đŸ‡«đŸ‡· France – Colmar
Quintuple Ironman
19 km de nage
900 km de vélo
211 km de course
24 juin 2024

Table des matiĂšres

Dans cet article, je t’invite Ă  venir revivre mon quintuple Ultra-Triathlon Ă  Colmar en France pour la 1Ăšre Ă©preuve de la coupe du monde.
Au programme : 19 km de nage / 900 km de vélo et 211 km de course à pied.

1Ăšre Ă©preuve de la coupe du monde d’ultra-triathlon

La premiĂšre manche de la coupe du monde d’ultra triathlon se dĂ©roulait Ă  Colmar sous la forme d’un quintuple Ironman : 19 kilomĂštres de nage, 900 Ă  vĂ©lo puis 211 de course Ă  pied. Je situais cette Ă©preuve dans le top 5 de mes objectifs de 2024, avant le Summum project, un Ironman avec le finish du marathon au sommet du Mont Blanc, puis un triple Ironman Ă  Lensahn, un dĂ©ca Ironman en Estonie et le top du top, un triple dĂ©ca Ironman en septembre, soit des distances de folie : 114 kilomĂštres de nage en piscine dans un bassin de 50 mĂštres, 5400 kilomĂštre Ă  vĂ©lo en boucles de 7 kilomĂštres et 1266 de course Ă  pied en boucle de 1.5 kilomĂštre.

Ce quintuple Ironman Ă  Colmar Ă©tait important pour moi, je voulais bien rentrer dans la compĂ©tition et amĂ©liorer mon chrono par rapport Ă  2022, m’étant mieux prĂ©parĂ© pour cette saison 2024. J’ai Ă©galement soignĂ© ma logistique, louant un fourgon pour apporter mon matĂ©riel. C’est que je passais douze jours sur place ! Deux ans plus tĂŽt, j’avais terminĂ© en 111 heures, mon objectif Ă©tait de descendre sous la barre des 100 heures. J’envisageais mĂȘme symboliquement les quatre jours, c’est-Ă -dire 96 heures. Je l’ai annoncĂ© sur les rĂ©seaux sociaux afin de me motiver Ă  bloc.

Je suis parti seul Ă  Colmar avec mon lit pliable dotĂ© d’un vrai matelas, deux rĂ©frigĂ©rateurs, un congĂ©lateur, des fours, pour reproduire lĂ -bas le confort dont je bĂ©nĂ©ficie chez moi et me placer dans les meilleures conditions matĂ©rielles, dĂ©terminĂ© Ă  ce que mes efforts d’entraĂźnement payent. Puisque ce quintuple Ironman m’imposait de sortir de ma zone de confort, je m’en crĂ©ais une lĂ -bas ! Et si possible, en y apportant un peu de plaisir. A chaque fois que les organisateurs et d’autres concurrents pĂ©nĂštrent dans mon barnum, ils sont saisis. Eh oui, c’est ça, l’expĂ©rience ! Friteuse, bottes de pressothĂ©rapie, affaires de massage
 j’apporte tout pour bien nourrir et soulager mon corps.

Une fois tout installĂ©, ce qui m’a pris trois bonnes heures, je suis allĂ© faire les courses. Tout est notĂ© sur une liste dans le moindre dĂ©tail, lĂ  encore grĂące Ă  ma solide expĂ©rience. J’utilise un rĂ©frigĂ©rateur pour les solides, un pour les liquides, le congĂ©lateur pour la glace, les glaces Ă  dĂ©guster et mes jambiĂšres de pressothĂ©rapie.

La veille de la course, j’ai rĂ©cupĂ©rĂ© tee-shirt et dossard puis participĂ© Ă  la cĂ©rĂ©monie d’ouverture. L’épreuve a dĂ©butĂ© le lundi 24 juin Ă  7 heures. Je me suis levĂ© Ă  5h30 pour prendre le temps de bien petit-dĂ©jeuner et me prĂ©parer tranquillement.

La piscine Ă©tant extĂ©rieure au site, Ă  une demi-douzaine de kilomĂštres, dans le centre-ville, je m’y suis rendu, confiant. J’ai saluĂ© tout le monde, pris la tempĂ©rature de l’eau, transitĂ© par les toilettes puis enfilĂ© ma combinaison. Mon apprĂ©hension, c’était que depuis le double dĂ©ca que j’avais remportĂ© en Suisse, je n’étais pas allĂ© une seule fois Ă  la piscine, privilĂ©giant le vĂ©lo et la course Ă  pied oĂč je suis plus performant. Je n’ai pas le temps ni l’énergie pour bien m’entraĂźner dans les trois disciplines, j’ai fait une croix sur la natation. J’apprĂ©hendais donc un peu ces 19 kilomĂštres dans l’eau, craignant d’en sortir un peu trop courbaturĂ©. NĂ©anmoins, j’étais dĂ©sireux de faire mieux que mes 9h15 de la prĂ©cĂ©dente Ă©preuve.

