Dans cet article, je t’invite à venir revivre ma course, lors du prestigieux Tor des géants. L’un des Trails considéré comme le plus dur au monde avec ses 330 km et 24.000 mètres de dénivelé positif se déroulant dans 34 communes de la Vallée d’Aoste.
« Quand tu es arrivé au sommet de la montagne, ce n’est pas fini. Continue de grimper, il y a encore le ciel et les étoiles à conquérir »
– Proverbe Chinois
Envi d’aller encore plus haut et plus loin.
Ont y aient !
Oubliez mon succès à l’ironman de Nice. Il faut passer au plateau final. Celui-ci à pour nom « Tor des géants ».
Petit retour en arrière…
Nous sommes en 2010, pour la deuxième fois consécutive, je m’inscris à l’UTMB. En 2010, celui-ci ne ce déroulera pas comme prévu, puisqu’il la course sera arrêté au kilomètre 20. Je n’ai pas envi de m’y réinscrire une troisième fois. Je n’ai plus vraiment confiance aux organisateurs de cette course. L’annulé un an auparavant et pourquoi cela se reproduirait pas encore cette année ?! Néanmoins le plateau de Chamonix m’attire toujours et j’entends parler de la PTL (Petite trotte à Léon). Une course de 320 km par équipe de 2 ou 3, en autonomie total. Certes cette course est organisée aussi par ceux de l’UTMB, mais le faite d’une autonomie total me rassure quant à une non annulation de la course.
De ce pas, je me mets à chercher un ou deux équipier en guise de binôme. Dans mes proches, le tour de la question est vite passé au crible et vite balayé. Trouver quelqu’un, près à vous suivre pour une course de plus de 300 km de montagne avec plus de 20.000 km de dénivelé positif, n’est pas chose simple. Je m’en remets à internet et poste une annonce pour trouver un « débile » comme moi. Mon premier contact sera un Russe, mais se désistera au bout de quelques semaines. Plus tard, un Belge me contactera désireux de m’accompagner. Celui-ci s’appel Claude Lambin.
Nous faisons connaissance sur notre vécu sportif et savoir si nos niveaux sportifs son comparable. Il est important de trouver un binôme avec un niveau cohérent avec le votre. Il m’indique, qu’il vient de terminé la première édition du Tor des géant qui a eu lieu en 2010 et que suite à une logistique beaucoup trop importante, l’épreuve du Tor des géants, risque de ne pas se renouveler en 2011 mais plutôt en 2012. Volontiers, nous allons nous inscrire à la PTL 2011.
Après quelques semaines, encore une fois, changement de musique. Il m’indique qu’il se désiste de la PTL car il vient d’apprendre que le Tor des géants est reconduit en 2011. Il m’explique un peu le tracé et m’encourage à m’y inscrire. Pour moi c’est vendu. Un mois plus tard, les inscriptions débuteront et en moins de 24 heures, tout était clôturé. 600 personnes avaient déjà réservé ! Ouf ! J’ai mon dossard.
Je commence à en parler autour de moi. Le président adjoint de l’amicale des pompiers de Plaisir, Aurélien Chevalier, ne tarde pas à me contacter pour vouloir me sponsoriser à l’effigie du CIS Plaisir. La caserne ne mettra pas longtemps à me répondre favorablement pour me suivre dans mon projet fou. Pour la course, je serai équipé de vêtements à l’effigie du logo de la caserne. Belle preuve de confiance en moi. A cet instant, il me faut vraiment terminer cette course pour les remercier de leur confiance. Au travail.
La tour d’instruction de la caserne de Plaisir pour principale lieu d’entrainement
Nous sommes en janvier et j’ai 8 mois devant moi pour me préparer à une telle épreuve. Deux fois les distances de l’UTMB ou bien deux fois la distance de la diagonale des fous. Rien que ça !
A ce moment là, les première questions, sans réponses…comment me préparer à cette course, moi qui a peu de temps à consacrer au sport au vu de mon rythme professionnelle qui est déjà infernale.
