Dans cet article, je t’invite à venir revivre mon triple Ultra-Triathlon à Bad Radkersburg en Autriche pour la 8ème épreuve de la coupe du monde.
Au programme : 11.4km de natation, 540km de vélo et 126.6km de course à pied.
8ème manche de la Coupe du Monde d’Ultra-Triathlon
J’ai considéré que ma participation à l’épreuve autrichienne constituerait une préparation à la saison 2023 en termes de logistique, ayant repris goût à ce sport complet et bien désireux de continuer longtemps à le pratiquer.
Dans cette optique, pour trouver du plaisir dans ces déplacements pas toujours évidents, il m’a paru intéressant de faire poser un attelage à ma voiture et d’acheter une remorque. Ainsi pourrais-je à l’avenir apporter sur le site beaucoup de matériel et un matelas épais, notamment, m’assurant un confort appréciable. A ce titre, le périple en Autriche allait constituer un intéressant galop d’essai logistique. Du moins, c’est ainsi que je l’imaginais…
J’ai laissé ma voiture au garage un matin, comme convenu, afin qu’ils installent l’attelage. Lorsque je suis revenu le soir, elle n’avait pas bougé de sa place de stationnement et rien n’avait été fait. On m’a expliqué que la pièce n’était pas arrivée et que le technicien qui devait intervenir était absent car malade. On m’a proposé un autre rendez-vous… seulement je partais en Autriche le lendemain ! Dans l’urgence, il m’a fallu trier dans tout le matériel que j’avais préparé et ne retenir que l’essentiel. Tout tombait à l’eau, j’ai réactivé le système D.
Au matin, déçu, je suis parti, sans remorque et sans le confort espéré. Un ami m’accompagnait. Nous avons rallié le site de l’épreuve en quatorze heures et récupéré la clé de notre chambre d’hôtel. Le départ serait donné trois jours plus tard. Le lendemain, nous avons effectué les repérages : où récupérer le dossard, où se tiendrait la cérémonie d’ouverture…
Il y avait à la fois un double et un triple Iron man et nous n’étions que six au départ du triple. Une assez bonne nouvelle, dans l’objectif de bien me positionner.
La natation se déroulait dans la superbe piscine olympique de 50 mètres d’un hôtel thermal. Détail particulier : le départ a été donné à 18 heures. C’est la première fois que nous partions le soir. L’inconvénient, c’est que tout excité, je n’ai pas pu siester l’après-midi ; une journée s’est écoulée sans que je me repose.
L’ambiance était excellente et j’ai apprécié le beau jeu de lumières. Je suis sorti de l’eau après 5h30, terminant cinquième sur six. J’ai enjambé mon vélo pour 540 kilomètres de circuit. Il s’agissait d’un parcours plaisant, avec un bel asphalte, sans dénivelé, mais un peu dangereux car ouvert à la circulation automobile, assez fournie en journée. Sa particularité est que nous faisions demi-tour juste avant la frontière slovène.
Il a plu et c’était désagréable, néanmoins, je me suis rapidement classé troisième et au bout de 360 kilomètres, j’étais deuxième. Ce bon résultat m’a permis d’oublier la pluie et les diverses douleurs, musculaires, dans les fesses… J’ai terminé en 22 heures, seulement entrecoupées de brèves pauses. J’ai débuté la course à pied sur un circuit de 126,6 kilomètres. Le premier n’avait que trente minutes d’avance sur moi, je pouvais le rattraper.
Ce circuit était plat, simple, nous menant autour d’un stade de football, dans un quartier pavillonnaire et brièvement dans un sous-bois ; de quoi varier les plaisirs et les décors et chasser la lassitude. J’ai toutefois eu du mal à trouver un bon rythme. Je me suis motivé, déterminé à me surpasser, seulement mes jambes fatiguaient.
J’ai dépassé le premier, il m’a redépassé… Sur le dernier marathon, j’ai un peu décroché du premier. Par chance, les deuxième et troisième aussi. Comprenant que les jeux étaient faits, j’ai fini en roue libre, débarrassé de toute tension : être deuxième m’apporterait déjà une grande satisfaction. Tout en courant, je calculais mentalement le nombre de points que cela m’apporterait ! Sachant que Beat ne participait pas à cette épreuve, monter sur le podium me permettait de creuser l’écart avec lui, même sans terminer premier. Et puis, me suis-je dit, j’avais été troisième en Belgique, troisième en Suisse, si j’étais deuxième en Autriche, quel bel été ce serait !
Je suis effectivement arrivé deuxième et me suis réjouis d’être ainsi revenu au classement mondial. J’allais aborder la course finale, au Mexique, dans de très bonnes conditions !
A ce sujet, tout le monde, dans mon environnement relationnel, était surpris de mes très bons résultats, alors que je ne m’étais guère entraîné ces dernières années. Et j’étais content d’avoir perdu douze kilos depuis le début de l’année. Je me sentais bien.
Au classement mondial, à ce stade, seuls deux athlètes pouvaient encore me dépasser : Beat et un Polonais. Il n’était pas question pour moi de tout gâcher au Mexique, il fallait que j’assure.