Double Ironman
Floride – USA
10 mars 2022

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon double Ultra-Triathlon en Floride, aux USA pour la 1ère épreuve de la coupe du monde.
Au programme : 7.6km de natation, 360km de vélo et 84.4km de course à pied.

1ère manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon

 

Depuis six ans, je n’avais ni nagé, ni pédalé, et pratiqué peu de sport hormis le vélo elliptique et la course à pied. À présent, je m’entraînais dès que possible. Reprendre six ans après avoir tout arrêté brutalement n’est pas rationnel, je sentais que c’était bizarre et que mon corps ne comprenait pas. Je devais aussi réapprendre tout ce qui concerne l’organisation logistique, l’équipe, l’équipement. J’ai ressorti le vélo de la cave.

Stéphane, qui j’ai accompagné dans l’immobilier jusqu’à ce qu’il devienne rentier, m’a gentiment proposé de m’accompagner en Floride pour assurer ma logistique. Le circuit était le même qu’en 2016. Ramener mon corps ici six ans après était étrange. J’ai senti comme un petit beug.

J’ai retrouvé la famille de l’ultra triathlon. J’étais confiant grâce à ma solide expérience, mais mon surpoids constituait la grande inconnue. J’allais devoir accepter d’être simplement finisher de l’épreuve, sans viser le podium. Je ne savais même pas si je pourrais rentrer dans mon ancienne combinaison pour l’épreuve de nage, avec 15 kilos de trop. Ne serais-je pas trop serré ?

C’est parti et les premiers mètres ont été catastrophiques : j’étais boudiné, j’étouffais. J’ai dû arrêter le crawl et ai continué à la brasse. Au final, pourtant, je m’en suis bien sorti : j’ai mis seulement dix minutes de plus qu’en 2016 pour parcourir ces 6,7 kilomètres : 3h45 au lieu de 3h35. Par contre, j’avais les épaules en feu et de fortes douleurs dans les cervicales. Cela m’a fortement impacté sur la suite : à vélo, je ne parvenais pas à trouver les bonnes positions. Pour autant, là encore, cela s’est bien passé. Je n’ai pas souffert du décalage horaire, je ne me suis pas assoupi au guidon ; j’étais satisfait de terminer ce parcours de 360 kilomètres en 17 heures. Restait la course à pied, sur 84,4 kilomètres.

Nous devions effectuer ce circuit en 36 heures. En 2016, cela m’avait pris 35h40. De nouveau, n’étant pas très rapide au début, j’étais limité, j’ai accéléré dans la dernière partie et fini en 35h45. J’éprouvais une énorme satisfaction d’avoir terminé dans les temps, mais avec la déception de ne pas gagner alors que le premier n’avait pas véritablement brillé. Sur 12 inscrits, nous étions 8 à finir dans les temps et j’étais classé 5ème. Pas mal du tout. Je suis rentré en France très motivé pour la suite. J’allais continuer avec sérénité.

J’avais déjà perdu trois kilos en Floride. J’ai continué les entraînements. La deuxième épreuve, inédite, se déroulait au Brésil : un quintuple Ironman. Les organisateurs proposaient deux formules : tout d’un coup ou un Ironman par jour durant cinq jours. Je me suis rabattu sur cette deuxième option. Cependant, je passais quand même d’un double à un quintuple Ironman. Comment mon corps allait-il réagir ? J’avais souffert en Floride. Je me suis dit que je ne devais pas m’inquiéter, cette épreuve allait me permettre de voir où j’en étais.

J’ai continué à « envoyer des sms au corps » pour le mettre en condition mais, même si cela avait été difficile, j’avais terminé la course en moins de 36 heures. J’étais rassuré : le corps avait répondu présent après ces six années de pause et les belles sensations étaient revenues. J’avais fait le bon choix. Pourtant, 2022 n’était pas le moment le plus approprié pour reprendre la compétition de haut niveau : j’étais désormais marié, ma femme et moi développions des projets professionnels de tous les côtés, nous avions eu un enfant en décembre 2021… Mes parents ne comprenaient pas du tout cette reprise de la compétition de haut niveau dans un tel contexte. Ils m’ont quand même souhaité bonne chance. Je leur ai expliqué que cela me permettrait de retrouver mon poids idéal et la forme, et que je ne me mettais pas la pression. Cela a semblé leur convenir.

La saison allait cependant être longue et éprouvante. La deuxième épreuve se déroulait au Brésil, un mois plus tard. La logistique était plus difficile à gérer que les kilomètres à avaler, pour moi. Si loin, c’est tout sauf évident. Et puis, un quintuple Ironman, c’est-à-dire cinq fois 3,8 kilomètres de nage, 180 à vélo et un marathon, quotidiennement, dans un pays inconnu et trop vite, trop tôt dans la saison, c’était un pari osé. Or, j’étais obligé d’y participer, si je voulais chercher le podium, a fortiori sa plus haute marche, je ne pouvais pas faire l’impasse sur telle ou telle course. Je devais impérativement réussir cette épreuve, au minimum en être finisher.

Concrètement, pour le classement des championnats, les organisateurs prennent en compte les quatre meilleurs épreuves de chaque sportif et chaque course supplémentaire apporte 20 points de plus.

Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon :
-> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2022/results-double-ultra-triathlon-in-florida-2022