đŸ‡ȘđŸ‡Ș Estonie – Vinni
DĂ©ca Ironman
38 km de nage
1800 km de vélo
422 km de course
2 août 2024

Table des matiĂšres

Dans cet article, je t’invite Ă  venir revivre mon Deca Ultra-Triathlon Ă  Vinni en Estonie pour la troisiĂšme Ă©preuve de la coupe du monde.
Au programme : 38 km de nage / 1800 km de vélo et 422 km de course à pied.

3Ăšme Ă©preuve de la coupe du monde d’ultra-triathlon

En Allemagne, j’ai circulĂ© sur des autoroutes. Il y en a beaucoup en Pologne Ă©galement mais en Lituanie, c’est plus compliquĂ©, comme en Lettonie et en Estonie oĂč je roulais sur des dĂ©partementales Ă  100 kilomĂštres/heure maximum, mais plus souvent Ă  70. La fin du trajet a Ă©tĂ© nettement plus pĂ©nible que ce que j’imaginais. Je me suis dit que la prochaine fois, je viendrais en avion !

J’étais content de dĂ©couvrir un nouveau pays, un nouvel environnement. Les organisateurs m’ont chaleureusement accueilli, Ă  l’arrivĂ©e, m’indiquant oĂč m’installer. J’ai montĂ© mon barnum et appris que nous n’étions que trois athlĂštes au dĂ©part, dont un inscrit sur le format fois 5. Pour le dĂ©ca, nous n’étions donc que deux, l’organisateur, Rait, et moi. Il avait mis cette Ă©preuve sur pieds afin de battre le recorddu monde du dĂ©ca Ironman chez lui, ce qu’il a d’ailleurs rĂ©ussi. Moi, de nouveau, je venais avant tout pour m’entraĂźner en Ă©vitant de me blesser. Et idĂ©alement, amĂ©liorer mon chrono dans ce format, 140 heures sur les dix jours.

Le premier jour, tout s’est bien passĂ©. Nous nagions dans une piscine de 25 mĂštres en intĂ©rieur, l’eau Ă©tant Ă  24°, ce qui m’a permis d’y prendre un peu de plaisir. J’ai fini ce premier Iron man en 13h18, sans accro, alors que je tablais sur 13h00 – 13h15. Mission presque accomplie.

Le deuxiĂšme jour est le plus accidentogĂšne, statistiquement, et malheureusement, alors que je dors gĂ©nĂ©ralement comme un loir, je n’ai pas trouvĂ© le sommeil, cette nuit-lĂ . Je me suis levĂ© fatiguĂ©, avec la sensation de ne pas avoir dormi du tout, malgrĂ© le confort de mon installation, la sommier, le bon matelas, la couette
 Je n’ai pas compris pourquoi.

Un peu frustrĂ©, je suis descendu dans la piscine et ai parcouru la distance du jour sans gros souci. C’est Ă  vĂ©lo que cela s’est corsé : je n’avais plus de jambes, cela tirait, douloureusement. J’ai peinĂ© Ă  terminer les 180 kilomĂštres. Et c’était Ă  peine mieux pour la course Ă  pied dans laquelle, habituellement, je me sens trĂšs Ă  l’aide. J’ai fini ce deuxiĂšme Iron man en 14h55. Un chrono extrĂȘmement dĂ©cevant. Clairement, j’allais devoir redresser la barre le lendemain !

HĂ©las, la deuxiĂšme nuit a Ă©tĂ© un copier/coller de la premiĂšre, aussi peu reposante. Je ne comprenais pas. Je me suis rĂ©veillĂ© cinq ou six fois et j’ai dĂ©marrĂ© la troisiĂšme journĂ©e encore plus fatiguĂ© que la veille. LĂ  encore, cela a constituĂ© un copier/coller du deuxiĂšme jour du cĂŽtĂ© des sensations, avec un chrono final de 14h54. Mon moral n’était pas au top.

Bien que je sois trĂšs fatiguĂ©, la troisiĂšme nuit a Ă©tĂ© aussi hachĂ©e que les deux autres. Le quatriĂšme jour, j’ai connu la mĂȘme rĂ©gularitĂ© en natation et la mĂȘme galĂšre Ă  vĂ©lo puis en course Ă  pied. J’ai fini en 15h53, soit une heure de plus que les deux jours prĂ©cĂ©dents. Et
 j’ai compris que j’allais traĂźner ma croix !

A partir du cinquiĂšme jour, j’ai dĂ» m’accorder une demi-heure de sieste et les chronos se sont aggravĂ©s : 16h42. Je devais tout gĂ©rer seul, agencer mon matĂ©riel, faire sĂ©cher mes vĂȘtements
 Je n’en pouvais plus.

SixiĂšme jour, rebelotte en 15h58. SeptiĂšme jour en 16h16. Le huitiĂšme jour, 15h44, j’ai inversĂ© la tendance ! NeuviĂšme jour, 16h07 et dixiĂšme jour, 15h57. Il y avait dĂ©jĂ  un bon moment que j’avais renoncĂ© Ă  mon objectif alors j’étais trĂšs content d’ĂȘtre finisher et sans blessure. Il est Ă©vident que je n’aurais pas pu m’entraĂźner aussi intensĂ©ment chez moi tout en travaillant et en m’occupant de ma petite famille, ce qui m’a confortĂ© dans l’idĂ©e que j’ai fait le bon choix en participant Ă  ce dĂ©ca. Il m’a bien prĂ©parĂ© Ă  l’Italie. Par contre, j’allais Ă  prĂ©sent devoir rouler 3000 kilomĂštres pour regagner Paris puis 2000 pour rejoindre les enfants Ă  Perpignan et encore 1000 pour rallier l’Italie, dans trois semaines, ce qui viendrait vite. J’ai donc entrepris une sorte d’Ironman automobile !

Je me suis accordĂ© une vraie et dĂ©licieuse semaine de vacances Ă  Perpignan : bien manger, ne rien faire. La plage, dĂ©vorer des burgers avec les enfants
 quelques bains glacĂ©s, aussi, puisque j’avais investi dans un petit bassin de cryothĂ©rapie. J’ai vraiment bien rechargĂ© les batteries, ce qui n’était pas du luxe.

Au retour de Perpignan, il me restait deux jours Ă  la maison. J’ai louĂ© un petit camion pour emporter en Italie tout le confort possible. J’avais basĂ© toute ma saison 2024 sur cette compĂ©tition de trente Ironman en 30 jours qui succĂ©dait, depuis le 1er juillet, Ă  dix-neuf Ironman, 30.000 mĂštres de dĂ©nivelĂ© positif et une ascension du Mont-Blanc. Autant dire que je m’étais prĂ©parĂ© Ă  bloc !