Marathon en solitaire
à 13 ans
St Pierre la mer – Narbonne A/R
Juillet 1994

Table des matières

Dans cet article, je t’invite à venir revivre une expérience UNIQUE ! Mon tout premier marathon en solitaire entre St Pierre-la-mer et Narbonne A/R à seulement 13 ans !
Au programme : 42.2 km de folie avec pour simple motivation, l’envie de revoir la ville de Narbonne. 

« Tout le monde savait que c’était impossible à faire. Puis un jour est venu un homme qui ne le savait pas. Et il l’a fait »

 – Winston Churchill

Ma naïveté et mon courage pour réussite

Un an auparavant, nous venions de retourner habiter dans la région parisienne à Plaisir (78). Après avoir vécu 2 années à Narbonne, mes parents sont restés nostalgiques à cette région de l’Aude. Tout juste l’été arrive, que nous voila reparti dans cette belle région mais cette fois ci dans le but d’y passer des vacances farnienté. Seul soucis à la planification de ces vacances mes parents n’ont pu avoir les mêmes vacances et c’est avec une semaine de décalage entre les vacances de mes parents que nous nous rendons dans la petite ville St Pierre la mer (11). J’y descends en train avec ma mère et mon frère. Mon père nous rejoindra une semaine plus tard en voiture. Etre en vacances me va très bien mais aller voir la ville de Narbonne (11) où j’y ai vécu deux années me rend nostalgique. Je veux vraiment aller retourner voir cette ville et aussi retourner où j’ai vécu durant ces deux années. Devoir attendre mon père pendant une semaine pour y aller en voiture me semble trop long et y aller en transport me semble trop compliqué et de plus je n’aime pas ça. Comment faire pour y retourner au plus vite ? Je n’ai que 13 ans et n’est pas beaucoup de solution à moi pour m’y rendre.

La course

Je trouverai cette solution un matin alors qu’il faisait un soleil rayonnant ce qui m’a sans doute indirectement boosté mon moral et mental pour prendre ma décision dès plus naturelle.

  • « Maman, aujourd’hui je m’en vais à Narbonne en courant pour revoir la ville où on a habité ».

 

Je me souviens, de ma mère pourtant très protectrice, mais n’allant aucunement à l’encontre de ma motivation. Après mettre changé en mode pseudo sportif et âpres 2 bisous à ma mère, je m’en vais rejoindre Narbonne en suivant la route par la Garigue. A ce moment là, pas d’application Mappy ou autre GPS pour m’indiquer combien de kilomètre séparent St Pierre la mer de Narbonne, ni même de téléphone portable pour rassurer ma mère pendant mon trajet. Je n’ai vraiment aucune idée de la distance que j’aurai à parcourir, ni même combien de temps cela me prendra. Et ce n’est seulement la semaine suivante en refaisant le parcours en voiture avec mes parents, que le compteur affiche 42 km aller-retour !

Peu importe, je n’ai pas envi de m’enquiquiner avec ces questions substantiel. Mon but n’est pas de savoir combien de kilomètre j’aurai à parcourir, ni même combien de temps cela me prendra, mais bien de revoir Narbonne coute que coute !

Aller, c’est parti pour rejoindre Narbonne. J’indique à ma mère que je serai de retour en fin d’après midi en toute naïveté sans même savoir quelle galère m’attendait.

Rempli de confiance en moi et avec comme baguage ma motivation et une simple petite bouteille d’eau me voila parti. De mémoire, il était entre 11h et 12h.

Avec beaucoup de recul, cette première expérience, m’a beaucoup appris pour la suite et je m’en sers encore  dans mon quotidien. Notamment, que ce poser des questions pour savoir si cela aurai été possible ou pas, aurai été source de motivation pour un échec. Au contraire, le faite de vouloir uniquement me rendre à Narbonne et sans même me soucier de tel ou tel difficulté, à fait inconsciemment, que je me suis programmé pour y arriver.

Mon aventure commence plutôt bien, mais je me rends vite compte qu’il va falloir que j’économise un maximum d’eau. Ma petit bouteille de 50 cl sera juste pour arriver jusque Narbonne, surtout que sur le trajet, il n’y a ni ravitaillement et ni point d’eau.

