Double Ironman
Floride – USA
06 mars 2016

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon double Ultra-Triathlon en Floride aux USA la 1ère épreuve de la coupe du monde.
Au programme : 7.6km de natation, 360km de vélo et 84.4km de course à pied.

« Soi tu nourris ta peur, soit tu nourris ton rêve. Celui qui l’emportera c’est celui que tu nourriras le plus »

1ère manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon

Une nouvelle saison remplie d’ambition et de nouveaux challenges !

Me revoilà dans les starting block pour cette nouvelle saison d’ultra triathlon.

Après deux premiers Trail dans la neige de 40 et 72 km en guise de préparation, les choses sérieuses reprennent avec l’ultra triathlon.

Au programme cette année des championnats du monde, 2 double ironman, 2 triple ironman, 1 quintuple ironman en continue et un double déca ironman, soi l’équivalent de 33 ironman à réaliser en tout juste quelques mois. Etas-Unis à 2 reprises, Autriche, Allemagne, Suisse et le Mexique pour terminer. Un programme très chargé mais également riche en émotion.

A cela, il faudra ajouter 5 autres ironman en vu de ma préparation physique. Le ch’tri man, l’iron médoc, l’ironman de Nice, l’iron corsaire et l’Evergreen.

Un programme 2016 totalisant 38 ironman. De quoi vous donner le vertige. Mais avec une préparation sérieuse et rigoureuse et surtout une bonne volonté, rien n’est impossible.

Un double ironman pour débuter les festivités 2016.

Pour bien commencer cette saison, j’ai rendez-vous avec les Etats-Unis et la ville d’Orlando en Floride pour un double ironman (7.6 km de natation, 360 km de vélo et 84.4 km de course à pied) à boucler en moins de 36 heures. Un déplacement toujours difficile et compliqué à organiser pour la logistique de course. Impossible d’emmener tout et n’importe quoi pour la compétition. Le déplacement en avion m’oblige à restreindre ma logistique et à prendre le minimum vital. Heureusement, je peux compter sur mon amie et son sens de l’organisation pour m’aider dans cette aventure. En plus des 16 heures de trajets, il me faut également gérer les 6 heures de décalage horaire.

Nous arrivons sur place le mardi soir à 21 heures, heure locale. Bagages récupérer, voiture de location retiré, il ne nous reste plus qu’à prendre la direction de l’hôtel pour enfin récupérer de se long et pénible voyage.

Deux jours off, c’est ce dont j’aurai droit pour absorber la fatigue du voyage et du décalage horaire pour être en pleine possession de mes capacités physique et mental pour cette échéance sportive qui débutera le vendredi matin à 08h00.

Rendez-vous avec alligators

Deux jours de repos, accompagné de deux grasse mâtinés, n’auront pas suffit totalement à absorber la fatigue accumulé des derniers jours.

Nous sommes vendredi et le réveil de 05h30 me rappel qu’il faut déjà y aller. Dernier préparatif, petit déjeuné avalé à vitesse grand V et c’est parti pour rejoindre le Park Louisa à Orlando. Sur place on y retrouve une ambiance détendu. Chaque participant à pris soin d’arriver avec 45 minutes d’avance pour ne rien oublier et surtout éviter le moindre stresse d’avant compétition.

Logistique mise en place par mon amie, il ne me reste plus qu’à enfiler ma combinaison et aller rejoindre le lac pour la première épreuve.

Comme annoncé la veille dans le briefing de course, la natation se déroulera dans un lac avec… des alligators ! Oui des alligators. Rien que ça. L’eau y est rouge et marron et des panneaux à l’abord du lac nous rappel l’interdiction de se baigner à cause des alligators. Rien de très rassurant avant cette première épreuve mais l’organisation nous assurance qu’ils ne mesurent pas plus d’un mètre cinquante et qu’ils ne mangent uniquement les canards ! Rassuré ou pas, il va falloir s’y jeter quand même !

08h00 et le départ retenti pour cette première épreuve de 7.6 km de nage. L’eau est à une température d’environ 20° et nous sommes 20 athlètes à nous y élancer.

Le parcours est relativement simple, nous auront à effectuer 12 boucles de 633 mètres en forme de I. Le parcours me plait car s’est une simple ligne droite, bien identifié avec de grosses bouées rouge, ce qui va nous éviter de trop dériver et surtout d’avoir trop de relance à effectuer. Les 5-6 premiers kilomètres se passeront bien, sur un rythme régulier mais les 2 derniers kilomètres seront plus pénibles. Mon manque d’entrainement dans cette discipline se fait ressentir et je termine le dernier kilomètre en alternant crawl et brasse. Pour cette première épreuve, il m’aura fallut 03h40 pour arriver à bout des 7.6 km de natation et surtout je n’aurai croisé le chemin d’aucun alligators…je peux à présent continuer ma course et me concentrer sur les 360 kilomètre de vélo à venir.

Un nouveau vélo avec pour nom « Pinarello » pour cette nouvelle saison

Tenu de nation troqué pour celle du vélo, j’enjambe ma nouvelle monture et m’élance pour les 360 kilomètres. Au programme, 37 boucles de 9.75 kilomètres. A cet instant de la course, je suis à la 14ème place.