Le dĂ©part a Ă©tĂ© donnĂ© et les premiers kilomĂštres se sont bien passĂ©s. Je m’arrĂȘtais une dizaine de minutes tous les 3,8 kilomĂštres pour me ravitailler et me reposer un peu. Le deuxiĂšme cycle de 3,8 kilomĂštres a Ă©tĂ© un peu plus lent que le premier et Ă  la fin du troisiĂšme, ça commençait Ă  tirer un peu.

Ne pouvant parler Ă  personne, je mĂ©ditais en nageant, calculais mon temps et j’ai vite perçu que 9 heures, ce n’était pas jouable, mon chrono serait plutĂŽt de 9h30, moins bon que les 9h15 de 2022. Pas grave.

À la fin du quatriĂšme cycle, j’avais un peu mal et il Ă©tait clair que les quatre derniers kilomĂštres allaient ĂȘtre Ă©pouvantables. Je devais envisager de finir plutĂŽt en 10 heures qu’en 9h30. Je me suis traĂźnĂ© en essayant quand mĂȘme de ne pas accumuler trop de retard et je suis sorti de l’eau au bout de 9h52, en 30Ăšme position sur 33 participants. Il m’est apparu que malgrĂ© l’expĂ©rience acquise, plus les annĂ©es passent, moins je suis performant en natation.

Je suis montĂ© sur le vĂ©lo vers 17 heures sans trop de courbatures et ai regagnĂ© le site de l’épreuve. Et c’est parti pour 900 kilomĂštres sur des boucles de 8 kilomĂštres.

J’ai roulĂ© 48 heures, proche de mon objectif de 45 heures, sachant qu’en 2022, j’avais mis 55 heures. Les 45 minutes perdues en natation Ă©taient oubliĂ©es, je gagnais 7 heures Ă  vĂ©lo !

La premiĂšre nuit, je n’ai pas dormi, pour revenir au niveau du chrono des autres athlĂštes. J’ai continuĂ© le lendemain, dopĂ© par quelques boissons Ă©nergisantes. MalgrĂ© quelques petits coups de fatigue, j’ai tenu un bon rythme. Je me suis couchĂ© la nuit suivante et j’ai dormi un peu moins de trois heures, cela m’a suffi.

Les 180 derniers kilomĂštres ont Ă©tĂ© nettement plus durs que la premiĂšre partie, il m’est apparu que j’étais prĂȘt pour un quadruple Ironman mais c’était un peu juste pour un quintuple. J’ai multipliĂ© les arrĂȘts, notamment en passant prĂšs d’une riviĂšre oĂč j’allais Ă  chaque fois tremper mes jambes dans l’eau fraĂźche dix minutes. DĂ©sormais remontĂ© en 20Ăšme position, je n’étais pas mĂ©content d’en finir avec le vĂ©lo, excitĂ© Ă  l’idĂ©e de courir, espĂ©rant qu’il me restait assez de jus dans les jambes et impatient de voir comment ça allait se passer sur les premiers kilomĂštres pour le confirmer. Oui, tout allait bien, j’ai vite trouvĂ© mon rythme. Je savais que je remonterais aisĂ©ment au classement.

J’ai couru 40 heures. Sur le mĂȘme format, en 2022, j’avais mis 46 heures. Les deux premiers marathons se sont bien passĂ©s, en 6h30 chacun, ce qui constitue un temps trĂšs correct aprĂšs tant d’heures dans l’eau et Ă  vĂ©lo. J’ai remontĂ© beaucoup d’adversaires, les surprenant souvent, ils s’étonnaient qu’il me reste un tel tonus. Je dois cependant avouer que pendant les 50 derniers kilomĂštres, je tirais la langue, je multipliais les pauses et marchais de plus en plus, surtout dans les montĂ©es. LĂ  encore, il m’a manquĂ© l’énergie pour la cinquiĂšme distance. J’essayais de marcher Ă  vive allure pour limiter la casse, stimulĂ© par le fait que mon objectif de descendre sous les 100 heures restait tenable. J’ai effectivement franchi la ligne en 99 heures et 2 minutes. J’étais ravi de mettre 12 heures de moins que deux ans plus tĂŽt. Ma prĂ©paration avait payĂ©. Je lançais bien la saison 2024 du championnat du monde. Certes, je n’étais que 9Ăšme sur 33, mais c’est surtout le chrono qui m’intĂ©ressait et de ce point de vue-lĂ , j’étais ravi.

Nous Ă©tions le 28 juin ; deux semaines plus tard je partais Ă  Chamonix participer au Summum project. Toute une Ă©quipe m’attendait lĂ -bas, un guide de haute-montagne, deux cameramen-photographes
 il ne fallait surtout pas me blesser Ă  Colmar et j’avais rĂ©ussi cela aussi. Je ne souffrais que des douleurs articulaires et musculaires habituelles, dĂšs le lendemain, je marchais normalement.

J’ai longuement dormi la nuit suivante et encore celle d’aprĂšs. J’étais bien reposĂ© pour la cĂ©rĂ©monie de clĂŽture, la remise des prix et le repas en commun. J’ai ensuite regagnĂ© Chevreuse pour m’occuper des enfants et reprendre mes activitĂ©s du quotidien.