Je continu d’avancer et à certain endroit coupe un peu à travers la garigue mais toujours avec la route en visu pour ne pas me perdre. Au fil des kilomètre, ma randonné se durci, je commence un peu à fatiguer et le manque de nourriture commence à se faire sentir. Peu importe, il me faut continuer d’avancer vers mon objectif Narbonne. Les heures passe et toujours pas de Narbonne en vu, mais bien des kilomètres de garigue à perte de vue. Où je suis ? Dans combien de temps j’arriverai ? Voila des questions où j’aurai bien aimé avoir des réponses, mais de tout cela, rien n’est possible. Mon seul recours, continué d’avancer avec mes petites jambes. Je m’en rapporte à ma positive attitude à ne rien lâcher. Ce n’est seulement après plus de 3 heures d’effort, qu’enfin je reconnaitrai la dernière longue ligne droite qui nous amène à l’entrée de Narbonne où est situé un hyper marché. A ce moment là, je suis épuisé et n’est plus aucune ressource physique pour avancer. Je dois m’en remettre uniquement à mon mental pour continuer ce dernier kilomètre pour arriver à mi parcours. Je voulais retourner, là où nous avions vécu 2 années avec mes parents, mais il me fallait encore faire une heure de marche alors que j’avais encore le retour à effectuer, c’est-à-dire 21 kilomètres et physiquement, je n’en peu plus. Sur moi je n’ai rien, à part ma bouteille d’eau de 50 cl, vide depuis déjà bien longtemps. Pas le moindre centime ou même carte téléphonique. Ma priorité est de reprendre des forces pour pouvoir retourner au plus vite à St Pierre la mer, pour ne pas inquiété ma mère de mon retard. Je me dirige vers l’hyper marché et je me souviens, comme si c’était hier. Je me dirige vers le rayons des gâteaux et m’enfile plusieurs barre chocolaté Bounty et prend soin d’en mettre dans mes poches pour le retour. Pour la bouteille d’eau, je la troque cntre une pleine et ressort incognito du magasin avec le ventre plein, près à repartir. Heureusement que les caméras du magasin n’ont rien vu de ma fraude à manger et voler des barres chocolaté, car pour expliquer aux vigil, qu’à 13 ans je suis venu jusqu’ici à pied de puis St Pierre la mer, juste pour revoir la ville, je ne suis pas sur qu’il aurai cru à cette supercherie et de plus j’aurai créé de gros soucis à ma mère je pense. Rien de tel ne c’est passé. Je repars confiants pour le retour. Le ventre plein, c’est une chose, mais pour mes jambes, ce n’est pas la grande forme et les ampoules commencent à se faire sentir. De plus, maintenant, je sais vraiment ce qu’il m’attend pour le chemin retour. J’ai mis plus de 3 heures à l’aller et avec la fatigue, je sais que je devrai au moins faire 4 à 5 heures de marche pour le retour. Cependant, je n’ai pas le temps de cogiter, il me faut absolument arriver avant la tomber de la nuit et surtout ne pas inquiété ma mère. J’enchaine les kilomètres avec plus ou moins de difficulté, prends rapidement le temps de me reposer de temps en temps. Je me ravitaille avec mes dernière barre chocolaté « emprunté » à l’hyper marché et boit au compte goute le peu d’eau qu’il me reste.

Nous voilà arrivé à 19h00 et toujours la garigue à perte de vu et le physique ainsi que le mental bientôt hors service. Je ne vous parle pas de mes pieds rempli d’ampoules et de petits saignements. Au final, avec ma volonté et ma persévérance, je rejoindrai notre location saisonnière vers 20h00, soi 8 heures après être parti. Ma mère n’était aucunement inquiète pour moi. Elle avait confiance et savait comme moi que j’y arriverai. De mémoire, je n’ai pas été surpris de ce que j’ai pu réaliser, ni même content et fier, mais juste le sentiment d’avoir été au bout de mon objectif de la journée. D’ailleurs, cette expérience, sera vite oublié, tellement j’ai du trouver cela banale et je n’en profiterai pas par la suite pour voir plus grand en sport ou même dans le domaine de la course à pied. Je me rends compte seulement 15 ans plus tard, ce que j’ai réalisé et m’en servirai pour mes futures courses d’Ultra. Mieux vaut tard que jamais !

Cependant, se périple marquera le début d’une grande aventure sportive pour la suite de mes courses.