Dans cet article, je tâinvite Ă venir revivre mon Deca Ultra-Triathlon Ă Vinni en Estonie pour la troisiĂšme Ă©preuve de la coupe du monde.
Au programme : 38 km de nage / 1800 km de vélo et 422 km de course à pied.
3Ăšme Ă©preuve de la coupe du monde dâultra-triathlon
En Allemagne, jâai circulĂ© sur des autoroutes. Il y en a beaucoup en Pologne Ă©galement mais en Lituanie, câest plus compliquĂ©, comme en Lettonie et en Estonie oĂč je roulais sur des dĂ©partementales Ă 100 kilomĂštres/heure maximum, mais plus souvent Ă 70. La fin du trajet a Ă©tĂ© nettement plus pĂ©nible que ce que jâimaginais. Je me suis dit que la prochaine fois, je viendrais en avion !
JâĂ©tais content de dĂ©couvrir un nouveau pays, un nouvel environnement. Les organisateurs mâont chaleureusement accueilli, Ă lâarrivĂ©e, mâindiquant oĂč mâinstaller. Jâai montĂ© mon barnum et appris que nous nâĂ©tions que trois athlĂštes au dĂ©part, dont un inscrit sur le format fois 5. Pour le dĂ©ca, nous nâĂ©tions donc que deux, lâorganisateur, Rait, et moi. Il avait mis cette Ă©preuve sur pieds afin de battre le recorddu monde du dĂ©ca Ironman chez lui, ce quâil a dâailleurs rĂ©ussi. Moi, de nouveau, je venais avant tout pour mâentraĂźner en Ă©vitant de me blesser. Et idĂ©alement, amĂ©liorer mon chrono dans ce format, 140 heures sur les dix jours.
Le premier jour, tout sâest bien passĂ©. Nous nagions dans une piscine de 25 mĂštres en intĂ©rieur, lâeau Ă©tant Ă 24°, ce qui mâa permis dây prendre un peu de plaisir. Jâai fini ce premier Iron man en 13h18, sans accro, alors que je tablais sur 13h00 – 13h15. Mission presque accomplie.
Le deuxiĂšme jour est le plus accidentogĂšne, statistiquement, et malheureusement, alors que je dors gĂ©nĂ©ralement comme un loir, je nâai pas trouvĂ© le sommeil, cette nuit-lĂ . Je me suis levĂ© fatiguĂ©, avec la sensation de ne pas avoir dormi du tout, malgrĂ© le confort de mon installation, la sommier, le bon matelas, la couette⊠Je nâai pas compris pourquoi.
Un peu frustrĂ©, je suis descendu dans la piscine et ai parcouru la distance du jour sans gros souci. Câest Ă vĂ©lo que cela sâest corsĂ©Â : je nâavais plus de jambes, cela tirait, douloureusement. Jâai peinĂ© Ă terminer les 180 kilomĂštres. Et câĂ©tait Ă peine mieux pour la course Ă pied dans laquelle, habituellement, je me sens trĂšs Ă lâaide. Jâai fini ce deuxiĂšme Iron man en 14h55. Un chrono extrĂȘmement dĂ©cevant. Clairement, jâallais devoir redresser la barre le lendemain !
HĂ©las, la deuxiĂšme nuit a Ă©tĂ© un copier/coller de la premiĂšre, aussi peu reposante. Je ne comprenais pas. Je me suis rĂ©veillĂ© cinq ou six fois et jâai dĂ©marrĂ© la troisiĂšme journĂ©e encore plus fatiguĂ© que la veille. LĂ encore, cela a constituĂ© un copier/coller du deuxiĂšme jour du cĂŽtĂ© des sensations, avec un chrono final de 14h54. Mon moral nâĂ©tait pas au top.
Bien que je sois trĂšs fatiguĂ©, la troisiĂšme nuit a Ă©tĂ© aussi hachĂ©e que les deux autres. Le quatriĂšme jour, jâai connu la mĂȘme rĂ©gularitĂ© en natation et la mĂȘme galĂšre Ă vĂ©lo puis en course Ă pied. Jâai fini en 15h53, soit une heure de plus que les deux jours prĂ©cĂ©dents. Et⊠jâai compris que jâallais traĂźner ma croix !
A partir du cinquiĂšme jour, jâai dĂ» mâaccorder une demi-heure de sieste et les chronos se sont aggravĂ©s : 16h42. Je devais tout gĂ©rer seul, agencer mon matĂ©riel, faire sĂ©cher mes vĂȘtements⊠Je nâen pouvais plus.
SixiĂšme jour, rebelotte en 15h58. SeptiĂšme jour en 16h16. Le huitiĂšme jour, 15h44, jâai inversĂ© la tendance ! NeuviĂšme jour, 16h07 et dixiĂšme jour, 15h57. Il y avait dĂ©jĂ un bon moment que jâavais renoncĂ© Ă mon objectif alors jâĂ©tais trĂšs content dâĂȘtre finisher et sans blessure. Il est Ă©vident que je nâaurais pas pu mâentraĂźner aussi intensĂ©ment chez moi tout en travaillant et en mâoccupant de ma petite famille, ce qui mâa confortĂ© dans lâidĂ©e que jâai fait le bon choix en participant Ă ce dĂ©ca. Il mâa bien prĂ©parĂ© Ă lâItalie. Par contre, jâallais Ă prĂ©sent devoir rouler 3000 kilomĂštres pour regagner Paris puis 2000 pour rejoindre les enfants Ă Perpignan et encore 1000 pour rallier lâItalie, dans trois semaines, ce qui viendrait vite. Jâai donc entrepris une sorte dâIronman automobile !
Je me suis accordĂ© une vraie et dĂ©licieuse semaine de vacances Ă Perpignan : bien manger, ne rien faire. La plage, dĂ©vorer des burgers avec les enfants⊠quelques bains glacĂ©s, aussi, puisque jâavais investi dans un petit bassin de cryothĂ©rapie. Jâai vraiment bien rechargĂ© les batteries, ce qui nâĂ©tait pas du luxe.
Au retour de Perpignan, il me restait deux jours Ă la maison. Jâai louĂ© un petit camion pour emporter en Italie tout le confort possible. Jâavais basĂ© toute ma saison 2024 sur cette compĂ©tition de trente Ironman en 30 jours qui succĂ©dait, depuis le 1er juillet, Ă dix-neuf Ironman, 30.000 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif et une ascension du Mont-Blanc. Autant dire que je mâĂ©tais prĂ©parĂ© Ă bloc !