent quoi que se soit! Je suis déjà dans le rouge à mes premiers kilomètres et malgré la motivation d’un chien, surnommé « lrondog » à me suivre partout, je n’arriverai plus à élever mon niveau. Pire sur la fin du parcours, je suis pris à deux reprises de douleur au ventre. Je suis contraint de m’arrêter pour une diarrhée. Je n’avais vraiment pas besoin de ça. Je termine lamentablement ce 8me ironman en 19h51 min. Il me reste à présent seulement 02h30 de sommeil ! Malgré la fin de compétition qui approche, je ne parviens pas à crier victoire car je me rapproche dangereusement des 24 h de course ! Espérons que demain tout ira mieux et que mes douleurs au ventre auront cessé.

Aller hop au lit, non pas pour une nuit de sommeil mais juste pour une longue sieste…

Neuvième Iromman

Plus que deux oui plus que deux !

Voila ce qui résonne dans ma tête à mon réveil ! Je touche à la fin, mais ce final me parait interminable. D’autant plus que mes douleurs au ventre survenues la veille sont toujours autant présentes. Ce n’est pas rassuré que j’entame mon avant dernier ironman ! J’arrive cependant à m’alimenter correctement avant de prendre la direction du lac. En ce jour, un deuxième athlète fête également un anniversaire, celui de son 50ème ironman, pour le Français Francis Toulouje. Joyeux anniversaire mon ami et Félicitation ! Au départ de la natation, avec la fatigue, la fraicheur de l’eau frappe par mon corps. Je suis en lutte permanente durant plus de 2 heures mais je trouver les ressources suffisantes pour terminer l’épreuve. Je rejoins la terre ferme où m’attends mon bon chocolat chaud. Cependant rien ne va plus. Même pas le temps de me sécher que je me précipite aux toilettes pour me vider. La diarrhée est encore présente. La journée s’annonce longue et pénible. Après une heure à essayer d’un côté de prendre des forces et de l’autre, à me vider, je n’y arrive plus. ll me faut cependant repartir au plus vite si je veux me présenter au dixième ironman dans les temps ! A cet instant c’est loin d’être gagné ! Sans grande force ni énergie je m’en vais pour mes 180 km de vélo. Je n’avance pas mais enchaine les tours les uns après les autres à mon rythme jusqu’a ce nouvel arrêt…toilette! La suite s’annonce très longue ! Durant mes 180 km de vélo, je suis contraint de m’arrêter 7 fois, et toujours pour me vider. Il me faut également m’arrêter pour dormir 30 minutes car mon manque de sommeil se fait ressentir. Au mental et avec ma volonté d’y arriver, je parviens au bout de ces 180 km en 10h38 min. Chrono impensable mais j’y suis arrivé. La transition vélo-course à pied se passe essentiellement aux toilettes. Me ravitailler et manger deviens également impossible. Il ne me reste guère de forces pour avancer mais je continue tant bien que mal. Les allers-retours semblent interminables. Comme à vélo, je suis contraint de m’arrêter près de 5 fois aux toilettes. Les médicaments et autres boissons ne font rien pour calmer mes douleurs au ventre et stopper cette foutue hémorragie de diarrhée. La nuit devient vraiment pénible. Je m’endors même en marchant. Je sors de la route avant d’être réveillé en percutant un poteau avec mon épaule. C’est une journée cauchemardesque et je ne suis pas au bout de mes surprises… Durant près de 30 minutes, il y a une coupure d’électricité et la route n’est plus éclairée. J’entre en pleine hallucination et découvre un monde fantastique devant moi. Les arbres se transforment en animaux ou prennent une vie. Je connais bien ce phénomène. J’ai beau fermer les yeux ou me frotter le visage, ce monde fantastique ne part pas. A vous faire peur ! Des hallucinations si fortes que je vois même trois morts vivants ou trois êtres humains sortir de terre et venir à mon encontre pour ensuite disparaître. Ce spectacle de quelques minutes me fera oublié mes problèmes gastriques et me fera accélérer ma foulée. Il me tarde cependant que la lumière revienne. J’arrive à la fin de ce marathon en 08h 30 min et finis cet ironman en 21h45 min. Chrono hallucinant ! Il est 6 heures du matin et je peux me coucher. Il me reste uniquement une heure de sommeil car à 07h00 le réveil sonnera pour me rappeler qu’il faut repartir pour un nouvel ironman !

