Viens découvrir à travers cette vidéo, mon incroyable weekend où j’ai participé à 2 grands événements sportifs – Les 100 km de la diagonale des Yvelines et le marathon de Paris !
Le marathon à venir restant un entraînement et non une fin en soi, je visais simplement un temps de moins de cinq heures tout en songeant que quatre, ce serait idéal, mais sans trop forcer. Cette fois, je partais dans un sas différent de mon cousin Yohann, deux ou trois heures avant lui. Ma femme travaillait ce dimanche-là, je devais rentrer le plus tôt possible à la maison pour m’occuper des enfants.
Le mois précédant la course, je me suis entretenu physiquement, j’ai couru quatre ou cinq fois par semaine. Un ami m’a parlé de son planning sportif qui incluait le marathon de Paris, mais aussi les cent kilomètres de la Diagonale des Yvelines (78). Cette épreuve m’avait tenté, cependant, je croyais qu’elle se disputait le même jour que le marathon de Paris, aussi ne m’y étais-je pas inscrit. Apprenant par mon ami que j’avais mal lu et qu’elle se courait la veille, j’ai voulu m’y inscrire ; hélas, c’était clôturé. J’ai tout de même négocié avec Madame la possibilité d’y participer et cela a abouti. J’ai une femme en or ! J’ai alors contacté les organisateurs et vanté mon palmarès sportif. 48 heures plus tard, ils m’ont annoncé qu’il serait possible de m’inscrire. J’étais content. En même temps, un petit voyant rouge s’est allumé : pour un début de saison, j’y allais peut-être un peu fort. Je me suis rassuré en songeant que ma priorité ne serait pas le chrono, mais de passer la ligne d’arrivée sans m’être blessé. J’ai annoncé cela à mon pote Florian, ravi que nous participions ensemble aux deux épreuves.
J’ai intensifié l’entraînement et multiplié les kilomètres pour bien préparer les jambes. Ma femme a géré le bébé la nuit précédant la Diagonale, car il pleurait beaucoup à cette période, nos nuits étaient hachées. Je me suis couché vers 21 heures. Mon épouse m’a rejoint vers une heure avec le bébé, qui m’a réveillé en chouinant. Je devais me lever à 3 heures pour rejoindre le bus des athlètes, j’ai donc manqué de sommeil. Je me suis un peu reposé durant le trajet en bus.
Nous nous sommes mis en tenue puis le départ a été donné à 6 heures. Au coup de sifflet, je suis parti sur un rythme correct. Florian visait le podium, il est parti très fort et je l’ai vite perdu de vue. Les kilomètres se sont enchaînés.
Le premier kilomètre était un vrai mur, une côte à au moins 15% qui nous a bien cassé les jambes, puis nous avons été confrontés à la boue. Il avait plu les semaines précédentes. Cette course a été horrible, presque sans plaisir. De la boue, de la boue et encore de la boue… cela a viré à la randonnée dans la gadoue. C’est la première fois que j’étais confronté à un terrain aussi épouvantable, durablement.
Jusqu’au 51ème kilomètre, cela allait, mais après, j’ai subi. Je n’étais pas suffisamment entraîné. J’ai serré les dents et mis de côté les douleurs aux quadriceps. Je me suis remotivé comme j’ai pu et j’ai continué. J’ai même accéléré du 90ème au 100ème kilomètre, remontant une vingtaine d’athlètes. Par contre, cela a fini de manière assez surréaliste : je me suis perdu en entrant dans la ville ! J’ai manifestement raté la dernière pancarte et voilà que soudain, il n’y avait plus personne devant. Je me suis retourné : plus personne derrière ! Les panneaux de la Diagonale que je voyais étaient destinés au public, pas aux participants. J’ai compris ma bourde. Croisant des coureurs qui regagnaient leurs voitures après avoir franchi la ligne d’arrivée, je leur ai demandé mon chemin. J’ai parcouru tout un détour pour enfin trouver l’arrivée et j’ai franchi la ligne… à contresens ! Le comprenant, je suis allé trouver un arbitre et lui ai expliqué que je m’étais perdu.
- Bon… alors c’est un abandon, du coup, a-t-il annoncé.
- Mais pas du tout, j’ai couru l’épreuve ! Je me suis juste perdu en entrant dans la ville, tout près d’ici.
Nous sommes allés voir les autres arbitres qui ont confirmé que j’avais pointé partout. Le GPS de ma montre montrait que j’avais couru 103 kilomètres sur les 100 annoncés. Ils ont accepté ces preuves et validé mon arrivée ; j’étais soulagé. Par contre, musculairement, j’avais l’impression d’avoir deux couteaux plantés dans les quadriceps. J’ai récupéré le sweat offert et la médaille de finisher, posé pour la photo et partagé la tartiflette, j’étais affamé. J’ai ensuite rejoint ma voiture le plus vite possible et regagné la maison, à vingt minutes de route. J’y suis arrivé vers 22h30. Ma femme était très fatiguée. Je lui ai annoncé :
- Accorde-mois trente minutes, je prends une douche puis je m’occupe de tout cette nuit. Je vais dormis près de Malo et le gérer pour que tu te reposes.
Je me suis accordé une courte séance avec mes bottes de pressothérapie pour atténuer ma douleur et j’ai bu beaucoup d’eau. Je devais quitter la maison vers 5h30 pour enchainer avec la seconde épreuve du weekend, le marathon de Paris ! Pas de temps à perdre, je devais partir dans les premiers, pour ne pas rentrer pas trop tard à la maison. Hélas, le petit Malo ne m’a pas laissé dormir, j’ai dû m’assoupir trois-quarts d’heure, grand maximum. Je suis parti très fatigué, un peu frustré et énervé, après avoir déposé le bébé à ma femme. Je n’avais plus de jambes, j’étais sur les rotules. J’avais trop forcé la veille et songeais que je commettais une erreur, que j’exagérais en participant à ces deux épreuves en deux jours, en début de saison. Mon corps n’était pas prêt…