Ma victoire au SwissUltra 2023
Je t’invite à venir revivre ma victoire lors du double deca Ultra-Triathlon – 76 km de nage – 3600 km de vélo et 844 km de course à pied. Le triathlon le plus extrême au monde !
13 Ultra-Triathlètes - 9 hommes et 4 femmes
Au programme : Un double déca Ultra-Triathlon en continu
76 km de nage I 3600 km de vélo I 844 km de course à pied
On y est ! Voilà plusieurs mois que l’on s’entraine pour cet événement et le jour J est enfin arrivé.
Dernier moment de rigolade et rapidement les choses sérieuses vont prendre place. Chacun se prépare à sa manière. Pour certains c’est musique, pour d’autres c’est échauffement de l’organisme et pour d’autres comme moi, c’est rigolade avant l’échéance.
C’est parti pour 76 km de natation en bassin de 50 mètres, oui oui 76 km !
Je sors la calculatrice et cela me donne 760 allers-retours, ou encore 1520 longueurs de 50 mètres !
Pour la natation, je n’ai aucun plan et j’ignore combien de kilomètre je vais nager par jour et encore moins à quel rythme. Je peaufinerai ma stratégie en nageant, je n’ai que ça à faire.
Mon objectif, nager entre 65 et 70 heures max… si possible !
- Le premier jour, je vais nager 27 km
- Le second jour, 25 km
- Le troisième et dernier jour, 24 km
Sur cette photo, avec mon bol de pâtes, nous pouvons lire toute la détresse sur mon vissage.
Je suis au bout de ma vie, tétanisé par le froid et la fatigue.
Je pense déjà à devoir retourner à l’eau… nan, tout mais pas ça !
Ça cogite, ça cogite… mais à quoi ? Je ne sais même pas !
C’est le vide à tous les niveaux !
La délivrance, le soulagement !
Quel bonheur de sortir de l’eau et enfin pouvoir se mettre au sec après 3 jours de nage. J’ai la peau toute fripée, le visage brulé par le soleil, oui j’ai découvert qu’en nageant, on pouvait se chopper des coups de soleil dans l’eau ! Et ce bonnet qui me compresse la tête…
Je termine les 76 km de nage à la 13ème place/14
en 62h 24min 28sec
avec 24h 30min de retard sur le 1er
Me voilà en semi-liberté !
Fini les allers-retours de 50 mètres dans la piscine, j’ai enfin la possibilité de faire du vélo sur des boucles de 9 km. Oui, je vais devoir faire 400 boucles de 9 km pour boucler les 3600 km de vélo !
En revanche attention aux fesses, ça va chauffer !
Quand je commence le vélo, j’ai près de 450 km de retard sur le premier, l’athlète Lituanien qui est sorti premier de l’eau avec 24h30min d’avance sur moi.
Pas de panique, cette fois-ci, contrairement à la piscine j’ai un plan bien précis pour le vélo et la course à pied.
- Ne pas paniqué par rapport à mon classement et à mon retard
- Ne pas regarder le classement
- Rester FOCUS uniquement sur mon plan de parcourir 400 km/jour
- Si je respecte mon plan, je terminerai minimum sur le podium
- Ya plus qu’à !
Au 281ème tour, j’ai pris les commandes de la course que je n’ai plus jamais quitté !
Message de l’organisateur sur le compte Facebook de la compétition : « Goulwenn TRISTANT a fini la section vélo en tant que témoin.
Il est sorti de l’eau avant-dernier et a doubler tout le monde sur le vélo.
Une performance exceptionnelle ! Félicitations »
Tout est dit !
Apparemment, j’ai bien respecté mon plan ! 😊
Je termine les 3600 km de vélo à la 1er place/14
en 225h 33min 41sec
avec 20h d’avance sur le 1er sortie en natation
La course à pied, enfin la délivrance. Me voilà enfin complètement libre ! Mon vélo je te quitte, enfin !
Quel bonheur d’être libre, d’avoir juste un short, un t-shirt et une paire de basket et hop, c’est parti pour 105 km de course à pied/jour. Ça c’est mon plan. La réalité est toute proche, puisque j’ai couru une moyenne de 95 km/jour durant les 20 marathons à effectuer. Oui oui 20 marathons d’affilés ! Quand certain, on du mal à terminer un marathon, moi j’en ai 20 à faire à la suite… qui est normal, qui a raison ?
Je ressors ma calculette et cela fait 692 tours de 1.2196 km. Je vais me transformer en hamster 😊
Tout se passe bien pour moi, je gère bien mon effort et mène presque tranquillement les 844 km en tête. Seule frayeur rencontrée au bout du kilomètre 500 par une violente tendinite tibia droit. Je vais réussi à canaliser cette douleur et trouver de nouveaux appuis pour continuer à courir.
Ça y est je l’ai fait ! J’aurais mené les 20 marathons en tête et résisté au retour du Polonais, qui va terminer à 2h de moi. Quand au Lituanien qui était sorti en première position de l’eau, finira 24h après moi.
Final Lap, le dernier tour, pour celles et ceux qui comme moi, ne parlent pas un mot anglais.
Ce final lap, sonne comme le droit de pouvoir aller se coucher et dormir enfin 15 heures non-stop, après avoir dormi une moyenne de 4h/nuit de 22h à 02h00 et une siste de 45 min la journée.
Enfin le droit d’aller se coucher, vite au lit, voilà ma suprême motivation, vraiment !
Je termine les 844 km de course à la 1ère place/14
en 215h 59min 01sec
L’arrivée, le final. Là ça va vite, on se pose pleins de questions (Plein de questions à la con en fait…) tellement le moment va être magique et finir en vainqueur sur le triathlon le plus dur au monde, c’est quand même un honneur !
- Quelle tenue mettre pour le dernier tour ?
- Casquette, pas casquette ?
- Lunette, pas lunette ?
- Quel geste faire pour la photo ?
- On pleur ou on ne pleure pas ?
- J’arrache la banderole de quelle manière ?
- Je dis quoi en suite… ?
Et merde, on verra bien
Je termine vainqueur de la compétition
pour mon premier double deca Ultra-Triathlon
en 526h 44min 56sec
Voilà le 7ème podium de ma carrière en Ultra-Triathlon.
Quelle belle victoire !
Place à la fête et aux sourires à présent et surtout immortaliser ces supers moments avec la famille Ultra-Triathlon.
Une première photo avec le podium homme, puis le podium avec la première femme, accompagné de l’organisateur et du Président de la Fédération Internationale d’Ultra-Triathlon.
Course à renouveler rapidement pour mes prochaines compétitions dès 2024.
Merci Ultra Family 😊
Classement Final