Dixième Ironman

Le dernier jour est arrivé, le 1erne ironman est lâ et j’y suis
Malgré mes douleurs au ventre, je me réveille avec la banane car je sais qu’aujourd’hui je serai intouchable. Je serai finisher, c’est une certitude. Au petit déjeuner, je reçois les félicitations de tous les athlètes encore en lice. Ils sont impressionnés et stupéfaits de me voir encore une nouvelle fois au départ. Je n’ai dormi que 10 heures ces quatre derniers jours. Le départ est retardé de quelques minutes, car je suis une nouvelle fois bloqué aux toilettes. La journée commence plutôt mal pour moi, mais peu importe j’y arriverais. Nous terminons ce déca ironman à 6. Dans les rangs, il y a un Anglais, un Allemand, Un Américain, un Mexicain et 2 Français. Toujours les mêmes difficultés pour se mettre à l’eau, mais ce n’est pas grave. Plus que 6 tours et j’en aurais fini avec mes 38 km de nage ! Pour l’occasion je sors encore en un temps record…02h16 Je savoure ce moment et sans plus tarder me dirige aux…toilettes ! Les 180 km de vélo s’annoncent très pénible ! Les premiers kilomètres se font dans la même lignée que la veille avec constamment des arrêts aux toilettes. L’une des femmes d’un athlète pratiquant la médecine chinoise nie manipule pendant près de 15 minutes et me fait boire un médicament à base de sable pour absorber les bactéries. Efficace ou pas, je n’ai pas d’autres solutions. Au point où j’en suis, cela ne peut pas aggraver mon cas. Et bonne surprise, une heure plus tard, mes douleurs au ventre sont parties. Je termine mes 180 km soulagés en 10h10 min. A ce moment de la course pour être finisher dans les temps, il me reste onze heures devant moi pour boucler ce dernier marathon. Largement pour déjà crier victoire ! Le sourire est revenu pour ce final et ce dernier marathon se fera sans accroche en moins de 07h00 pour passé la ligne d’arrivé en 201100 de course. Le drapeaux français m’attend à l’arrivée avec une bouteille de champagne pour immortaliser le tout ! C’est magique, fantastique, il n’y a pas de mot pour exprimer ce que l’on ressent à cet instant précis !

Non pas, par la concrétisation de longs mois de préparation physique mais plutôt l’aboutissement d’une philosophie de vie, d’une philosophie du sport et d’une volonté à toujours aller au bout et terminer ce que j’entreprends ! Vive le sport et merci à mon corps de m’offrir ces moments de partages, magiques et de permettre de vivre mes rêves ! Un grand merci à mon cousin Steven qui m’aura permis de participer à cette compétition, un grand merci à mon amie Monikà qui aura planifié toute l’organisation de la course et qui aura géré à elle seule toute la logistique de course. Merci pour les photos, les vidéos, les ravitaillements, les lessives quotidiennes avec tes mains et autres messages d’encouragements et j’en passe tellement… Tu as été précieuse dans la réussite de notre déca ironman ! MERCI Monikà ! A très vite

Cérémonie de fermeture

10h00 et le réveil sonne. Que cela fait du bien de dormir 7h dans un vrai lit. Je suis presque refait! Se réveiller sans se dire que je vais devoir aller nager est un grand moment de plaisir. Je suis heureux et il me presse d’aller rejoindre mes amis pour la cérémonie de clôture et immortaliser ce moment en photos. Sur place tous les athlètes et accompagnant ont le sourire. Nous nous retrouvons dans un restaurant avec buffet à volonté. Repas terminé, la remise des trophées et de la médaille officielle de la Fédération internationale d’ultra triathlon. Chacun, nous sommes appelés et nous en profitons pour immortaliser en photo ce moment. Je termine cette belle aventure en 186 heures et 45 min, avec surement le record du monde du déca ironman terminé avec le chrono le plus élevé. Cette épreuve a représenté presque 19 heures d’efforts quotidiens, pour seulement 4 heures de sommeil. Merci au mental ! Il est venu le temps de nous quitter, mais nous avons déjà prévu, pour beaucoup d’entre nous, de nous retrouver pour le prochain déca ou double déca ironman en août prochain en Suisse. Rendez-vous pris pour moi. Je voulais également profiter de cette fin de saison pour saluer et avoir une pensée à toutes celles et ceux qui m’ont encouragé de loin comme de près durant toutes mes compétitions. Un grand merci à vous tous ! Cette saison d’ultra triathlon et cette victoire est aussi la vôtre A bientôt et maintenant place à la récupération !

En quelques chiffres

En 10 jours

    •  
    • 186 h 45 min de course
    •  
    • 40 heures de sommeil
    • 38 km de nage
    • 1800 km de vélo
    • 422 km de natation
    • 19h d’activité physique par jour
    • 4 h de sommeil par jour
    • 5 kg de perdus
    • 14 athlètes au départ 6 à l’arrivée
    • 6eme au classement
    • 2 Français sur les 6 finishers
    • 3 crevaisons
    • Sans compter les vomissements et divers problèmes gastriques
    • Bilan de la saison d’ultra triathlon
    • La fin de ce déca ironman est aussi la fin d’une saison d’ultra triathlon. Pour ma première saison en ultra triathlon, j’ai participé à 5 double ironman, 1 triple ironman et 1 déca ironman, représentant l’équivalent de 23 ironman en 7 mois, de mars à octobre.
    • Natation = 87.4 km Vélo = 4140 km Course à pied = 970.6 km Total = 5198 km
    • Cette aventure humaine et sportive, m’a permis de voyager à travers l’Amérique, en Floride, en Allemagne à deux reprises, en Hongrie, en Slovénie, en Lituanie, pour finir à Léon, au Mexique. Autant de déplacements que de rencontres inattendues ! Rendez-vous en 2016 pour revivre une saison d’ultra triathlon, avec j’espère autant de rebondissements et de plaisir.
    • Merci à vous tous pour ces 5198 km de bonheur !
Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon :
-> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2015/results-deca-ultra-triathlon-day-in-leon-2015

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