Le parcours est relativement roulant et le revêtement est un billard. Pas de nid de poule ni autre déformation de la route. Un vrai plaisir pour les cyclistes de prendre part à se parcours. Je prends mon nouveau vélo rapidement en main et m’accroche à un 30-32 kilomètres de moyenne assez facilement. Je remonte rapidement sur mes adversaires qui me devancent et remonte tranquillement au classement. Au centième kilomètre, je suis déjà dans le top 10 de la course. Mon rythme n’a pas baissé et hormis quelques douleurs aux épaules dû à ma nouvelle position sur le vélo, tous se passe plutôt bien. Arrivé à mi-course, au 180 ème kilomètre après 06h30 de vélo, je décide de faire un arrêt un peu plus long pour me ravitailler en sucre lent et reprendre un maximum de force. A cet instant je suis remonté à la 6ème place et les quelques coureurs qui me devancent ne sont pas très loin pour la plupart. De quoi me réjouir, sauf qu’à cet instant mon estomac commence à faire des siennes ! Impossible de m’alimenter ! Des douleurs commencent à apparaitre. A cet instant je sais que la deuxième partie de vélo va être un chemin de croix. Après 20 kilomètre, je suis obligé de stopper la course. Je commence à vomir et une grosse fatigue se fait ressentir. Trente minutes d’arrêt me seront nécessaires pour pouvoir repartir. Il me reste encore 160 kilomètres et à présent, je suis obligé de m’arrêter tous les 20 kilomètres pour effectuer une sieste de 10-15 minutes. Ce n’est pas la grande forme et je continue de vomir. M’alimenter et boire devient très dur. J’arrive difficilement à accrocher un 25 kilomètre/heure et les adversaires me passent devant les uns après les autres.

Les différents médicaments ou autres boisson ni feront rien et m’on refus de stopper la course me fera terminer le parcours vélo en plus de 18 heures ! J’aurai mis le double de temps pour terminer la deuxième partie des 180 kilomètre. Je suis extrêmement déçu de ma prestation.

Un dernier espoir de me relancer avec la course à pied

Je dois vite oublier cette médiocre prestation à vélo et vite reprendre confiance en moi pour les 84.4 kilomètres à venir. Alors 6ème après seulement 180 kilomètre de vélo, je suis au départ de cette ultra marathon à la 11ème place. Entre temps quelques athlètes on jeté l’éponge et stopper la course. Nous ne sommes plus que 12 en liste.

Pour cette dernière et troisième épreuve, nous auront à parcourir 26 boucles de 3.25 kilomètres.

Je profite de ce premier tour pour découvrir le parcours et aussi jauger mes douleurs à l’estomac pour savoir si celle-ci sont toujours présente ou pas. Je me sens beaucoup mieux dans mes baskets que sur mon vélo. Qu’en au parcours, celui-ci n’est pas très évident et assez difficile. Effectivement, le parcours sera décomposé en 2 parties. Une partie bitume plutôt montante et surtout une grosse partie sableuse où courir deviendra vite fatiguant et où il faudra doubler d’effort pour avancer.

Je boucle le premier semi-marathon en 02h20, chrono plutôt correct au vu de mon état de forme. Je suis satisfait et continue mes efforts pour en finir le plus rapidement possible avec ce premier marathon. Le soleil et la chaleur sont toujours présente, avec un 35° ce qui n’arrange rien mais la bonne ambiance de course et les encouragements reçu de nos équipiers et spectateurs, nous font oublier la douleur des 25 heures de course déjà atteinte.

Après 05h45 de course, voilà que je termine mon premier marathon. J’aurai mis nettement plus de temps que pour mon premier semi-marathon mais je reste satisfais, surtout que j’arrive à nouveau à m’alimenter presque correctement.

A cet instant, je navigue entre la 8ème et 10ème place. J’ai fais mon retard sur quelques coureurs, mais partant de très loin, mes ambitions pour cette fin de course se réduisent.

Encore un marathon à parcourir et un nouveau souci à gérer vient se mêler à la course. La barrière horaire ! Si je veux termine ce double ironman en moins de 36 heures, il me faut effectuer ce deuxième marathon en 06h15, soi un temps quasi identique au premier marathon.

Cette barrière horaire, me remotive à me remettre en jambe pour ne pas être éliminé. La pluie viendra s’inviter à la course, pour cette dernière partie, ce qui la rendra moins difficile.

La plupart des athlètes on déjà terminé et nous ne sommes plus que 4-5 coureurs encore en liste. Les jambes ne font de plus en plus lourdes mais je n’ai pas d’autre choix que de mettre un pied devant l’autre pour continuer d’avancer. Alors que je touche presque à la fin de cette course, l’un des organisateurs m’annonce que si je veux terminer dans les temps impartie, je dois terminer mes 8 derniers tours en m’imposant un rythme de 23 minutes/tour contre 30 minutes actuellement. Baisser de 7 minutes mon chrono pour chaque tour. Dur !

Cependant c’est la seule solution pour ne pas être éliminé et rentrer bredouille en France. D’un élan j’allonge mes foulées et c’est partie pour une course contre la montre. Premier des huit tours terminés en 15 minutes, deuxième et troisième en 19 minutes, quatrième en 18 minutes et cinquième en 23 minutes. C’est bon j’ai mis de côté suffisamment de minutes pour terminé à présent mes 3 dernier tour tranquillement. C’est bon, me voilà finisher de ce double ironman en 35h35 à la 9ème place après un dernier tour sous les acclamations du public et de mon amies.

Place maintenant aux photos et vidéo pour immortaliser le tout et surtout au traditionnel coup de marteaux sur l’enclume, synonyme de fisisher !

Voilà une nouvelle histoire qui prend fin. Rendez-vous début juillet pour la seconde épreuve des championnats du monde d’ultra triathlon et cette fois-ci pour un triple ironman en Autriche à Bad Blumau.

Voici les résultats officiels sur le site de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon :
-> https://www.iutasport.com/ultra-triathlon-results/results-2016/results-double-ultra-triathlon-in-florida-2016