Je décide de repartir sur les mêmes principes d’entrainement que pour celui de l’UTMB. Je vais m’isoler certain soir et week end sur la bute de Trappes (78) et m’efforce de la monter encore et encore pendant plusieurs heures pour habituer mes jambes à manger du dénivelé. Mes soirs et week end de garde à la caserne, je passe presque toute mes soirée, isolé seul à la frontal, les pieds lesté avec 1 kg à chaque cheville sans en oublier mon bip d’intervention à monter et descendre pendant plusieurs heures la tour d’instruction, jusque minuit passé pour certain soir. Les week end, j’y passerai jusqu’à 4 heures non stop les après midi encore à monter et descendre les marches. Exercices des plus pénible mais je dois réussir cette course et l’entrainement passera par ce succès. Je n’ai pas la chance d’avoir la montagne en bas de chez moi pour mes entrainement. Je dois bricoler avec ce qui met propose, avec ce qui est à ma porté. Durant ces 8 mois de pseudo préparation, je me suis tout de même bien aguerri les jambes et mes succès aux 80 kilomètres de l’éco trail de Paris et surtout mon succès à l’Ironman de Nice deux mois avant la course, m’ont permis d’avoir une confiance en moi des plus irréprochable.
Nous arrivons sans la dernière ligne droite avant la course et outre la finalisation de ma préparation physique, je dois aussi gérer la logistique, qui est loin d’être mon point fort à cause d’un budget dès plus serré. Encore une fois, je vais devoir m’en retourner à du rustique. L’hôtel ce n’est pas possible pour moi. Je réserve un emplacement de tente au camping où j’ai l’habitude de séjournée lors de mes week end à Chamonix. Pas de place non plus pour prendre dans mes affaires un matelas. L’avant dernière nuit d’avant course, se passera à même le sol. Négligence de ma part ou budget, cela aura été un très mauvais choix que de passer une mauvaise nuit dans le froid et sans aucun confort seulement deux jours avant la course. Le lendemain, je prends le bus, direction Courmayeur en Italie, ville de départ du Tor des géants. Mon binôme, Claude Lambin, le Belge comme je l’appel, vient me récupérer à l’arrivé du bus et m’offre la gentillesse de partager sa chambre et de pouvoir dormir dignement avant le jour J de la course.
Reste plus cas retirer mon dossard, préparer son sac et rendez vous le soir même, à la pasta partie afin de tous nous retrouver autour d’un verre avant le départ d’une grande aventure humaine. J’écoute les conseils de Claude, qui est déjà devenu finisher de cette course et m’imprègne de son expérience. Repas terminé, direction un lit douillet pour une dernière nuit confortable.
La course
Nous sommes dimanche 18 septembre et le départ d’une grande aventure humaine approche…
Au menu, 330 km à parcourir avec 24.000 mètres de dénivelé positif à travers la vallée d’Aoste en Italie en moins de 150 heures. Pas moins de 25 cols à plus de 2000 mètres et 3 à plus de 3000 mètres à franchir.
Il est 09h30, et tout le monde prend place derrière la ligne de départ.
La course à déjà commencé dans la tête des coureurs. Certains s’observent, d’autre discutes, rigolent ou se retrouvent, seul à faire le vide dans leur tête.
Pour ma part, j’en profite pour faire des photos et immortaliser ce moment magique. Je prends place sur la première ligne pour partir et partager un grand moment avec la tête de course.
Il est 10h00, le départ retenti… La course par sur un rythme assez tranquille, ce qui me permet de rester au contact des premiers pendant près de 45 minutes.
Le premier col s’avale assez facilement et j’arrive tranquillement au 20ème km. Ensuite la difficulté commence, 2 cols à plus de 2800 m à franchir et mes premiers problèmes physiques arrivent !
Mes jambes font des siennes et m’obligent à cumuler près de 45 min de pose pour franchir ces 2 cols alors que je n’ai parcouru uniquement 40 km. A ce moment de la course, je commence à cogiter dans ma tête car il me reste 290 km !
Arrive la première nuit, où la pluie, le vent et le froid ne nous font pas de cadeaux et je suis pris par des vomissements. Cela m’oblige de m’arrêter dans un refuge pour dormir 2 h pour me refaire une petite santé.
Au réveil, ca va beaucoup mieux malgré que je ne suis pas parvenu à fermer l’œil de la nuit avec les vas et vient incessant des coureurs. Je reprends la course tranquillement. Les cols continu de s’enchainer, jusqu’à l’arrivé de la plus grosse difficulté de la course, le col Loson à 3300 m.
Gros moment de solitude où cette fois ci je cumule près de 1h30 d’arrête pour franchir ce col.
La 2ème nuit se déroule bien, où j’en profite une nouvelle fois pour dormir 2h dans un refuge. Cette fois-ci sans mettre fais prier pour dormir profondément.
Il faudra que j’attende les 150 km de course pour enfin trouver mes premières sensations !
Gros moment de soulagement où je poursuis ma course sur un rythme un peu plus élevé, ce qui me permet de revenir au classement.
Arrive enfin le kilomètre 200 ! Alors que d’autre ont déjà abandonné suite à des problèmes physique ou mental, pour ma part c’est en grand soulagement ! J’en profite pour m’arrêter dans une base de vie, pour faire le point sur mon physique et prendre une bonne douche !
La course reprend, les kilomètres s’enchaine ainsi que les cols et je continu de dormir 2h par nuit.
L’avant dernière nuit arrive et rien ne va plus dans la tête, un ras le bol complet. Je n’arrive plus à avancer, je cumule de plus en plus les temps d’arrêts et j’ai de plus en plus de mal à m’alimenter.
Les douleurs au genou commencent à se faire ressentir.
J’arrive tans bien que mal au km 271 où le jour se lève et je fais l’état de mes jambes.
Rien de très rassurant, ma cheville gauche me fais mal et en retirant mes chaussette, je m’aperçois qu’elle a doublé de volume et que celle de droite n’est pas mieux. Un belle œdème!
Quoi faire ? Il me reste 60 km avec 2 chevilles en vrac et le mental bien entamé !
Le choix de l’abandon est vite écarté par rapport à tous le soutiens que j’ai reçu pendant la course et aussi à l’amicale des sapeurs pompiers de Plaisir qui m’a donné toute confiance pour terminer cette belle épreuve ! Il me reste plus qu’a continuer mais un deuxième facteur me rattrape, cette fameuse barrière horaire qui risquerait de m’éliminer si je ne parvenais pas à temps au dernier check point qui se trouve au col de Malatra à 3000 m d’altitude.
Je reprends la course en mettant les douleurs de côté jusqu’à à arriver à cette dernière barrière horaire avec 5 h d’avance. A ce moment de la course il me reste plus que 15 km à faire.
Finalement j’arrive à l’arrivé le samedi à 13h46 min c’est-à-dire 147h et 46 min de course !
Le public est là à nous attendre pour nous applaudir et nous féliciter.
C’est la délivrance et une victoire d’avoir réussi.
Je termine 269 sur 600 participants et la course aura eu raison de 225 personnes, qui auront été contraint d’abandonner.
A noter, que l’organisation et la logistique de cette course est juste exceptionnel !
Alors que je franchis la ligne d’arrivée, caméraman, reporter, directeur de course, sont présents pour nous accueillir et prendre nos premières impressions. Je suis aussitôt invité à aller me ressourcer autour d’un repas dans un restaurant. Repas terminé, je serai invité à me diriger pour me relaxer dans une balnéothérapie où sonna, hammam, jacuzzi sans oublier un massage de 30 minutes me sera offert par l’organisation. J’en oubli mes 147 heures de randonnée.
Sans tarder, retour sur Paris pour la reprise du travail.